L'an dernier, Satoru Iwata annonçait lors de la 73e assemblée générale des actionnaires de Nintendo qu'il se refusait à tout licenciement. Depuis, l'emblématique PDG du constructeur japonais semble avoir changé d'avis, de gré ou de force, puisque le siège de Nintendo of Europe vient de déménager, mettant 130 personnes au chômage.

L'an dernier, Iwata se refusait à tout licenciement
En juillet dernier, Satoru Iwata, l'emblématique PDG de Nintendo se montrait ferme devant ses actionnaires. Il n'était pour lui pas question de licencier malgré les quelques pertes qu'affichait alors son entreprise. « Dans notre industrie, il y a des hauts et des bas chaque année ou presque », affirmait-il alors avant d'ajouter que « si nous réduisons notre personnel pour de meilleurs résultats à court terme, le moral de nos employés baisserait et je doute sincèrement que des employés qui ont peur d'être licenciés soient capables de créer des jeux qui pourront impressionner le monde entier ».
La prise de position du dirigeant a alors été assez largement saluée et qualifiée de courageuse par de nombreux acteurs, qu'ils fassent partie de l'industrie ou des médias. Il faut dire que Nintendo peut largement se permettre ce genre de fantaisies, étant donné que l'entreprise dort sur d'énormes quantités de cash, amassées pendant les heures de gloire de la Wii première du nom, mais également de la DS. Deux consoles qui se sont écoulées a respectivement 101 millions et 155 millions d'exemplaires et restent à ce jour parmi les plus grands succès commerciaux du constructeur, avec le Game Boy et ses dérivés.
12 mois plus tard, la chanson n'est plus vraiment la même
Si Nintendo est encore très loin de faire faillite, la situation financière du groupe n'est plus aussi reluisante qu'auparavant. Cela fait trois ans que le constructeur affiche des pertes sur le plan opérationnel et sur les trois derniers exercices fiscaux, deux étaient déficitaires.
Au vu des ventes en deçà des espérances de la Wii U, la situation ne semble pas près de s'arranger, même si la 3DS continue d'afficher des chiffres plus qu'honnêtes, quand sa concurrente la PS Vita patine de plus en plus. Si rien n'est encore critique, les signaux ne sont guère encourageants.
C'est dans ce contexte que nous apprenons que Nintendo vient d'annoncer la fermeture du siège de Nintendo of Europe, situé à Großostheim en Allemagne. « Nintendo of Europe est entré dans une phase de consultation concernant de nombreux changements sur la façon dont se dérouleront ses activités, ce qui dans le long terme devrait permettre à la branche Européenne de s'adapter plus rapidement aux changements de son environnement », explique un communiqué envoyé à nos confrères de VG/247.
Parmi les changements abordés par Nintendo, il est question du transfert du siège de Großostheim vers Francfort, de la fermeture d'un entrepôt et de l'ensemble des bureaux à Großostheim ainsi que du transfert de certaines activités à des sous-traitants. Au total, 130 personnes vont ainsi perdre leur poste. Au 31 mars 2014, Nintendo comptait 5 213 employés, soit très exactement 133 de plus qu'un an plus tôt. L'entreprise tiendra sa prochaine assemblée générale le 27 juin prochain, il sera alors temps d'en apprendre davantage sur sa future stratégie.