Netflix vient de confirmer son arrivée prochaine dans six pays d'Europe : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, la France, le Luxembourg et la Suisse. Pour le moment, aucune date précise n'a encore été dévoilée, il est seulement question d'une ouverture d'ici la fin 2014. Il en est de même pour les tarifs et le catalogue « qui seront communiqués à une date ultérieure ».
Secret de Polichinelle depuis de nombreux mois, l'arrivée de Netflix en France ne cesse de se préciser. Selon Le Figaro, confirmant une information d'Eletron Libre, l'Américain proposera son service de vidéo à la demande illimitée entre le 15 et le 19 septembre prochain, ceci pour un tarif inférieur à 10 euros par mois. Des séries exclusives américaines mais aussi françaises seront proposées.
It's official! We'll launch in Germany, Austria, Switzerland, France, Belgium and Luxembourg later this year. #Netflix
— Netflix US (@netflix) 21 Mai 2014
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Nous le savons depuis plusieurs mois, Netflix, le roi de la SVOD (la vidéo à la demande par abonnement), posera ses valises en France cet automne, probablement en septembre. Après la quasi-totalité du continent américain ainsi que l'Europe du Nord (Royaume-Uni, Irlande, Scandinavie) et les Pays-Bas, l'Hexagone sera donc la prochaine cible de choix du créateur de House of Cards.
Basé au Luxembourg pour piloter ses filiales européennes, Netflix compte aussi s'attaquer à l'Allemagne, et probablement à la Belgique, la Suisse et l'Autriche d'après le quotidien. Pour la France, sauf surprise, sa disponibilité aura donc lieu dans précisément quatre mois. Le temps pour Canalplay, Videofutur, JookVidéo et toutes les autres offres nationales plus ou moins équivalentes de se préparer et pourquoi pas rebondir sur la médiatisation que donnera Netflix pour leur marché. Cela pourrait de plus forcer le gouvernement et les représentants des ayants droit à faire bouger quelques lignes, notamment du côté de la chronologie des médias - ceci afin de rendre plus attrayantes les offres.
Et comme annoncé brièvement il y a un mois, l'Américain ne compte pas s'appuyer uniquement sur ses propres séries américaines ou encore les œuvres sans exclusivité. Une série française sera proposée aux clients hexagonaux. Réalisée à Marseille, il s'agira d'une fiction. Nous ne savons cependant pas s'il s'agit d'une série qui sera proche d'un Taxi, d'un Plus Belle La Vie ou de toute autre chose. Le nom du partenaire n'est pas non plus connu, mais l'approche de la sortie de Netflix laisse penser que la série ne sera pas disponible le jour J et qu'il faudra patienter.
Quid de son prix ?
Le tarif est lui aussi sur toutes les lèvres. Le Figaro avance sans se risquer un prix inférieur à 10 euros par mois. Le tarif de base du service est effectivement de 7,99 euros/dollars dans de nombreux territoires, néanmoins, depuis peu, le leader de la SVOD a réajusté ses prix, en premier lieu en Irlande, mais d'autres territoires sont ou seront bientôt concernés. Au Canada, par exemple, les nouveaux clients paient ou paieront d'ici peu 8,99 dollars par mois au lieu de 7,99 dollars.
Les anciens clients pourront pour leur part rester à l'ancien tarif jusqu'en 2016. Afin d'augmenter ses marges et/ou augmenter ses investissements dans la production et l'achat de licences, Netflix rehausse donc ses prix. Que fera Netflix en France sur ce sujet ? Osera-t-il proposer ses services à 8 ou 9 euros par mois voire plus encore, sachant que certains de ses concurrents français pratiquent à 6,99 euros ? Sa notoriété et certaines de ses séries exclusives seront-elles suffisantes ?
Encore des points à éclaircir
De nombreuses autres questions sont de plus toujours sans réponse. Il faudra par exemple connaitre précisément son catalogue ainsi que sa disponibilité, notamment sur les box des grands opérateurs français. Savoir si l'Américain se pliera aux mêmes règles que les autres services, en particulier en matière de taxes et de financement dans l'audiovisuel, sera aussi primordial. La question de la chronologie des médias sera aussi sur toutes les lèvres. La réaction du gouvernement et des représentants des ayants droit sera tout aussi importante. En cas d'une différence de traitement trop importante, par exemple en matière de TVA et de financement, il est évident que la situation ne pourra pas perdurer.
Pour rappel, Netflix comptait au 31 mars dernier 48,35 millions d'abonnés dans le monde, dont 35,67 millions aux États-Unis et 12,68 millions à l'international, soit quasi 4 millions d'abonnés supplémentaires en trois mois. Une grande performance qui ne devrait pas s'arrêter là avec ses futures disponibilités en France, en Allemagne et d'autres territoires européens. À terme, son objectif est de toute façon d'inonder le monde et de proposer ses services à plusieurs centaines de millions d'abonnés. La barre des 50 millions de clients sera passée sous peu et il ne serait pas étonnant que les 100 millions soient un objectif rapidement atteint.