Dans une vidéo diffusée hier, Sébastien Ruchet est revenu sur la situation financière de Nolife, dont il est co-fondateur et l'actuel PDG. Sans détour, il y évoque la précarité de l'équipe et l'avenir sombre qui l'attend si le soutien des abonnés n'est pas au rendez-vous très rapidement.
« Nolife va mal ». C'est par ces quelques mots que Sébastien Ruchet a ouvert son intervention d'hier au sein d'un nouvel opus de son émission Le point sur Nolife, deux semaines à peine après les 7 ans de la chaîne indépendante. Il y rappelle que les revenus sont actuellement tirés des abonnements à NoLife Online devenu Noco, une évolution qui s'est passée un peu dans la douleur pour certains habitués, bien que les choses s'arrangent. Il avouera que cette migration ne s'est sans doute pas faite au bon moment, bien que les possibilités offertes par la nouvelle plateforme sont nombreuses et importantes pour les projets de l'équipe.
Il y a aussi les revenus issus de la publicité, mais qui sont plus instables et parfois à l'origine de mauvaises surprises, une problématique que nous connaissons bien. Après avoir pensé que cela permettrait de pérenniser le modèle de la chaîne, il semble que ce ne soit pas encore le cas : « La publicité nous a fait énormément de bien, mais je ne sais pas comment l'expliquer autrement qu'avec la vérité : on reste une chaîne fragile, avec un budget qui est bouclé chaque mois à l'arrache, parfois avec un petit peu de retard. [...] En fait, la publicité en arrivant nous a permis tout simplement de moins vous alerter parce que l'arrivée de la publicité compensait la baisse des abonnements »
Car le problème de fond semble bien là : la baisse continue des abonnements, d'année en année. L'équipe semble y voir deux raisons principales, mais exclut toute possibilité que la chaîne et ses services soient moins bons qu'auparavant. « Honnêtement je ne pense pas. Avec l'expérience que l'on a acquise, on est resté nous-mêmes. On continue à faire de notre mieux et je pense que la chaîne n'a jamais été aussi bonne. On a beaucoup réfléchi à cette question et à force de parler avec des gens, avec vous, sur les salons, sur les festivals [...] on a réalisé que c'était peut-être tout simplement normal ». Les raisons évoquées ? La baisse de la communication autour de la précarité de la chaîne, qui permet à ses soutiens d'oublier qu'elle a continuellement besoin d'aide pour assurer sa survie, mais aussi le renouvellement du public de NoLife, qui a évolué en 7 ans, les petits nouveaux n'étant pas forcément au fait de ces problématiques.
Pour inverser la tendance, l'équipe se refuse à jouer la carte du matraquage et de la mise en avant à outrance de ses avantages et de ses offres d'abonnements. Elle privilégie donc la communication directe avec l'audience, mais sans réellement donner de chiffres détaillés afin de se rendre compte de la situation exacte. « Je comprends à quel point c'est frustrant, pour ceux qui nous soutiennent, d'entendre cette ritournelle, ce message. Mais voilà, il y a des gens qui aujourd'hui ne savent pas comment ça fonctionne, ou qui ne se rendent pas compte de la précarité de la chaîne. [...] On a pris l'habitude de vous dire quand cela n'allait pas. De vous dire, ce mois-ci ça ne va pas le faire s'il n'y a pas de réaction. Jusqu'ici vous avez toujours répondu présent, vous êtes toujours intervenus pour nous sauver, tout simplement. »
Il semblerait qu'après plusieurs mois difficiles, NoLife ait besoin de ses adeptes pour survivre et avancer sur ses projets qui lui permettront, peut-être, de trouver un nouvel équilibre et pouvoir avancer de manière plus sereine. C'est en tout cas tout le mal que l'on leur souhaite, tant la situation est complexe pour tous les indépendants qui font face à des difficultés financières lorsqu'ils ne sont pas obligés de fermer leurs portes, ou de d'intégrer un groupe pour continuer d'avancer.