« #PayForYourPorn », soit « Payez pour votre porno ». Tel est le titre de la campagne que viennent de lancer plusieurs studios de films X qui se plaignent du piratage de vidéos pour adultes sur Internet. Leur mot d’ordre : « Si vous ne payez pas pour du porno, alors il n’y en aura plus de produit. C’est aussi simple que ça ». Un slogan qui fleure bon le « télécharger tue les artistes »...
Les piratages va-t-il mettre à nu l'industrie du X ? « Il n’y pas de honte à regarder des contenus pour adultes, mais il n’en va pas de même pour le vol » font ainsi valoir les meneurs de la campagne dans un billet de blog. Ces derniers poursuivent en expliquant que le piratage affecte tous les acteurs de la filière : les acteurs, les producteurs, les distributeurs, et même... les consommateurs ! « Lorsque vous dépensez de l'argent pour un porno, vous savez que vous obtenez le travail d’un ensemble de professionnels qui ont œuvré à créer le porno le plus chaud, le plus sexy, l'érotique imaginable ». Autrement dit, sans argent, plus de film X de qualité...
Take advice from @CherieDeVille and #P4YP pic.twitter.com/bnLsbGz8Wd
— #PayForYourPorn (@PayForYourPorn) 2 Mai 2014
Attention, image #NSFW
La filière se plaint par ailleurs du manque de soutien politique à son égard, à la différence d’autres secteurs tels que la musique ou l’audiovisuel. « Malheureusement, le porno a toujours une étiquette qui lui colle à la peau, qui fait que nous n’aurons jamais d'aide ou de soutien de la part des autorités, a expliqué Megan Wozniak, d’Adult Empire, au Guardian. C'est pourquoi nous avons décidé de lancer cette campagne et de faire passer le mot. » La manoeuvre vise donc à rediriger les internautes vers davantage de contenus payants, même si la tâche semble bien complexe à l'heure de YouPorn et de ses semblables...
Ce n’est d’ailleurs pas une nouveauté que la filière se plaint du piratage de ses contenus. En 2009, l’éditeur Marc Dorcel nous expliquait déjà que 90 % de ses films étaient consommés de façon illégale sur le Net (voir notre interview). Pour autant, l’industrie du X a toujours su évoluer avec succès aux changements technologiques, comme l’expliquait l’année dernière la chercheuse Kate Darling à la Tribune de Genève : « Plutôt que d’exiger un durcissement de la loi et une approche répressive, le milieu s’adapte. Par exemple en vendant des contenus ou des produits qui ne dépendent pas du copyright. On assiste à une explosion des offres « live », avec des « chat » et des shows personnalisés via internet. Vous ne pouvez pas pirater une interaction en direct ni voler une expérience. »