Zynga, l'ex géant des jeux sociaux, vient de dévoiler ses résultats pour le premier trimestre 2014. L'éditeur désormais dirigé par Don Mattrick affiche des pertes plus importantes que prévu, et ne voit pas la situation s'arranger dans les trois prochains mois.
Des résultats en berne, des prévisions ternes
Les cadres de Zynga l'avaient annoncé lors de l'annonce des résultats de leur entreprise pour le quatrième trimestre de l'année dernière, les trois premiers mois de 2014 allaient être difficiles. Ils ne pensaient probablement pas si bien dire, puisque les chiffres de l'éditeur en ce début d'année sont encore moins bons que prévu. Si Zynga peut se vanter d'avoir un chiffre d'affaires qui s'établit dans le haut de la fourchette attendue, à 168 millions de dollars, les pertes nettes aussi ont visé plus haut, avec 61 millions de dollars au premier trimestre 2014. Pour rappel, en 2013 la firme de Don Mattrick affichait un chiffre d'affaires de 263,6 millions de dollars, et un bénéfice net de 4,1 millions de dollars.
Pour le prochain trimestre, Zynga n'anticipe pas d'amélioration et table même sur une nouvelle détérioration de ses résultats. L'éditeur de Farmville prévoit un chiffre d'affaires compris entre 140 et 160 millions de dollars, et ses pertes nettes devraient encore se creuser pour se situer entre 65 et 75 millions de dollars. Le rachat de Natural Motion ne se manifeste donc pas de la meilleure des manières dans les résultats de Zynga.
Cela est d'autant plus inquiétant que cette acquisition, officialisée en début d'année a assez largement creusé la réserve de cash de Zynga, qui est passée en l'espace de trois mois de 1,54 milliard de dollars à seulement 1,14 milliard. Celle-ci devrait continuer de baisser tout au long de l'année, notamment en raison des 317 licenciements prévus sur 2014.
Une petite éclaircie à l'horizon ?
Fort heureusement, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles dans le bilan trimestriel de Zynga, il y a même quelques signes encourageants qui pointent à l'horizon. En effet, pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2012, le nombre d'utilisateurs quotidiens et mensuels des jeux de Zynga est en augmentation. Cela ne suffit pas à compenser la dégringolade observée depuis 2012, mais cela reste un bon point.
Autre motif de satisfaction pour l'éditeur, le revenu moyen par utilisateur continue d'augmenter de façon régulière, et ce depuis le début de l'année 2013 et se situe aujourd'hui à 6,3 cents. À titre de comparaison, fin 2011, quand Zynga était au mieux de sa forme il était de 6,1 cents. Enfin, la firme de Don Mattrick a lancé le 17 avril un nouveau titre sur iOS et Android : Farmville 2 Country Escape, qui enregistre déjà plus de 4 millions d'installations.
De nouvelles têtes viennent entourer Mattrick
Enfin, il convient de noter que de nombreux changements ont été opérés à la tête de Zynga. Le plus notable, et le plus attendu concerne la démission de Mark Pincus, le fondateur de l'entreprise, de son poste de « Chief Product Officer » pour se concentrer sur son rôle de président du conseil d'administration, offrant ainsi à Don Mattrick, l'actuel PDG de la firme, les coudées un peu plus libres.
Celui-ci en a d'ailleurs profité pour s'entourer de nouveaux éléments dont Alex Garden qui est devenu président de Zynga Studios. L'homme, âgé de 39 ans, n'est pas un inconnu dans l'industrie et a déjà longuement travaillé avec le Don. En effet, il occupait précédemment le poste de directeur général des divisions Xbox LIVE, Xbox Music, Vidéo et Reading chez Microsoft, avant d'être remplacé par Phil Spencer dans la nouvelle organisation de la firme de Redmond. Son pédigree ne s'arrête pas là, puisqu'il s'agit également du fondateur de Relic Entertainment, un studio à qui l'on doit des titres comme Homeworld, ou Warhammer 40,000 : Dawn of War.
Les marchés semblent plutôt bien accueillir toutes ces nouvelles, puisque si le cours de l'action Zynga a chuté de 3,07 % hier à Wall Street, il devrait ouvrir ce midi en hausse de plus de 5,8 %. L'éditeur est actuellement valorisé à hauteur de 3,88 milliards de dollars. King, son concurrent le plus direct, affiche quant à lui une valorisation de 5,58 milliards.