Les propriétaires de Google Glass peuvent ajouter les cinémas de la chaîne « Alamo Drafthouse » à la liste des endroits dans lesquels leurs lunettes à réalité augmentée ne sont pas les bienvenues. Une annonce justifiée selon le responsable de cette entreprise américaine par la lutte contre le piratage de films, mais qui relève cependant plus de la clarification que d’une réelle nouveauté.
Alors que la commercialisation des Google Glass s’est accélérée aux États-Unis il y a deux mois, avec une première vente « grand public » - moyennant tout de même 1 500 dollars, les précieuses lunettes de la firme de Mountain View voient aujourd’hui les portes du cinéma Alamo Drafthouse se refermer devant elles. La chaîne, qui détient notamment des salles dans le Colorado, au Texas, et même bientôt en Californie, a en effet fait savoir en début de semaine par la voix de son responsable Tim League que ces appareils étaient désormais « officiellement bannis » de ses établissements dès lors que les lumières commencent à diminuer et que les bandes-annonces commencent. Mais chacun l’aura compris, il s’agit à l’évidence d’une interdiction de les utiliser pendant le film, et non de les avoir - éteintes - dans un sac par exemple.
« Nous parlions de cette interdiction potentielle depuis plus d'un an », a expliqué Tim League à Deadline. « Des démonstrations de Google Glass ont eu lieu ici à Austin et j’ai pu les essayer personnellement. À ce moment-là, j'ai perçu les problèmes que présentent [ces lunettes] pour les cinémas en termes de piratage. J'ai décidé d’attendre de les voir arriver dans nos cinémas avant de prendre une décision, ce qui fut le cas ce mois-ci ». En clair, l’intéressé craint que les Google Glass servent à filmer les œuvres projetées sur grand écran, les appareils étant dotés d’un capteur optique de 5 mégapixels capable d'enregistrer des vidéos en 720p, le tout dans la limite des 12 Gigas mis à la disposition de l’utilisateur (voir notre article sur les caractéristiques de ces lunettes).
Une interdiction préventive face aux risques de piratage
Ce qui apparaît finalement plus comme une mise au point n’a rien de bien surprenant, dans la mesure où les appareils de type caméra étaient déjà interdits au sein des cinémas de la chaîne - comme dans la plupart des salles américaines ou françaises d’ailleurs. Mais cette clarification intervient après que les autorités américaines soient intervenues en pleine séance afin d’arrêter un homme qui regardait en janvier dernier un film avec ses Google Glass sur le nez. Interrogé, le mis en cause s'est défendu en expliquant qu'il ne se servait pas de ses lunettes pour enregistrer le film. Un fait qu'ont rapidement pu vérifier les forces de l'ordre, comme le rappelle ArsTechnica.
Il n’en demeure pas moins que cette annonce souligne que l’arrivée des Google Glass continue de poser des problèmes à certains établissements privés. On se souvient à cet égard de ce bar-restaurant de Seattle qui a interdit les lunettes de la firme de Mountain View, notamment pour protéger l’anonymat de l’ensemble de ces clients. Dans une plus large mesure, ces appareils suscitent également des interrogations de la part du législateur, certains États ayant par exemple songé à interdire expressément l’utilisation des Google Glass au volant.
