La semaine dernière, Zenimax, l'ancien employeur de John Carmack annonçait vouloir poursuivre Oculus VR en justice au motif que son ex-employé aurait amené avec lui de nombreuses technologies. La firme de Palmer Luckey vient de faire connaitre sa réaction à ce sujet, et le moins que l'on puisse dire est que les échanges entre les deux entreprises s'annoncent plutôt musclés.
John Carmack a quitté idSoftware en août 2013 pour rejoindre les équipes d'Oculus VR, en tant que directeur technique. Si l'on pensait que la séparation entre le développeur et son ancien employeur s'était faite à l'amiable, en pratique il semble au contraire qu'ils ne manquent pas de griefs l'un envers l'autre. Carmack reproche à Zenimax, la maison mère d'idSoftware, de l'avoir empêché de travailler sur la réalité virtuelle, tandis que l'éditeur jure que Carmack a livré à Oculus VR certaines de ses technologies.
Jusqu'ici, seul John Carmack avait répondu publiquement aux attaques de Zenimax, en expliquant via Twitter qu'OculusVR n'utilise aucune des lignes de code qu'il a pu écrire alors qu'il était sous contrat avec l'éditeur. Désormais, c'est au tour d'Oculus VR de prendre la parole, et la réponse de la firme se veut plutôt cinglante.
Dans un e-mail envoyé à la presse, notamment à nos confrères de TIME, la firme expose en sept points sa position sur le sujet.
- « Il n'y a aucune ligne du code de Zenimax ni aucune de ses technologies dans aucun des produits d'Oculus »
- « John Carmack n'a pris aucune propriété intellectuelle à Zenimax. »
- « Zenimax a mal interprété la raison d'être du NDA signé par Palmer Luckey. »
- « L'une des raisons principales pour lesquelles John Carmack a quitté Zenimax en août 2013 tient au fait que l'éditeur l'empêchait de travailler sur la réalité virtuelle en plus d'avoir arrêté d'investir sur les jeux exploitant cette technologie. »
- « Zenimax a arrêté les travaux sur le support de Doom 3 BFG en réalité virtuelle lorsqu'Oculus a refusé les demandes de l'éditeur concernant une prise de parts non diluables dans le capital d'Oculus. »
- « Zenimax n'avait alors pas donné suite à ses poursuites concernant les technologies et propriétés industrielles d'Oculus, Zenimax n'ayant contribué d'aucune manière que ce soit aux technologies et propriétés industrielles d'Oculus. Et c'est seulement après la conclusion de l'accord avec Facebook que Zenimax ressort ces requêtes par le biais de ses avocats ».
- « Malgré le fait que le code source du SDK d'Oculus soit disponible sur notre site, Zenimax n'a jamais identifié la moindre ligne de code ou technologie volée. »
Les réponses apportées par la firme de Palmer Luckey sont donc plutôt tranchées et ne laissent planer aucun doute quant à la volonté d'Oculus VR de défendre chèrement ses travaux. On notera que l'entreprise rappelle que ces questions avaient déjà été soulevées il y a quelques mois et que Zenimax n'avait pas poursuivi ses actions en justice. Visiblement, les deux milliards offerts par Facebook pour Oculus VR ont suffi à aiguiser de nouveau l'appétit de Zenimax.
Quoi qu'il en soit, si toutes les déclarations du nouvel employeur de John Carmack sont véridiques, on voit mal ce qui pourrait encore permettre à Zenimax de grappiller le moindre centime dans cette affaire. La justice américaine rendant parfois des jugements plutôt surprenants, nous ne sommes pas à l'abri d'un nouveau rebondissement, mais encore faut-il que l'affaire arrive jusqu'aux tribunaux.