En matière de sécurité informatique, la Chine fait régulièrement parler d’elle pour ses décisions autour de Windows. Sa décision de bloquer totalement Windows 8 au sein de son administration a provoqué la « surprise » chez Microsoft, qui précise qu’elle continuera de fournir Windows 7.
La Chine, un cas très particulier
La Chine représente une bombe à retardement dans le domaine de la sécurité informatique. Plus d’une machine sur deux utilise toujours Windows XP, dont le support technique est définitivement arrêté. Avec le temps qui passe, le nombre de failles non corrigées ira croissant, renforçant la probabilité pour que des attaques à grande échelle constituent finalement de vastes botnets, c’est-à-dire des parcs de machines zombies, obéissant à distance à des commandes.
Alors que l’on pouvait se demander comment un tel nombre d’utilisateurs allait se débarrasser du vieux dinosaure de Microsoft, le gouvernement chinois a réalisé plusieurs annonces pour le moins étonnantes. Dans un premier temps, il a indiqué qu’il continuerait à utiliser Windows XP, mais sans souscrire toutefois de support supplémentaire, au contraire du Royaume-Uni et des Pays-Bas. La Chine compte en effet développer elle-même ses propres correctifs de sécurité pour Windows XP, avec l’aide d’entreprises locales de sécurité.
Microsoft « surpris » par le blocage de Windows 8
Dans un second temps, l'Empire du Milieu a indiqué que Windows 8 était persona non grata sur l’ensemble des ordinateurs du gouvernement. Pourquoi ? Pour des questions de consommation d’énergie officiellement. Pour l’agence officielle de presse Xinhua, il s’agit également d’assurer la sécurité des postes après l’annonce de l’arrêt du support de Windows XP. Il n’y a pas eu d’explications supplémentaires pour ces deux points.
Mais un porte-parole de Microsoft, lors d’un passage à la BBC, a indiqué que la firme avait été « surprise » par ce refus catégorique de Windows 8. Il a ajouté : « Microsoft travaille de manière proactive avec le Central Government Procurement Center et les autres agences gouvernementales à travers le processus d’évaluation, afin de s'assurer que nos produits et services répondent aux exigences du gouvernement. Nous avons fourni et continuerons de fournir Windows 7 au gouvernement. Nous travaillons dans le même temps sur l’évaluation de Windows avec les agences gouvernementales compétentes ».
S'agit-il d'une forme de négociation sur le prix des licences ?
Il y a évidemment plusieurs conclusions et plusieurs lectures dans les déclarations et décisions de la Chine et de Microsoft. Pour la firme de Redmond, il semble qu’il y ait de l’espoir. Le porte-parole indique en effet que Windows 8 est en cours d’évaluation, ce qui laisse supposer qu’une solution existe. Du côté de la Chine, il pourrait évidemment s’agir d’un vaste plan pour aboutir, justement, à une situation où Microsoft finirait par courber l’échine. En d’autres termes, la Chine espère peut-être un rabais conséquent sur une nouvelle fournée de licences.
Si tel est le cas, pas question évidemment pour Microsoft de dénoncer une telle méthode. Se mettre la Chine à dos n’aurait clairement pas un impact positif sur les finances de l’entreprise. Dans tous les cas, cette tension ralentit les efforts de Microsoft pour se débarrasser d’un système qui va vers ses treize ans. D’autant que la situation pourrait également aboutir à l’utilisation d’une distribution Linux locale, telle que StartOS ou Kylin.
