Le BASIC fête ses 50 ans. Cette famille de langages a durablement marqué l’histoire de l’information en permettant à de nombreux passionnés de se lancer dans le développement logiciel sans nécessairement avoir de bases solides dans ce domaine.
Le ZX81 de Sinclair. Crédits : Mike Cattell, licence Creative Commons
Créé par deux professeurs de mathématiques
Dans les années 60, l’informatique était encore réservée à une élite. La science se diffusait, mais le développement logiciel restait l’apanage des initiés. Dans les premières années de cette décennie, deux professeurs de mathématiques tentent pourtant de créer un outil pédagogique qui doit servir pour leurs étudiants à assimiler rapidement les bases de l’informatique à se servir des ordinateurs eux-mêmes.
Ce projet est développé par John George Kemeny et Thomas Eugene Kurtz au Dartmouth College (New Hampshire, États-Unis) et les travaux commencent en 1963. Ils débouchent sur un langage qu’ils nomment BASIC, pour « Beginner's All-purpose Symbolic Instruction Code ». Destiné spécifiquement aux débutants, il se veut accessible et pensé pour les machines interactives. Il tombe rapidement dans le domaine public et se retrouve largement diffusé au cours des années 70.
L'explosion dans les années 70 et 80
Originellement, le BASIC s’appuyait sur un autre langage, le Fortran. Avec les années, il va non seulement s’enrichir de nombreuses fonctions, mais également donner lieu à divers embranchements. Dans les années 80, son utilisation explose conjointement à la démocratisation de l’outil informatique lui-même. C’est particulièrement avec l’arrivée de machines telles que le ZX80 de Sinclair qui, en France, est le premier ordinateur à être vendu sous la barre des 1 000 francs. C’est pourtant au cours de ces mêmes années 80 que le Pascal va supplanter le BASIC en tant que langage de référence pour l’apprentissage, grâce à une utilisation plus structurée.
Aujourd’hui, en dépit de plusieurs décennies d’existence, le BASIC existe toujours sous plusieurs formes. C’est notamment le cas chez Microsoft, d’ailleurs l’un des principaux promoteurs du langage durant un temps avec QuickBasic, chez qui l’on retrouve aujourd’hui le Visual Basic .NET. Les évolutions sont assez fortes puisque ce langage est orienté objet, en tout cas dans une certaine mesure, gérant même certains concepts tels que l’héritage. Pour des questions de compatibilité, il reste cependant possible d’utiliser l’une des fonctions les plus emblématiques du BASIC : GOTO.
Ceux qui souhaitent en savoir davantage sur l’histoire du BASIC pourront lire le très long article que le magazine TIME consacre au langage pour son cinquantième anniversaire.