Cinq millions de dollars, soit l’équivalent de 3,6 millions d’euros. Tel est le montant que promet Kim Dotcom à qui l’aidera à sortir du pétrin judiciaire dans lequel le fondateur de MegaUpload se retrouve aujourd’hui embourbé. Une somme astronomique qui semble cependant de nature à légitimer les dommages et intérêts réclamés par les majors qui poursuivent le même Kim Dotcom...
Plus de deux ans après la fermeture de MegaUpload et l’impressionnant raid à l’encontre de son manoir néo-zélandais, Kim Dotcom est plus que jamais cerné par les procédures judiciaires. Mais quand bien même les principaux lobbys américains de la musique et du cinéma ont récemment déposé plainte contre l’intéressé et trois de ses ex-employés dans l’espoir d’obtenir des millions de dollars de dommages et intérêts, le fondateur de la défunte plateforme de téléchargement direct se veut aujourd’hui avant tout préoccupé par le procès intenté par les autorités américaines - et ce en attendant que la justice néo-zélandaise se prononce sur son extradition vers les États-Unis.
Dotcom met 5 millions de dollars sur la table pour toute information « utile »
Peu coutumier de la demi-mesure, Kim Dotcom vient justement de promettre cinq millions de dollars à qui pourrait l’aider à sortir la tête haute de la bataille juridique que préparent les États-Unis. « Nous voulons des informations prouvant la conduite illégale ou corrompue du gouvernement américain, du gouvernement néo-zélandais, des agences d'espionnage, des autorités de police et d’Hollywood » a expliqué l’intéressé à TorrentFreak, restant malgré tout assez flou sur ses attentes précises. Le fondateur de MegaUpload veut démontrer que l’opération à son encontre a été diligentée par les industries culturelles américaines, et que Barack Obama s’en est servi de monnaie d’échange pour leur soutien en vue de sa réélection.
My case is unfair: I was declined discovery I didn't get my own data back I need Whistleblowers I am offering USD $5M http://t.co/OhE7k3KlUL
— Kim Dotcom (@KimDotcom) 8 Juin 2014
« Mes services juridiques pensent que la divulgation de telles informations serait légale » veut également croire Kim Dotcom. Ce dernier ajoute qu’il s’engage à que « n'importe quel lanceur d'alerte qui se manifesterait » bénéficie gratuitement « du meilleur soutien juridique ». Si l’intéressé concède que le dispositif concernant la récompense n’est pas encore totalement formalisé, il assure que celle-ci sera versée pour la divulgation de toute information jugée utile : « Je n’offrirais pas seulement cette prime pour un élément permettant de gagner le procès, mais pour toute chose utile ».
Kim Dotcom à la recherche de son « lanceur d'alerte »
Une question « pratique » demeure : comment transmettre ces si précieuses informations à Kim Dotcom ? Le fondateur de MegaUpload préconise de passer par une nouvelle plateforme mise en ligne par le journal The Guardian à destination des lanceurs d’alertes (voir ici). Par mesure de sûreté, il conseille néanmoins d’effectuer le transfert depuis un cybercafé et via un support amovible de type clé USB.
« Nous savons qu'il y a des gens dehors avec des informations. Je suis prêt à payer pour ces informations » insiste en guise de conclusion Kim Dotcom. « Je suis déterminé à combattre l’injustice grave dont a été victime un service légitime d'hébergement dans le cloud, ses 220 employés, et ses plus de 100 millions d'utilisateurs. Cette bataille ne fait que commencer et elle prendra du temps. Mais à la fin, nous serons victorieux et nous démasquerons ceux qui ont abusé de leurs pouvoirs » promet-il.
Prochaine étape : les audiences concernant l’extradition de Kim Dotcom, qui doivent débuter le 7 juillet prochain à Auckland, comme le rappelle le Guardian. En attendant, il est fort probable que l’importante somme d’argent mise en avant par le trublion attise l’appétit des majors, qui pourraient bien s’en rappeler au moment de faire valoir leurs doléances devant la justice...
