Depuis quelques jours, l'action du groupe Iliad, qui détient Free et Free Mobile, ne cesse de battre ses records, au point de se rapprocher petit à petit d'une valorisation de 14 milliards d'euros. Sans être présent dans le CAC 40, le groupe a pourtant une valeur supérieure à bien de ses pensionnaires.
Plus important qu'un grand nombre des sociétés du CAC 40
Iliad va-t-il un jour rentrer dans le CAC 40 ? Si le fait que son fondateur Xavier Niel détient encore un trop grand nombre d'actions peut être un frein à une telle éventualité, les autres critères semblent bien concorder au scénario. Son action est restée stable entre 2006 et 2011 et a même progressé fortement depuis l'arrivée de Free Mobile. Sa valeur très élevée dépassant les 13 milliards de dollars le place devant une douzaine de sociétés du CAC, et pas n'importe lesquelles, puisque l'on retrouve Gemalto, Veolia, Alcatel-Lucent, Capgemini, Accor, Alstom, Bouygues, Legrand et même Publicis.
Dans le top 30 des sociétés les plus importantes en France, Iliad a donc tout pour entrer dans le CAC 40. D'autant que ce dernier, généralement fidèle aux très vieilles entreprises, s'est ouvert depuis peu aux nouvelles têtes, dont le spécialiste des cartes à puce Gemalto. Les difficultés de certains acteurs, dont Bouygues, Alcatel-Lucent et Alstom, pourraient de plus libérer une place dans les mois à venir.
« Iliad peut pulvériser n'importe quel niveau de valorisation »
Et l'ascension du titre de Free est loin d'être terminée. À l'heure où nous rédigeons ces lignes, son action dépasse les 235 euros pour une valorisation supérieure à 13,6 milliards d'euros. C'est tout simplement deux fois plus qu'en août 2012 et 50 % de plus que depuis le début de l'année. Une croissance folle qui n'est pas terminée selon Goldman Sachs. Ce dernier a ainsi déclaré que l'action d'Iliad pouvait atteindre les... 300 euros. De quoi lui donner une valeur supérieure à Michelin et proche de Lagardère, Arcelor Mittal, Carrefour et même Renault, Safran et Saint-Gobain.
Depuis 2012, l'action d'Iliad a fortement augmenté
Goldman Sachs « joue sur la "Nielmania" et torture les chiffres pour leur faire dire qu'Iliad peut pulvériser n'importe quel niveau de valorisation (et y compris ceux de France Télécom en 2000) » indiquait même Cercle Finance cette semaine. En somme, le cours d'Iliad n'a rien de rationnel et calculer le rapport entre sa valeur et ses bénéfices ne sert à rien car l'opérateur explose toutes les logiques en bourse. On ne sait donc pas jusqu'où il peut monter. Une véritable bulle qui peut bien entendu se dégonfler en un rien de temps. Reste à savoir quand.
En attendant, son action a frôlé hier, peu avant 14h, les 240 euros et il n'y a pas de raison que son ascension s'arrête immédiatement. Ni les enquêtes de l'ARCEP ni les offres agressives de Bouygues Telecom dans le fixe ne semblent changer la situation. La stabilité de ses recrutements dans le mobile et sa résistance dans le fixe plaident d'ailleurs en sa faveur, tout du moins à court terme. Les conséquences de ses retards dans la fibre optique et la 4G seront toutefois à surveiller de près.
