Grâce à la progression constante d'internautes et de mobinautes, le commerce en ligne en France affiche toujours de belles croissances. Au premier trimestre 2014, le nombre d'acheteurs a ainsi crû de 4 %, pour un chiffre d'affaires de 13,4 milliards d'euros, en hausse de 11 %.
144 000 boutiques en ligne
Si l'e-commerce n'affiche plus les taux de croissance qui étaient les siens il y a quelques années, période où le secteur augmentait de 25 % voire 30 %, il n'en reste pas moins toujours dynamique. Il faut dire qu'il est porté désormais par un nombre gigantesque d'acteurs, à savoir plus de 144 000 cybermarchands, contre 123 000 il y a un an ou encore 80 000 en 2010. Même si la plupart ne réalisent qu'un chiffre d'affaires très limité, les grands acteurs captant la majorité des dépenses, la diversité est telle que l'on peut tout acheter ou presque, partout, n'importe quand et à des tarifs bien différents.
Pour les trois premiers mois de l'année, selon la Fédération de l'e-commerce et de la vente à distance (Fevad), les dépenses se sont donc élevées à plus de 13,4 milliards d'euros, un record pour un premier trimestre. C'est 11 % de plus que l'an passé. Cette croissance est néanmoins inférieure à celle de la même période en 2013 (+14 %), tout en restant à deux chiffres, ce qui est encourageant. Mais plus le temps avance, et plus le marché commence à s'approcher de la maturité.
Près de 34 millions de cyber-acheteurs en France
Et comme le remarque la Fevad depuis déjà un moment, le panier moyen ne cesse de diminuer, pour un nombre de transactions en hausse. Ce dernier a ainsi crû de 15 %, pour un panier moyen de 81,5 euros, en recul de 4 %. Il y a quatre ans, ce panier dépassait les 90 euros. Mais le nombre de transactions était bien inférieur. Résultat, aujourd'hui, chaque cyber-acheteur réalise en moyenne six dépenses différentes sur la toile, contre cinq il y a encore quelques années.
« Le montant moyen dépensé par cyberacheteur atteint 491 euros (vs 467 euros au 1er trimestre 2013) soit une augmentation de 5 % » précise la fédération, qui rajoute que le nombre d'internautes ayant sauté le pas de l'achat en ligne est lui aussi en augmentation. « Les Français sont désormais 34 millions à consommer en ligne soit plus d’un million de plus que l’an dernier. » Plus précisément, selon Médiamétrie, ils sont désormais 33,8 millions, soit 1,23 million de plus en un an.
Près de 20 % du chiffre d'affaires via téléphone ou tablette
Autre point intéressant mis en avant par la Fevad, les places de marché que l'on retrouve sur la plupart des grands sites, qui ne servent alors que d'intermédiaires, connaissent une très forte progression en France. Une croissance annuelle de 41 % a ainsi été comptabilisée, au point de représenter désormais 18 % du volume d'affaires des sites concernés, contre 13 % l'an passé. Un succès peu surprenant quand on sait que le nombre de sites hébergés sur les places de marché a quasi doublé un an, tout du moins sur les principaux.
Du côté du secteur mobile, sans surprise, il connait une très forte croissance, avec une progression de 76 % en un an. Désormais, selon la fédération qui compte 500 entreprises et 800 sites internet parmi ses membres, « les ventes sur terminaux mobiles (smartphones et tablettes) représentent en moyenne 19 % du chiffre d’affaires des sites qui participent à l’indice ». La plupart de ces cyber-achats mobiles ont de plus été réalisés via une application dédiée ou par une version mobile du site de base. Seules 28 % des ventes dites mobiles ont ainsi été effectuées par l'intermédiaire du site internet normalement utilisé sur ordinateur.
Amazon écrase toujours la concurrence
Notons enfin que selon le dernier bilan de Médiamétrie, les leaders du marché sont toujours les mêmes, tout du moins en nombre de visites. On retrouve donc Amazon en tête et plutôt largement, avec plus de 16 millions de visiteurs uniques dans le mois, pour une moyenne quotidienne supérieure à 1,8 million de visiteurs uniques. À plus de 6 millions de visiteurs par mois de moins, on retrouve le trio Cdiscount, Fnac et eBay, suivi par Priceminister. Comme le tableau ci-dessous le montre parfaitement, le paysage mêle des sites dits « pure players » avec les déclinaisons de services historiques comme la Fnac, Carrefour, La Redoute, Leroy Merlin, Darty et Leclerc. Sur le long terme, on peut néanmoins se demander si certains d'entre eux ne vont pas se tourner à 100 % vers le web. C'est déjà le cas de La Redoute, qui a abandonné l'édition de son gros catalogue.
Enfin, notez que selon Marc Lolivier, le délégué général de la Fevad, le profil des cyberacheteurs français « est désormais le même que celui des internautes. Ainsi, s’il y a encore 1 an, les cyberacheteurs étaient plus nombreux parmi les internautes de moins de 50 ans, aujourd’hui c’est une pratique qui concerne sans conteste les internautes de tous âges. » La peur d'acheter en ligne diminue donc chaque jour un peu plus.