L'arrivée d'une version de la Xbox One vendue sans Kinect est apparue aux yeux de nombres d'observateurs comme une reculade, voire comme l'abandon par Microsoft de son capteur. Selon Phil Spencer, le responsable de la division Xbox du groupe, cela ne serait qu'une stratégie afin au contraire de faciliter son adoption.
Jadis présenté comme une brique indispensable à l'écosystème de la Xbox One, Kinect est désormais relégué à l'état de simple périphérique optionnel. En effet, depuis le début du mois, la console de Microsoft est disponible sans son capteur, ce afin de pouvoir s'afficher au même prix que sa concurrente, la PlayStation 4.
Ce choix a eu plusieurs conséquences immédiates. La plus évidente est à chercher du côté du prix, mais ce n'est pas la seule. Cela permet surtout à Microsoft d'autoriser les développeurs à utiliser 10 % des ressources GPU dédiées jusqu'ici à Kinect pour d'autres tâches. Ainsi, si un titre n'exploite pas du tout les capacités du capteur, le studio chargé de sa conception peut mettre à profit cette puissance pour améliorer les graphismes, grâce à une mise à jour du SDK de la console.
La logique voudrait également que si toutes les consoles ne sont plus fournies avec Kinect, les développeurs chercheront à délaisser son utilisation afin de peaufiner leurs graphismes, notamment sur les titres multiplateforme. En conséquence, les joueurs seraient tentés de ne pas vouloir payer 100 euros de plus pour un capteur dont l'utilité en jeu serait plutôt limitée. Interrogé à ce sujet par nos confrères de Polygon, Phil Spencer, le responsable de la branche Xbox de Microsoft, pense que les choses se passeront autrement.
« Cela peut apparaitre comme une reculade, mais je crois que la décision que nous avons prise de permettre aux gens d'acheter la Xbox One sans Kinect devrait à terme permettre de voir plus de Kinect sur le marché. Je crois que nous devons vendre la console avant de vendre Kinect », explique ainsi le dirigeant. « Le prix est important », ajoutera-t-il avant de préciser qu'un prix d'appel plus bas de 100 dollars n'a rien d'anodin.
En l'état, il est difficile de savoir si le mouvement de Microsoft sera payant. En théorie, un prix d'appel plus bas ne peut pas faire de mal, mais en pratique, c'est toute la philosophie même de la Xbox One qui vacille depuis le début. Entre l'abandon de connexion permanente, la fin de revente de jeux dématérialisés et Kinect qui devient optionnel, la Xbox One n'a plus grand chose pour se distinguer de la concurrence et cela n'est pas forcément bon pour elle. Il faudra voir comment la console se comporte face à ses adversaires dans la seconde moitié de l'année. Mais la concernant, rien n'est encore gagné.