Alors que selon des rumeurs, Bouygues Telecom pourrait pousser au départ entre 1500 et 2000 employés, le syndicat CFE/CGC Télécoms a écrit une lettre ouverte au premier ministre Manuel Valls, avec en copie les présidents des groupes Orange, Bouygues et Arnaud Montebourg. Son souhait ? Voir fusionner Orange et Bouygues Telecom, afin à la fois de sauver des emplois, rajeunir l'opérateur historique et revenir à trois opérateurs.
Il y a parfois des demandes auxquelles on ne s'attend pas. La dernière date d'aujourd'hui et a donc pour source Sébastien Crozier, William Benavent et Patrice Brunet, respectivement représentants du syndicat CFE/CGC chez Orange et Bouygues, et président de l'Association pour la Défense de l'Épargne et de l'Actionnariat des Salariés (ADEAS). Leur requête est simple et explicite : rapprocher Bouygues d'Orange avec pour objectif principal d'éviter des licenciements.
Une telle fusion aurait au moins six intérêts selon les auteurs de cette lettre ouverte :
- éviter les licenciements chez Bouygues Telecom
- rajeunir l'effectif d'Orange, alors que nombreux sont ceux qui ont plus de 50 ans et qui partiront à la retraite
- proposer un réseau 4G très performant aux Français
- rétablir un marché à trois opérateurs
- accélérer le plan fibre en France grâce à l'appui du groupe de BTP
- se développer à l'international grâce à une alliance de leurs capacités
Si la CFE/CGC aborde le cas du groupe Bouygues alors que la fusion ne concernerait que sa filiale télécom et Orange, c'est en réalité parce qu'un tel rapprochement entrainerait l'introduction de la société de BTP dans le capital de l'opérateur historique. Il aurait alors voie à sa stratégie. Le syndicat espère d'ailleurs que cela réduira la part de l'État, et avec sa propension constante à demander des dividendes gigantesques à Orange.
Mais un tel scénario est-il crédible pour autant ? Orange domine déjà les marchés mobiles et fixes en France. Avec Bouygues, il dominera largement SFR/Numericable et écrasera Free, qui se retrouvera esseulé. À moins que Bouygues cède ses antennes et ses fréquences au quatrième opérateur, il est peu concevable que l'autorité de la Concurrence permette une telle fusion. Mais certains peuvent toujours rêver éveillés.