Après les municipales, le Parti Pirate part à l’abordage des élections européennes. Le mouvement politique, qui se présente dans plusieurs États membres de l'Union en défendant un programme commun, sera ainsi présent le 25 mai prochain dans six des huit circonscriptions françaises.
À la fin du mois, les citoyens des 28 États membres de l’Union européenne sont appelés à désigner les 751 députés qui siègeront au Parlement européen pour les cinq prochaines années. En France, les électeurs se rendront aux urnes le dimanche 25 mai, où ils voteront pour des listes différentes en fonction de la circonscription dans laquelle ils se trouvent.
Pour la première fois dans son histoire, le Parti Pirate français présentera d’ailleurs des candidats dans six des huit circonscriptions hexagonales :
- Dans la circonscription Ile-de-France (et Français de l’étranger) : « Europirates d'IDF », liste menée par Véronique Vermorel
- Dans la circonscription Massif-Central Centre : « Piratons l’Europe », liste menée par Paul Berettoni
- Dans la circonscription Nord-Ouest : « Les Pirates pour une Europe des citoyens », liste menée par Didier Urschitz
- Dans la circonscription Outre-Mer : « 100 000 votes contestataires et constructifs d’Outre-Mer en Europe », liste menée par Marie-France Gallet
- Dans la circonscription Sud-Est : « Parti Pirate Sud-Est », liste menée par Valérie Dagrain
- Dans la circonscription Sud-Ouest : « SO Pirate », liste menée par Éric Mahuet
Les Partis Pirate européens à l’abordage du Parlement avec un programme commun
« Ce mode de scrutin, supranational, nous correspond tout à fait puisqu'on a un parti qui dépasse les frontières » explique Thomas Vermorel, porte-parole du Parti Pirate français, à Next INpact. Et pour cause. Pendant près de deux ans, les différents Partis Pirate d’Europe ont travaillé à un programme commun (voir ici), qu’ils défendent aujourd’hui de part et d’autre de l’Union sous la bannière du Parti Pirate européen. En l’occurrence, il est principalement question de transparence, de neutralité du Net, de réforme du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle, etc.
Des bulletins de vote uniquement en Nord-Ouest, en Ile-de-France et dans le Sud-Ouest
Mais quelles sont les chances pour le Parti Pirate d’obtenir des élus en France, alors que le mouvement peine à émerger dans l’Hexagone ? « On part avec un énorme malus » reconnaît Thomas Vermorel, en ce que trois des six listes qui se présentent sous les bannières du Parti Pirate n’auront même pas de bulletins imprimés à mettre à la disposition des électeurs. « Il faudrait plusieurs centaines de milliers d'euros pour arriver à mettre le bon nombre de bulletins de vote partout en France. Une somme que nous n’avons évidemment pas » regrette le porte-parole du parti. La problématique est effectivement bien connue : seules les listes ayant obtenu un seuil minimum de voix, 3 %, peuvent se faire rembourser par l’État certains frais de campagne, dont ceux liés à l’impression des bulletins de vote.
Le Parti Pirate a tout de même réussi à financer des bulletins imprimés pour trois circonscriptions : pour le Sud-Ouest, le Nord-Ouest et en Ile-de-France. Ailleurs, il faudra imprimer à la maison son papier à glisser dans l’enveloppe... « Sans bulletin c'est quand même extrêmement difficile d'obtenir des voix, fait valoir Thomas Vermorel. C'est ce qui fait qu'on ne peut avoir que des espoirs modestes pour ces élections en France ». Pour mémoire, les sièges au Parlement européen sont répartis à la proportionnelle, entre les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés.
« On pense qu'on peut faire d'excellents résultats »
Le porte-parole du parti se veut cependant bien plus optimiste s’agissant des élections européennes dans leur ensemble : « C'est quelque chose sur lequel on a beaucoup d'espoir. On pense qu'on peut faire d'excellents résultats », sous-entendu tous pays confondus. Des listes revendiquant le programme commun du Parti Pirate européen ont en effet été présentées en Finlande, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, etc. (voir la carte ci-dessous). Rappelons que pour l’heure, deux élus du Parti Pirate siègent au Parlement européen. Ils avaient été désignés par des électeurs suédois.