Orange vient de publier un communiqué de presse plutôt laconique pour indiquer qu'elle « examine les opportunités qu’offre la recomposition du paysage français des télécoms ». Dans le même temps, Les Échos indiquent que Stéphane Richard et Martin Bouygues se son rencontrés à plusieurs reprises.
Lors de la mise en vente de SFR, deux gros poissons s'étaient livré une bataille acharnée afin d'emporter les enchères : Bouygues et Altice/Numericable. C'est finalement le second qui a eu la préférence de Vivendi, pour 13,5 milliards d'euros. Bouygues Telecom s'est retrouvé alors relativement esseulé et divers scénarios évoquaient un rapprochement avec Free.
Bouygues Telecom : Stéphane Richard évalue ses options
Selon nos confrères des Échos, ce n'est pour autant pas la seule option possible et Orange serait également sur la brèche. Une information qui va dans le sens de la demande du syndicat CFE/CGC Télécoms, qui souhaite une fusion entre les deux opérateurs - ce qui aurait plusieurs intérêts, dont éviter les licenciements chez Bouygues Telecom par exemple. Voilà qui devrait mettre un peu de pression sur Free.
Les Échos indiquent que Stéphane Richard et Martin Bouygues se sont déjà rencontrés « en direct » à plusieurs reprises. Si le contenu des conversations est évidemment resté secret, le PDG d'Orange précise à nos confrères qu'« on évalue nos options, mais personne ne m’a demandé du côté de l’État d’étudier le rachat de Bouygues Telecom ».
Toujours selon nos confrères, cela permettrait « une superbe sortie par le haut pour Martin Bouygues ». En effet, alors que l'homme d'affaires souhaiterait récupérer 8 milliards, Free serait prêt à grimper jusqu'à 5 milliards, alors qu'il serait question de 6 milliards pour Orange. Il restera alors à voir la réaction de Bruxelles et des diverses autorités compétentes, mais de grosses contreparties seraient certainement demandées (cessions d'antennes, de clients, de fréquences, etc.).
Orange reste attentif et explore toutes les pistes, Bouygues se veut rassurant
Si Orange n'a donné aucune information officielle sur ce point en particulier, l'opérateur a tout de même diffusé un communiqué de presse laconique afin de préciser qu'il « estime qu’une consolidation du marché mobile français serait positive à long terme tant pour l’investissement que pour le consommateur ». Il précise en outre que le groupe « explore les opportunités qu’offre la recomposition en cours du paysage français des télécoms, tout en rappelant que sa position de leader lui permet une totale indépendance. Orange agira dans le seul intérêt de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients et sera particulièrement attentif à la création de valeur et aux risques juridiques d'une éventuelle opération ».
Et du côté de Bouygues Telecom ? On se veut rassurant. En effet, le groupe indique à nos confrères qu'il « reste évidemment attentif à l’évolution du secteur des télécoms en France. Cette évolution conduit tous les opérateurs du marché à réfléchir à toutes les hypothèses et opportunités. Bouygues réaffirme que sa filiale Bouygues Telecom est en mesure de poursuivre sa stratégie stand alone ».
Le compte Twitter officiel du groupe précise d'ailleurs que « rien n'est fait » pour le moment :
@BenoitMaquin Bonjour, à ce stade rien n'est fait ni annoncé officiellement, pas de panique :) bon week-end, Christian
— bouyguestelecom (@bouyguestelecom) 16 Mai 2014
Acquisitions en cours de Numericable : SFR et Virgin, soit près de 23 millions de clients
La situation risque néanmoins de rapidement se compliquer, notamment avec les dernières annonces en date : des négociations exclusives entre Omea Telecom et Numericable. Si les deux ventes en cours devaient arriver à leur terme sans encombre, la nouvelle entité disposerait donc de près de 23 millions de clients (21,3 pour SFR et 1,7 pour Virgin Mobile), contre presque 27 pour Orange et seulement 11,4 pour Bouygues Telecom (voir notre dernier bilan des abonnés).
Si ce dernier reste devant Free sur le mobile (avec 2,5 millions clients de plus), la croissance n'est pas au rendez-vous alors que le trublion continue d'évoluer dans d'autres sphères avec 595 000 clients de plus en trois mois (79 000 de moins pour Bouygues).