Pour contrecarrer Netflix, le CNC pourrait pousser certains acteurs français

Vu qu'ils sont au bord de la falaise...
Internet 4 min
Pour contrecarrer Netflix, le CNC pourrait pousser certains acteurs français

L'arrivée de Netflix pour cette année en France étant désormais officielle, tout le monde y va de sa réaction. Si des députés s'interrogent sur l'avenir de la chronologie des médias, tandis que Canal+ préparerait une offre purement Internet, le Centre national du cinéma (CNC), lui, veut donner un coup de pouce aux concurrents de l'Américain.

Netflix

Un rouleau compresseur à contrer

Lancée fin 2011, Canalplay Infinity, nom simplifié il y a peu en Canalplay, fêtera donc ses trois ans d'existence lorsque Netflix posera ses valises sur le territoire français. Trois années durant lesquelles la chaîne cryptée a réussi à attirer 300 000 abonnés à son offre de vidéo à la demande illimitée, ce qui est un score honorable, mais loin de soulever les foules pour autant. Il faut dire que l'offre souffre d'un déficit d'image et que la chronologie des médias l'empêche de fournir des films de moins de trois ans, sans compter l'exclusivité de certaines séries à plusieurs chaînes. Rajoutons que la concurrence existe, en particulier Jook Video, Videofutur et Filmo TV, même si ces deux derniers se sont récemment unis. Leur succès est toutefois moindre que Canalplay.

 

Pour bien des observateurs, la situation actuelle laisse toute la place à Netflix pour réaliser un véritable raz-de-marée, d'autant qu'il jouit d'une visibilité médiatique que l'on peut trouver exagérée alors que ses concurrents n'en profitent guère. Qui plus est, le service sera piloté à l'étranger (au Luxembourg puis aux Pays-Bas dès 2015) et il pourrait par conséquent ne pas se plier à certaines règles propres aux sites de SVoD français. Ceci sans compter son expérience importante cumulée ces dernières années, son système de personnalisation désormais parfaitement rodé et ses nombreuses séries maison qui commencent à se multiplier et à devenir populaires.

 

Ces atouts majeurs font trembler la concurrence, mais aussi le Centre national du cinéma (CNC), persuadé que Netflix va tout écraser sur son passage. Pour contrer l'Américain, plusieurs réunions ont ainsi eu lieu ces derniers mois, notamment en mai lors du festival de Cannes. Des réunions qui auraient pour but d'établir une feuille de route d'ici cet été, afin de la mettre en œuvre d’ici à la fin de l’année selon Les Échos.

Ne plus réfléchir mais agir

« La réflexion du CNC n’a pas vocation à déboucher sur la remise d’un rapport, mais sur le lancement d’initiatives d’ici à la fin de l’année, en s’appuyant sur des acteurs existants et les projets émergents » affirme une source de notre confrère. Cela signifie que Canalplay, Videofutur ou Filmo TV pourraient être concernés, mais aussi que de nouvelles initiatives pourraient être poussées. On peut penser que des rapprochements entre géants du secteur pourraient avoir lieu, par exemple entre Orange/Dailymotion et Canal+, mais ce dernier cas a du plomb dans l'aile.

 

D'après le quotidien économique, l'une des solutions imaginées par le CNC serait de donner un coup de pouce à une offre créée par AlloCiné. Le leader de l'actualité du cinéma en France et dans plusieurs pays, croqué l'an passé par Fimalac/Webedia (Purepeople, Jeuxvideo.com) pour 67 millions d'euros, est en effet le site parfait pour développer une offre populaire de vidéo à la demande. Et selon nos informations, le site s'intéresse depuis plusieurs années à ce marché, sans jamais avoir osé y mettre les pieds du fait des conditions d'entrée. Il pourrait toutefois franchir sérieusement le pas avec de bons partenaires.

« Favoriser le développement d’une offre légale attractive »

Nous ne savons toutefois pas concrètement comment le CNC aidera Allociné (ou d'autres acteurs). L'établissement public, qui dispose d'un énorme budget de 700 de millions d'euros par an, a pour mission de soutenir le cinéma français (voire européen et international), mais aussi sa diffusion. Selon l’ordonnance n°2009-901 du 24 juillet 2009, le CNC doit notamment apporter son soutien à « la création, la production, la distribution, la diffusion et la promotion des œuvres cinématographiques et audiovisuelles et des œuvres multimédia, ainsi que la diversité des formes d’expression et de diffusion cinématographique, audiovisuelle et multimédia et la formation professionnelle ».


Surtout, parmi ses grands objectifs de 2014, le CNC souhaite contribuer à enrichir l’offre de programmes, soutenir l’innovation audiovisuelle et surtout favoriser « la diversité de l’offre et l’exposition de la création française en vidéo et sur les nouveaux supports de la distribution, vidéo à la demande, internet fixe et mobile ». Concernant ce dernier point, l'institution indique clairement qu'elle a pour but d'adapter « ses aides financières au secteur de la vidéo, de manière à favoriser le développement d’une offre légale attractive. Ainsi, la vidéo à la demande (VàD) est soutenue via des aides sélectives depuis 2008. Le CNC souhaite mettre en place un soutien automatique à la VàD. » Un discours encore imprécis donc, mais qui prouve l'importance de la vidéo à la demande à ses yeux.

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