Dans un entretien avec nos confrères de CNET, Tom Lantzsch, vice-président de la stratégie d'ARM s'est dit surpris que le 64 bits prenne autant de place et aussi rapidement dans l'univers mobile. Mais il ajoute que ce mouvement de la part des fabricants de SoC est normal : la nouvelle architecture est plus efficace même lorsqu'elle exécute du code en 32 bits. Il s'attend même à ce que les premiers smartphones 64 bits, hors iPhone, soient disponibles pour les fêtes de Noël.
Aujourd'hui les fabricants de smartphones se battent sur plusieurs créneaux. L'année dernière, les écrans étaient à l'honneur avec l'arrivée massive de modèle à dalle Full HD. Depuis début 2014, ce sont les mobiles 4G sous les 200 euros qui ont la côte ou encore des modèles disposant de SoC à huit cœurs en provenance de chez MediaTek.
La prochaine tendance devrait être logiquement le support du 64 bits. Certains constructeurs ont d'ores et déjà annoncé qu'ils disposeront de telles puces : Marvell, MediaTek, NVIDIA ou encore Qualcomm. Tous s'appuieront sur du Cortex A53 pour la partie CPU, tout du moins dans un premier temps. C'est par exemple le cas des Snapdragon 610 et 615 dévoilés lors du Mobile World Congress de Barcelone en février dernier.
Pour rappel, ARM a annoncé ses designs de CPU Cortex A53 / A57 exploitant les instructions 64 bits en octobre 2012. Les SoC qui devaient s'appuyer dessus étaient alors prévus pour les serveurs à faible consommation. Seulement voilà, leur avenir risque de s'annoncer tout autrement et ils vont aussi venir animer les smartphones et tablettes dès la fin de cette année.
Toujours est-il que dans un entretien faisant suite à la publication des résultats financiers trimestriels d'ARM, Tom Lantzsch s'est exprimé chez nos confrères de CNET. Le vice-président de la stratégie s'est dit « surpris de l'espace déjà pris par le 64 bits dans l'univers mobile » avant d'enchainer « Nous pensons que les premiers smartphones 64 bits seront là pour Noël ».
Les mobiles devront-ils être accompagnés d'Android en version 64 bits ? Pas forcément selon le responsable qui explique que « le code existant en 32 bits sera exécuté plus rapidement via les instructions ARV v8-A [64 bits d'ARM], que sur une architecture native en 32 bits d'ARM. » Le porte-parole de la société ajoute que « ce sont les applications qui en ont vraiment besoin qui iront en premier. Les autres suivront avec le temps ».
Cette tendance à aller vers l'intégration de puces 64 bits au sein des smartphones et tablettes s'explique assez simplement. Apple a sorti sa puce A7 en septembre dernier dans ses iPhone 5s et iPad Air. Les autres fabricants, qui utilisent tous Android, n'ont guère le choix que de suivre la firme de Cupertino dans ce choix... Il faudra voir si Google souhaite entrer dans le bal avec son système mobile, si tant est qu'il ait vraiment le choix.