John Chen, PDG de BlackBerry : « Je n’abandonne pas encore »

Mais peut-être plus tard
Economie 4 min
John Chen, PDG de BlackBerry : « Je n’abandonne pas encore »

Le PDG de BlackBerry, John Chen, était l’invité de la Code Conference organisée par le site Re/Code. Interrogé sur la situation générale de BlackBerry, il a indiqué que même si la firme n’était pas en forme, elle n’était clairement pas morte. Le futur semble toujours se dessiner dans le monde professionnel.

blackberry z10

La chute n'est pas encore stoppée 

BlackBerry n’est pas une société dans une forme financière éblouissante. En l’espace de quelques années, la valeur de l’action s’est complétement écroulée et le poste du PDG a changé de mains à plusieurs reprises. Aujourd’hui, les prévisions sont loin d’être glorieuses puisque la part de marché de BlackBerry, selon IDC, ne serait plus que de 0,8 % d’ici à la fin de cette année. Les livraisons de smartphones seraient par ailleurs réduites de moitié par rapport à l’année dernière.

 

Beaucoup se demandent comment la firme canadienne peut bien s’en sortir. Face à des mastodontes tels qu’Apple et Google dans le domaine de smartphones, ses propres appareils sous BlackBerry 10 ne font pas le poids, malgré d’évidentes qualités. Et comme si cela ne suffisait pas, Microsoft a pris la troisième place du podium depuis plusieurs mois, tout en lorgnant sur le monde de l’entreprise. Or, c’est précisément le secteur que BlackBerry considère comme sa planche de salut.

L'entreprise, les objets connectés et les marchés spécialisés 

John Chen considère ainsi qu’il existe un vrai potentiel de développement pour la firme dans l’espace professionnel, à travers ses produits de gestion de flottes d’appareils mobiles notamment. Mais ce marché, même s’il se trouve au cœur du génome de BlackBerry, ne sera sans doute pas suffisant. C’est pour cette raison que Chen aborde d’autres domaines où l’entreprise pourrait percer, notamment les objets connectés et les secteurs plus spécialisés tels que le médical ainsi que les systèmes embarqués dans les voitures (dans lesquels elle a déjà un pied via le système QNX, également à la base de BlackBerry 10).

 

BlackBerry aborderait visiblement ces marchés de la même manière que ce qu’elle a déjà fait. La société ne compte pas en effet vendre directement des produits finis. Elle compte plutôt exploiter sa propriété intellectuelle et ses produits pour créer des fondations logicielles, comme elle le fait avec QNX pour les voitures. Les technologies seraient donc fournies sous licence à des entreprises désireuses de se lancer dans le marché des objets connectés. Dans les grandes lignes, Chen se veut confiant : « Je suis persuadé que nous pourrons sauver le patient ».

Une surprenante honnêteté 

Cependant, cette note positive est contrebalancée par des affirmations surprenantes pour un PDG. Pressé sur des questions touchant à l’éventuelle mort prochaine de son entreprise, Chen a ainsi répondu : « Je n’abandonne pas encore ». Difficile de ne pas voir la tendance négative qui s’inscrit en filigrane dans cette réponse. Le patron se montre même d’une candeur surprenante quand il déclare : « Je suis la personne la plus qualifiée pour cette mission, ou la seule qu’ils ont trouvée », se référant aux membres du conseil d’administration de BlackBerry.

 

john chen blackberry

 

D’étranges aveux, qui se sont d’ailleurs multipliés pendant l’entretien. Le journaliste Nilay Patel (Vox et The Verge) a ainsi relevé une confidence pour le moins étonnante : « Suis-je le plus qualifié pour diriger une entreprise mobile ? Non, je ne pense pas. Je suis peut-être le seul qu’ils ont trouvé ». Et comme si cette déclaration n’était déjà pas assez « honnête », une autre journaliste, Jessica Guynn (USA Today), rapporte également un aveu choc : « Je suis le seul qu’ils aient pu trouver et j’ai été assez stupide pour accepter ».

 

Le problème pour BlackBerry est que de telles déclarations ne sont évidemment pas propres à inspirer la confiance. Pourtant, il est facile de voir que les dernières décisions prises par l’entreprise vont globalement dans le bon sens. Il y a évidemment le recentrage sur ses activités professionnelles, mais également l’accent mis sur les développeurs.

L'éternel problème des développeurs tiers

C’est particulièrement sur de ce dernier point que l’entreprise doit insister. Les versions s’enchainement depuis plusieurs mois pour le système BlackBerry 10 et les API s’enrichissent. Mais BlackBerry est bien loin de nager dans les eaux calmes du cercle vertueux des plateformes mobiles : une plateforme qui attire les développeurs, des applications nombreuses qui rendent la plateforme plus visible, et ainsi de suite.

 

Actuellement, John Chen sait que c’est la compatibilité avec les applications Android qui déverrouille un peu la situation, BlackBerry 10 prenant en charge les API du système de Google jusqu’à sa version 4.2.2. Mais le Canadien doit également attirer les développeurs sur sa propre plateforme car il se trouve pour l’instant dans les eaux troubles du cercle vicieux : les utilisateurs ne considèrent pas sérieusement BlackBerry car les applications qu’ils utilisent ne s’y trouvent pas toutes, les ventes de smartphones n’explosent pas, et n’attirent donc pas en conséquence les développeurs d’applications. Tout juste d’ailleurs adaptent-ils leurs créations à la couche de compatibilité de BlackBerry 10 pour prendre en charge des fonctionnalités spécifiques telles que le centre de partage. Mais de l’aveu même de John Chen, BlackBerry ne peut tout simplement pas concurrencer iOS et Android dans le domaine des applications tierces.

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