Dans une tribune publiée lundi dans les colonnes du New York Times, Michael Moore et Oliver Stone ont apporté leur soutien à Julian Assange, comme le pointe Télérama. Les deux célèbres cinéastes ont notamment applaudi la décision de l’Équateur d’accorder sa protection diplomatique à Julian Assange, avant d'évoquer les persécutions auxquelles faisait face le fondateur de Wikileaks.
D’entrée, Michael Moore et Oliver Stone expliquent qu’ils sont bien placés pour parler de liberté d’expression, étant donné que leurs films ont selon eux souvent démontré que les médias américains échouaient à informer leurs concitoyens sur les « choses hideuses » qu’avaient pu faire leurs dirigeants. Ils s’estiment par conséquent «profondément reconnaissants pour le travail de WikiLeaks», en référence notamment à la divulgation de la vidéo d'une bavure d’un hélicoptère américain ayant provoqué la mort de plusieurs civils à Bagdad.
Les deux cinéastes en viennent ensuite au cas plus spécifique de Julian Assange, « applaudissant la décision de l'Équateur de lui accorder l'asile politique ». Pour eux, Quito « a agi en conformité avec les principes fondamentaux des droits de l'homme. En effet, rien ne pouvait démontrer la pertinence de la décision équatorienne plus que la menace du gouvernement britannique de violer un principe sacro-saint des relations internationales et d'intervenir dans l'ambassade pour y arrêter M. Assange ».
Alors que la situation du fondateur de Wikileaks demeure extrêmement délicate, Michael Moore et Oliver Stone tentent de plaider la cause de Julian Assange. « La plupart des Américains, des Britanniques et des Suédois ne savent pas que la Suède n’a formellement accusé M. Assange d'aucun crime ». Les cinéastes relèvent d’ailleurs que la Suède a refusé de venir s’entretenir avec le fondateur de Wikileaks au sein de l’ambassade londonienne, comme l’avait proposé l’Équateur.
« Si Julian Assange est extradé vers les États-Unis, il y aura des répercussions dans le monde entier », s’alarment les deux américains, qui comparent ces persécutions à celles que pourraient exercer des pays comme la Chine. « Si les États-Unis peuvent poursuivre un journaliste dans ces circonstances, les autorités russes ou chinoises pourraient, par la même logique, demander que des journalistes étrangers du monde entier puissent être extradés pour avoir violé leurs lois ».
Selon eux, « les citoyens britanniques et suédois ont une opportunité unique de se mobiliser pour la liberté d'expression, au nom du monde entier », et ce en posant deux questions à leurs gouvernements : « Pourquoi les autorités suédoises refusent d’auditionner Julian Assange à Londres ? Pourquoi aucun de ces deux gouvernements ne promet qu'il ne sera pas extradé vers les Etats-Unis ? ».