Surveillance : le premier ministre australien défend les Five Eyes

Non, rien de rien...
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Surveillance : le premier ministre australien défend les Five Eyes
Crédits : Steve Rhodes (licence CC BY-NC-ND 2.0)

Tony Abbott, premier ministre australien, a récemment défendu l’alliance des Five Eyes, qui réunit plusieurs pays anglo-saxons autour de la surveillance et du partage des informations de sécurité. Une prise de position tranchée intervenue lors d’un séjour au Canada et alors qu’il s’apprête à rencontre Rupert Murdoch, le magnat des médias.

australie parlement
Crédits : Travis (licence: CC by SA 2.0)

L'alliance de cinq pays anglo-saxons 

Les Five Eyes sont une alliance que nous avons souvent abordée dans nos colonnes. Il s’agit d’un regroupement de pays, fondé par les États-Unis, qui permet de tisser des liens puissants sur le thème de la sécurité avec le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Dans les grandes lignes, l’alliance permet un partage intensif des informations recueillies par les forces de police et les agences de renseignement. Une coopération internationale privilégiée sur le terrain de la lutte antiterroriste notamment.

 

Les Five Eyes ont été régulièrement cités depuis un an, à la faveur des révélations permises par les documents dérobés par Edward Snowden. Si les premières concernaient essentiellement les activités de la NSA, les pays alliés n’ont pas tardé à apparaître, soit parce que les autres agences bénéficiaient de manière plus ou moins directe des informations, soit parce qu’elles-mêmes recueillaient directement d’autres informations. Plusieurs documents de Snowden abordaient notamment le cas du GCHQ (Government Communications Headquarters), l’équivalent anglais de la NSA.

Tony Abbott ne voit aucune raison de s'excuser 

Le nombre de scandales liés à la surveillance augmentant, les Five Eyes sont devenus beaucoup plus visibles du grand public, et critiqués à leur tour. Ce qui n’est pas du goût du premier ministre australien, Tony Abbott. Lors d’une visite au Canada lundi, à Ottawa, plusieurs questions ont fusé à ce sujet parmi les journalistes et le chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots.

 

« Évidemment que nous devons nous montrer intelligents au sujet de notre activité de renseignement » a-t-il contre-attaqué. Il continue : « Évidemment que cela va sans dire, mais la chose importante ici est de ne pas être découragé de faire ce qui est nécessaire pour protéger nos concitoyens, nos intérêts et nos valeurs. Et ce qui est parfois oublié au sujet du travail des Five Eyes est qu’il ne bénéficie pas simplement à ces cinq pays mais est en définitive au bénéfice du reste du monde ».

 

Il faut rappeler en effet que dans la foulée de certaines révélations, notamment de la surveillance opérée par la NSA sur l’Europe, des pays comme la France et l’Allemagne ont protesté pour mieux négocier des contrats d’échanges de telles informations.

 

Mais pour Tony Abbott, pas question de regretter quoi que ce soit : « Bien sûr, notre collecte de renseignements doit être faite d’une manière juste et décente qui ne trahisse pas les valeurs fondamentales que nous essayons de faire respecter, mais nous ne devrions jamais, ô grand jamais nous excuser de  faire le nécessaire pour nous protéger nous-mêmes et aider nos amis, et c’est précisément pour cela que les accords des Five Eyes ont conçus ».

Presque rien n'a changé 

Une ligne de défense qui n’est pas étonnante dans le contexte actuel. Globalement, même si les réseaux de surveillance ont été largement décriés dans de nombreux pays, la situation est restée la même. Par exemple, Barack Obama avait annoncé en janvier une réforme de la NSA et de la surveillance, coupant notamment l’accès direct aux métadonnées collectées par les opérateurs de téléphonie.

 

Dans la pratique, cette réforme manquait d’envergure et le texte voté récemment à la chambre américaine des représentants était fortement édulcoré. Les opérations en cours de la NSA n’en sont donc que très peu affectées et rien n’empêche par exemple l’agence de siphonner toutes les communications téléphoniques des Bahamas et de l’Afghanistan.

 

On rappellera cependant que de nombreux acteurs se battent pour faire évoluer le respect de la vie privée. C'est notamment le cas de l'initiative Reset the Net, qui bénéficie d'une large campagne de communication et du soutien direct d'Edward Snowden.

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