Les derniers actes de la tragédie Mt.Gox sont en train de se jouer depuis maintenant quelques jours. Le 24 avril, les autorités japonaises ont démarré la procédure de liquidation de l'entreprise, tandis que ses créanciers ont trouvé un accord avec un groupe d'investisseurs baptisé Sunlot pour qu'il reprenne tous les actifs de la société.
Mark Karpelès, le PDG de Mt.Gox Crédit : Coindesk
La liquidation est validée par le tribunal
Nous approchons enfin du dénouement de l'affaire Mt.Gox. Après de longs mois d'hésitations, de rumeurs et de rebondissements, les créanciers de celle qui fut un temps la plus grande plateforme d'échange de bitcoins vont enfin connaitre le fin mot de l'histoire. Cela ne fera pas revenir les 850 000 bitcoins qu'ils ont perdus dans l'aventure, mais leur sort sera bientôt fixé.
Après enquête, il est apparu aux autorités japonaises qu'il n'était pas possible que l'entreprise reparte d'elle même sur de bons rails. Mark Karpelès, le PDG français de la firme a demandé son placement en liquidation judiciaire, à l'initiative de la cour du district de Tokyo qui a confirmé cela le 24 avril dernier. Dans un document laissé à l'attention des créanciers de Mt.Gox, il est expliqué que le tribunal doit encore faire le point sur les actifs restants de l'entreprise et qu'une éventuelle redistribution de ces derniers sera faite à l'entière discrétion du liquidateur. Aux dernières nouvelles, Mt.Gox disposait de l'équivalent de 32 millions de dollars en cash, ainsi que de 200 000 bitcoins, miraculeusement retrouvés dans un vieux portefeuille.
Des anciens clients de Mt.Gox tombent d'accord avec un acquéreur
Les créanciers sont quant à eux entrés en discussion avec Sunlot Holdings, la société montée par William Quigley, le directeur général de Clearstone Venture Partners, un fonds d'investissement américain, qui se proposait de racheter Mt.Gox contre un bitcoin symbolique. Celui-ci est épaulé par John Betts, un ancien cadre passé par Morgan Stanley et Goldman Sachs, ainsi que Brock Pierce, un autre investisseur.
Sunlot est tombé d'accord avec certains créanciers de Mt.Gox, ceux à l'origine de la class-action aux États-Unis. Au nombre de 50 000 (sur les 127 000 clients recensés sur le site), ils récupéreront tous une partie des fonds (en bitcoins et en monnaie fiduciaire) qu'ils avaient laissés sur la plateforme, et se verront également distribuer des parts de l'entreprise. Au total, selon nos confrères du Wall Street Journal, ces anciens clients de Mt.Gox compteront pour 16,5 % du capital de la nouvelle entité, et recevront des parts au prorata de la valeur des biens qu'ils ont perdus dans l'affaire.
Il ne reste donc plus qu'une seule question en suspens. Les autorités japonaises valideront-elles ce rachat ? Cela sera probablement le dernier épisode de la saga Mt.Gox, avant que la plateforme ne renaisse avec un nouveau nom, et une virginité toute relative.