Microsoft aura probablement fait le tour complet des producteurs d’appareils mobiles Android dans peu de temps. Alors même que des accords ont été trouvés avec plusieurs dizaines d’entreprises autour des brevets de la firme, voilà que Motorola Solutions signe à son tour. Mais attention, cela ne règle en rien l’ensemble des litiges avec Motorola Mobility.
La valse des entreprises assurant une manne régulière
Depuis plusieurs années, Microsoft a pour habitude de faire le tour de tous les constructeurs d’appareils utilisant le système mobile de Google, Android. La firme possède en effet des brevets dont elle indique depuis longtemps qu’ils sont tout simplement violés. Et d’insister sur le fait que la gratuité d’Android est illusoire : si la plateforme utilise des technologies qui ont été développées par d’autres, alors il faut passer à la caisse, d’une manière ou d’une autre.
Pour ce faire, pas de longs et couteux procès. L’issue en est toujours incertaine et les frais engendrés se comptent rapidement en dizaines de millions de dollars. Microsoft préfère se rendre auprès de chaque entreprise pour négocier directement en apportant ses arguments. Et ces derniers font mouche presque à chaque fois puisque même des géants de la mobilité, tels que HTC, Samsung, LG ou encore Foxconn, ont tous accepté de verser des royalties. La somme n’est jamais communiquée, mais plusieurs analystes tablaient sur une moyenne de 5 dollars environ par unité vendue. Ce qui assure dans tous les cas une manne régulière à Microsoft.
Motorola Solutions paiera elle aussi des royalties
Un nom de plus devra être ajouté à la longue liste : Motorola Solutions. Cette dernière pourra utiliser l’ensemble des brevets concernés pour ses appareils sous Android, mais également sous Chrome OS. Comme toujours, les termes financiers de l’accord n’ont pas été divulgués, mais on imagine qu’il s’agit encore une fois de quelques dollars par appareil vendu.
Mais attention : Motorola Solutions n’est pas Motorola Mobility. Cette entreprise fabrique des radios, des talkie-walkies, des lecteurs de code-barres ainsi que de nombreux autres appareils électroniques, dont certains utilisant Android. L’accord n’a donc strictement aucun rapport avec l’entité Motorola rachetée par Google (et revendue en janvier à Lenovo) et contre laquelle Microsoft est en guerre ouverte. Les procès ont été nombreux mais Motorola Mobility a maintenant une longue série de défaites. En cause, des demandes jugées non raisonnables, notamment sur le H.264 sur lequel l’entreprise possède des brevets essentiels. Brevets qui sont d’ailleurs restés dans l’escarcelle de Google après la revente.
À titre d’information, Motorola Solutions a été racheté par le groupe Zebra, lui-même un acteur majeur dans le domaine des appareils électroniques spécialisés tels que les lecteurs RFID ou encore les petites imprimantes spécifiques. Pour Microsoft, Motorola Solutions est une perle de plus à son collier et l’entreprise vient rejoindre de nombreuses autres : HTC, Samsung, LG, Foxconn, Dell, Quanta, Wistron, Acer, Onkyo, Viewsonic, Compal ou encore Aluratek.