Le 20 février dernier, la Hadopi a décidé de sabrer sa direction (aiguisée) de la communication et celle liée à l’offre légale. Désormais, elle remplace cette cellule par une « direction de l’information et de la sensibilisation ». Parmi les justifications, Marie Françoise Marais vise les actions de terrains à l’égard des jeunes et des équipes enseignantes.
Adieu « la Direction de la Communication et des Relations Extérieures et la délégation de l’offre légale » ! Le 20 février dernier, la Hadopi a voté une délibération enterrant notamment sa cellule communicante. Aux lieu et place, une autre direction, celle de « l’Information et de la Sensibilisation ». Nuance !
Recentrer ses activités en phase de restriction budgétaire
Entre les murs de la Rue de Texel, Marie Françoise Marais justifie ce changement de cap par un « amoindrissement à terme constant de l’activité » de la direction de la communication et surtout le « contexte institutionnel » et les « réductions budgétaires ». Ainsi, depuis la Haute autorité en a profité pour sucrer le poste de directeur de la communication et celui d’attaché de presse.
La présidente de la Hadopi justifie encore cette réorientation en visant les actions de terrains à destination du personnel de l’Éducation et du « jeune public », « qui répondent davantage aux besoins d’information des publics concernant l’offre et les pratiques culturelles en ligne. »
Sensibiliser jeunes et équipes enseignantes
Des mots à la pratique, il n’y a qu’un pas. La Hadopi multiplie ces derniers temps des « ateliers » pour porter sa bonne parole auprès de la communauté éducative et du jeune public. Pour les profs et les documentalistes, elle propose ainsi des billes « pour sensibiliser leurs élèves aux usages responsables sur Internet ». Pour les élèves, elle apporte des informations « sur les grands principes du droit d’auteur » ou encore visant « à encourager l’esprit critique sur Internet, à sensibiliser à la richesse culturelle en ligne et à initier les élèves à la création numérique. »
Sous ces différents habillages, elle programme ainsi ces 12, 19 et 24 juin 2014, trois ateliers devant 20 lycéens parisiens portant « sur le droit d'auteur » ainsi qu'un atelier sur le cinéma. Le 13 mai, elle a par ailleurs rencontré le Conseil académique de la vie lycéenne à Strasbourg. Le 28 mars, à Créteil, elle s’est lancée dans la « Journée de Sensibilisation à l’offre culturelle en ligne. »
Selon ses premiers retours d’expériences, les équipes de la Hadopi ont par exemple animé un atelier pour permettre aux élèves de créer « un livre numérique illustré ». « Avec la classe de 2de option Littérature et Société du lycée Guillaume Apollinaire de Thiais, l’atelier créatif s’est centré sur une relecture de Tristan et Iseut, écrit au XIIe siècle et traduit au tout début du XXe siècle. Après avoir proposé aux élèves de chercher des images libres via différents moteurs de recherche, ceux-ci les ont intégrées au texte, proposant ainsi une nouvelle lecture de l’ouvrage. »
Dans un autre collège parisien, la Hadopi a aidé d’autres élèves à rechercher des images sur Google. « Ils ont découvert de nombreuses images libres à leur disposition pour illustrer les textes rédigés ». Dans un autre établissement, il s’agissait cette fois de glaner des « ressources iconographiques » sur Wikimedia Commons et sur Flickr. « Les travaux ont été publiés en grande partie sur Youscribe, et parfois même sur le site de l’établissement. »
Toutes ces informations sont surtout développées non sur Hadopi.fr mais sur OffreLegale.fr. Un site nettement moins marqué par la mission pénale de l’institution alors que la riposte graduée a désormais le vent en poupe : plus de 3 millions d’avertissements envoyés grâce à son nouveau système informationnel bien rodé.