Un robot qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend...? La Commission européenne vient justement d’annoncer avoir versé 3 millions d’euros à GiraffPlus, un système destiné à épauler les personnes (très) âgées. L'enjeu est d'accentuer avec les nouvelles technologies leur autonomie tout en prévenant les incidents du quotidien.
GiraffPlus est un dispositif qui repose sur une série de capteurs et un robot. Les premiers détectent les activités dans la cuisine, le sommeil ou le fait de regarder la télévision. Ils savent également surveiller de près la santé de la personne âgée, en mesurant sa pression sanguine ou le taux de sucre dans le sang.
De nouveaux OS pour de vieux os
Ce système est alors connecté en temps réel afin notamment de détecter les chutes chez les plus dépendants. De son côté, « le robot se déplace dans la maison et permet à la famille, aux amis et aux personnels soignants de visiter virtuellement la personne » explique la Commission européenne dans un communiqué où Neelie Kroes y va de sa jolie formule : « L’UE investit dans les nouvelles technologies qui peuvent soutenir le 3e âge afin d’ajouter non seulement des années à notre vie, mais également de la vie à nos années. »
Soutenu à hauteur de 3 millions d'euros par l'Europe, GiraffPlus est encore en fragile gestation. Il ne sera présent que dans 15 maisons d’ici la fin de l’année. « Jusqu’à présent, nous l’avons installé dans six foyers en Europe, deux respectivement en Espagne et Suède et en Italie » témoigne Amy Loutfi, coordinatrice du projet depuis une université suédoise. « Nous sommes actuellement en pleine évaluation, mais nous voyons déjà que l’appréciation de ce système diffère selon les utilisateurs. Cela montre qu’une approche unique de cette technologie n’est pas forcément la meilleure et qu’elle doit être à la fois souple et adaptée aux besoins. »
La mise en production est programmée pour l’année prochaine. Elle impliquera des frais d’installation et un abonnement.
Rien que pour vos vieux
Pour la Commission européenne, qui finance de nombreux projets similaires, l’enjeu est avant tout de soutenir l’autonomie des personnes âgées. Un objectif qui présente de forts potentiels en terme d’économie sociale et de conforts de vie. Évidemment, le dispositif soulève aussi des questions éthiques, avec un domicile bombardé d'une série de capteurs, de détecteurs de présence et autres jauges en tout genre.
Un autre programme de la Commission européenne étudie justement ces questions éthiques de près (voir « Accompany »). « Les robots compagnons sont éthiquement justifiés quand ils permettent à une personne âgée de conserver l’ensemble des pouvoirs dont disposent les adultes » écrivent les deux chercheurs anglais qui l’accompagnent. Le programme suggère ainsi de placer le consentement de la personne au centre de ce déluge technologique et d’en tenir compte pour son déploiement. Dans le même sens, ses partisans pourront aussi rétorquer que l’intimité de la vie privée est particulièrement réduite dans les foyers d’accueil, du moins pour celles et ceux qui peuvent se les offrir.
PS : Sous titre et première phrase tirés des Vieux de Jacques Brel