La croissance n'étant plus vraiment au rendez-vous, les actionnaires britanniques de Virgin Mobile France chercheraient à trouver une solution de sortie selon Les Échos, confirmant une nouvelle du mois de mars dernier allant dans le même sens. Une vente à un grand opérateur est une possibilité, tout comme une fusion avec un autre MVNO ou encore une entrée en bourse.
Des actionnaires britanniques qui en veulent pour leur argent
Ces dernières années, Virgin Mobile France, créé il y a déjà huit ans, a gagné de nombreux clients du fait de campagnes de publicité orientées vers les jeunes et des forfaits parfois agressifs. Résultat, il est devenu l'un des opérateurs les plus puissants du marché, au point d'être le quatrième acteur du secteur avant l'arrivée de Free Mobile. Mais les conséquences de ce dernier sont grandes et depuis 2012, la croissance s'est fortement ralentie pour les MVNO, y compris pour Virgin Mobile.
Détenu à 92 % par les groupes Virgin et Carphone Wharehouse (The Phone House), celui qui est un Full MVNO depuis 2011 compte aujourd'hui près de 1,7 million de clients. De quoi attiser les convoitises et représenter une vente potentielle de plusieurs centaines de millions d'euros selon la valeur accordée à chaque abonné. Mais si depuis quelques mois, les rumeurs de vente se multiplient, c'est aussi parce que Carphone Wharehouse fusionne avec son compatriote Dixons, boutiques spécialisées. Et afin de récupérer un peu d'argent, Carphone ne serait ainsi pas contre céder ses 46 % de Virgin Mobile France. De l'autre côté, le groupe Virgin, qui détient aussi 46 % de l'opérateur, a fermé toutes ses boutiques en France. Cela ne signifie pas pour autant qu'il souhaite abandonner toutes ses activités dans le pays, mais la tendance n'est pas des plus propices actuellement.
Une vente, une fusion ou une entrée en bourse ?
D'après nos confrères, tous les signaux sont donc au vert pour qu'un changement important arrive chez l'opérateur. L'un des scénarios possibles est tout simplement une vente sèche à un opérateur disposant d'une licence. On parle alors de 300 millions d'euros qui pourraient être déposés sur la table. S'agira-t-il d'Orange, SFR, Bouygues Telecom ou même Free Mobile ? Pour les deux premiers, une telle acquisition leur permettra de creuser l'écart avec la concurrence, tandis que l'opération inverse sera réalisée pour les deux derniers. Et dès lors qu'une grande partie des clients de Virgin exploitent le réseau de SFR, on peut raisonnablement penser que ce dernier peut s'intéresser à un tel rachat. Sa propre fusion avec Numericable pourrait toutefois l'handicaper.
L'autre scénario, c'est donc la vente ou la fusion avec un autre MVNO. De telles opérations ont déjà débuté, avec le rachat de Zero Forfait par Prixtel. Sauf qu'il s'agit là d'un rapprochement entre deux petits opérateurs. Virgin Mobile, lui, évolue dans une autre sphère. Quel opérateur virtuel pourrait donc croquer le premier MVNO de France ? Les Échos avancent le nom du Crédit Mutuel-CIC, qui détient un autre grand MVNO (NRJ Mobile), ainsi que de Coriolis Telecom, société peu connue du grand public mais qui dispose de nombreux clients professionnels.
Enfin, si aucun repreneur ne venait à être trouvé, il reste l'option de l'entrée en bourse. Mais si cela permettrait de lever quelques millions d'euros, la période est-elle favorable à une telle opération ? Le marché n'est à ce jour guère profitable pour les MVNO et si le nom de Virgin résonne plus que n'importe quelle autre marque dans le secteur, il est certain que ce scénario n'est pas en première position. Une vente rapporterait bien plus d'argent à ses actionnaires.
Réponse d'ici cet été ou fin 2014
En attendant, l'opérateur continue sa route et propose depuis quelques semaines à ses clients de la 4G-LTE grâce aux réseaux de Bouygues Telecom et de SFR. Peut-être de quoi lui permettre de recruter de nouveaux abonnés et relancer la machine avant une éventuelle opération financière dans les mois à venir. Selon nos confrères, la banque-conseil DC Advisory, qui s'occupe du dossier, serait en train de négocier pour recevoir des offres au 15 mai au plus tard. L'objectif serait ainsi d'en terminer dès cet été, ou au moins avant la fin de l'année.
Avec la stagnation des parts de marché des MVNO, la concurrence très rude imposée par les offres à bas prix des grands opérateurs et les offres de gros trop restreintes de ces mêmes détenteurs de licences, les opérateurs virtuels ont un avenir plus obscur qu'autre chose. Les ventes et les fusions devraient ainsi se multiplier dans les mois et années à venir, la consolidation étant sur toutes les lèvres dans un secteur aux marges réduites depuis 2012.