Si l'on parle énormément de Facebook et Twitter ou encore de leurs vis-à-vis Chinois, il y a un réseau social moins bruyant mais qui réalise des résultats très importants malgré tout : LinkedIn. Spécialisé dans les relations professionnelles, l'Américain vient de passer la barre des 300 millions de membres. Son premier trimestre 2014 a affiché une très belle croissance. Une perte nette a toutefois été enregistrée.
100 millions de membres supplémentaires en un peu plus d'un an
Le 18 avril dernier, LinkedIn n'était pas peu fier d'annoncer avoir passé la barre des 300 millions de membres, dont 100 millions aux États-Unis . Une belle performance, en hausse de 23 millions en trois mois et demi et de 100 millions en quinze mois, les 200 millions ayant été atteints début janvier 2013. Utilisé par 56 % d'hommes et 44 % de femmes, le site, à l'instar des autres réseaux sociaux, son audience est désormais réalisée en majorité via les smartphones.
Du fait de sa forte croissance, son chiffre d'affaires en profite logiquement. Il a ainsi atteint en ce début d'année
473,2 millions de dollars, en hausse de 46 % en un an. À eux seuls, les États-Unis ont généré près de 60 % de ce chiffre d'affaires, soit 284,9 millions de dollars. L'international, qui représente tout de même 67 % des membres du réseau social, n'a donc réalisé que 40 % de son chiffre d'affaires, soit 188,3 millions de dollars précisément.
À l'instar de Facebook, les membres américains génèrent donc bien plus d'argent que les autres utilisateurs. Selon nos calculs, en moyenne, un utilisateur américain a ainsi permis à LinkedIn d'enregistrer 2,85 dollars durant le trimestre, soit seulement 3 cents par jour. Cela reste néanmoins bien plus qu'un utilisateur international, qui n'a généré que 94 cents sur le trimestre, soit à peine plus d'un cent par jour. Ce calcul se base toutefois sur le nombre de membres, et non le nombre d'utilisateurs actifs (données non fournies par le réseau). Il faut donc revoir à la hausse ces chiffres dans la réalité.
Les revenus tirés des solutions de recrutements en forte croissance
Notez que selon le bilan financier de LinkedIn, ses abonnements premium ont rapporté un peu plus de 95 millions de dollars, en hausse de 45,5 % sur un an. Une belle performance, sachant que ses solutions marketing ont atteint près de 102 millions de dollars (+36 %). Mais ce sont surtout ses solutions de recrutements (Talents Solutions) qui ont connu une véritable explosion, avec 276 millions de dollars de revenus, en progression de quasi 50 %. La croissance des solutions de recrutements est d'autant plus spectaculaire à l'international (+62,4 %), secteur très en retard par rapport aux États-Unis toutefois.
Du côté du résultat net, le bilan est donc négatif avec une perte de 13,3 millions de dollars, contre un bénéfice de 22,6 millions début 2013. La faute à des dépenses bien supérieures, notamment du côté des ventes et du marketing (+52 %), du développement des produits (+50 %) ou encore de l'administratif (+74 %). Néanmoins, malgré ces dépenses, LinkedIn aurait pu dégager un léger bénéfice. Sur ses 13,3 millions de pertes, il faut en effet compter une provision pour impôt de... 13,6 millions de dollars. Un an plus tôt, cette provision n'avait atteint que 718 000 dollars, pour des dépenses bien inférieures donc.
Vers les 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2014
Pour son deuxième trimestre, le site américain reste optimiste et s'attend à un nouveau chiffre d'affaires record, situé entre 500 et 505 millions de dollars. Il devrait de plus faire un retour vers les bénéfices. Pour toute l'année, LinkedIn espère dépasser les 2 milliards de dollars. Preuve qu'il joue désormais dans la cour des grands.
En bourse, son action a légèrement baissé hier d'un peu plus de 2 %, retrouvant ses niveaux de mercredi, ce qui n'a rien de dramatique. Les investisseurs ont toutefois estimé que les prévisions des résultats du réseau professionnel étaient légèrement inférieures à celles prévues par Wall Street, d'où le recul de son action hier. Avec une valorisation boursière supérieure à 18 milliards de dollars, LinkedIn reste cependant à des niveaux bien supérieurs à ceux de son introduction en bourse, contrairement à Twitter qui souffre en ce moment.