Taxer Google, que ce soit le moteur de recherche ou encore son service Actualités (News), en faveur de la presse française fait la Une des journaux depuis plusieurs semaines. Et les critiques pleuvent. Mais pour le Groupement des Editeurs de Services en Ligne (Geste), Google n'est en aucun cas une vache à lait.
Source : Morguefile.
La vache qui rit
Interrogée par notre confrère Édition Multimédi@, Corinne Denis, la présidente du Geste, ne voit pas du tout en quoi le célèbre moteur de recherche serait particulièrement lésé. « Franchement, avant que Google ne devienne une vache à lait pour les éditeurs français il y a de la marge ! » a-t-elle ainsi affirmé.
Selon la présidente du groupement, Google France génèrerait un chiffre d'affaires situé entre 1,3 et 1,5 milliard de dollars, alors qu'il ne déclare que 40 millions d'euros aux impôts, grâce à une exploitation de la fiscalité européenne. Et « ils participent peu à la création d’emplois (entre 300 et 350 personnes chez Google France) » renchérit-elle.
En somme, Google n'a pas de raison de se plaindre, d'autant que son service « Actualités s’est construit avec nos contenus » rappelle Corinne Denis, qui rajoute que « s’ils ont tenu leur promesse de ne jamais vendre de publicité sur Google Actualités, en incluant les news dans le moteur, ils ont habilement contourné l’obstacle ».
Mais en quoi cette situation légétime-t-elle la demande de certains syndicats de presse de taxer Google à son avantage ? Si la présidente du Geste n'a pas donné de réponse à cette question fondamentale (qui n'a pas été posée par notre confrère), elle a toutefois tenu à rappeler que l'opposition entre Google et l’AFP a eu pour résultat un accord et une rémunération de l'AFP pour la reprise de ses dépêches. « Preuve que, parfois, la négociation aboutit. »
Google, la cible principale
Le projet de proposition de loi de l'association de la presse d'information politique et générale (IPG) n'est toutefois pas une négociation avec Google. Il s'agit d'une obligation pour tous les moteurs de recherche et les agrégateurs d'actualités de rémunérer la presse selon certains critères. Dans son document, l'IPG expliquait ainsi ses désirs au sujet de sa taxation :
« L'acte mentionné à l'alinéa précédent ouvre droit à une rémunération équitable au profit des organismes de presse lorsqu'il est réalisé par une personne française ou étrangère exerçant à titre principal une activité de prestataire d'un service de référencement sur internet ou d'exploitation d'un moteur de recherches dans le cadre d'un service gratuit ou payant visant manifestement le public de France, y compris lorsqu'elle ne joue pas un rôle actif de nature à lui confier une connaissance ou un contrôle des liens hypertextes. »
Ce paragraphe, qui vise de façon évidente Google France, explique pourquoi cette « rémunération équitable » est parfois nommée Taxe Google, même si elle touchera d'autres services. Ceci n'est cependant qu'un projet de proposition de loi, et non une proposition de loi et encore moins une loi votée. Néanmoins, le sujet n'est pas non plus enterré.