À peine un mois après l'annonce de Microsoft concernant l'arrivée de la Xbox One sur le marché chinois, Sony vient de répondre à son concurrent. Le géant japonais de l'électronique vient en effet d'ouvrir deux joint-ventures en Chine. L'une est chargée de l'édition, du développement de jeux ainsi que de services, tandis que la seconde se concentre sur la fabrication de consoles.

Dans les pas de Microsoft
Le 30 avril dernier, Microsoft se jetait tête baissée dans la brèche ouverte par les autorités chinoises, suite à la levée de l'interdiction à la vente des consoles de jeux sur leur territoire national. Une décision qui se conditionne à l'implémentation d'usines de production dans la zone économique spéciale de Shanghai et à la création de joint-ventures entre géants internationaux et entreprises locales.
Jusqu'à présent, seule Microsoft avait franchi le pas en s'associant avec China's BesTV New Media Co Ltd et en annonçant l'arrivée de sa Xbox One dès septembre. Une manœuvre qui a tout de même coûté la bagatelle de 237 millions de dollars à la firme de Redmond.
Sony avance ses pions petit à petit
Selon nos confrères d'Engadget, relayant le site chinois Sina Tech, Sony viendrait de conclure un accord avec une entreprise chinoise du nom de Shanghai Oriental Pearl Culture Development (ou OPCD) dans le but de fonder deux co-entreprises. L'une serait en charge de l'édition, du développement et de la commercialisation de jeux et de services, tandis que la seconde n'aurait pour rôle que de fabriquer et commercialiser les consoles. Sony détiendrait 70 % des parts de la première et seulement 49 % de l'autre.
L'annonce du constructeur ne précise pas quelles modèles seront proposées en Chine mais assure qu'il introduira « des jeux de qualité, sains, et répondant aux critères du gouvernement chinois ainsi qu'aux préférences des joueurs locaux », une déclaration qui ne fait que brosser les autorités locales dans le sens du poil. Pour rappel, en janvier, lors de la levée de l'interdiction à la vente des consoles Cai Wu, un des cadres du gouvernement chinois déclarait ceci : « Les choses hostiles à la Chine, ou qui ne sont pas en conformité avec la vision du gouvernement chinois ne seront pas autorisées. Nous voulons ouvrir une fenêtre pour avoir un peu d'air frais, mais nous avons toujours besoin d'une moustiquaire pour bloquer les mouches et les moustiques ».
Des menaces qui n'ont rien de paroles en l'air, puisque quelques « moustiques » se sont déjà retrouvés coincés dans les filets chinois, le plus notable d'entre eux étant très certainement Electronic Arts. L'éditeur s'est vu fermer les portes pour son jeu Battlefield 4, accusé d'être un vecteur de « l'invasion culturelle » américaine. Le seul tort du titre étant de s'appuyer sur un scénario dans lequel un amiral renégat chinois renverse le gouvernement local et tente d'envahir la planète.
Nintendo prend son temps
Désormais, Nintendo est donc le dernier grand fabricant de consoles à ne pas s'être encore lancé dans la grande aventure chinoise. Aux dernières nouvelles, le constructeur évalue encore ses options et affirmait ne pas être « certains de ce que nous avons le droit de faire à Shanghai et en Chine continentale ».
Lors de la présentation des résultats annuels, Satoru Iwata, son PDG, n'avait donné aucune nouvelle indication sur ses intentions concernant ce nouveau marché potentiel. Une attitude d'autant plus étrange que la firme dispose d'un éventail de consoles aux tarifs plutôt contenus comme la Wii Mini ou la 2DS, à même de séduire une population d'un milliard d'habitants, dont le pouvoir d'achat grimpe en flèche depuis maintenant quelques années.