Après plusieurs années de croissance, en grande partie portée par Orange et Free, le nombre d'employés en France s'est fortement réduit chez les cinq grands opérateurs télécoms nationaux. D'après BFM Business, la faute en revient à SFR et à Bouygues Telecom, mais principalement à l'opérateur historique, qui ne remplace plus ses départs à la retraite.
Dans ses derniers bilans financiers, Orange a vu ses charges de personnel se réduire
Plus de 3200 emplois perdus l'an passé
Dans le secteur télécom, il y a Orange et les autres en matière d'effectif. Il faut dire que l'opérateur historique doit gérer des dizaines de millions de lignes fixes, tout en étant le leader des marchés mobiles et internet. Résultat, il dispose de plus de 165 000 employés à travers le globe, dont plus de 100 000 en France. Les quatre autres grands opérateurs du pays que sont SFR, Bouygues, Free et Numericable, sont incomparables, avec moins de 10 000 salariés pour les plus importants d'entre eux.
Au 31 décembre 2013, si l'on s'intéresse uniquement aux effectifs en France des cinq grands opérateurs, le secteur télécom cumule donc 128 044 employés. Cela exclut donc les employés de ces opérateurs à l'étranger, et bien entendu ceux des sous-traitants, notamment du côté du service client. Par rapport à fin 2012, ce nombre est ainsi en recul de 3271 postes. Une baisse non négligeable, alors que Free a vu son effectif français croître de 618 employés, tandis que Numericable a vu le sien progresser de 203 salariés, soit une augmentation de 821 postes à eux deux.
Les actuels et futurs retraités d'Orange non remplacés
Seul problème, l'effectif en France d'Orange, SFR et Bouygues Telecom s'est écroulé de plus de 4000 employés en 2013. Orange a représenté la majeure partie de cette baisse, avec 2967 personnes de moins dans l'Hexagone. La faute non pas à des licenciements ou à un plan de départ, mais à des recrutements qui n'ont pas compensé les très nombreux départs à la retraite.
L'an passé, nous expliquions d'ailleurs comment l'effectif d'Orange va s'effondrer en France d'ici 2020. Nous précisions à l'époque que la majorité de l'effectif de l'opérateur était âgée de plus de 45 ans, dont plusieurs dizaines de milliers ont plus de 50 ans. Dans ces conditions, les départs à la retraite seront majeurs chez Orange lors des prochaines années. On estime ainsi que 30 000 plieront bagage d'ici 2020. Or la direction de l'opérateur n'a jamais caché qu'elle comptait réduire son effectif en recrutant à un rythme bien moins élevé que les départs annoncés. D'autant plus qu'Orange a tout de même recruté plus de 5000 employés (nets des départs) entre 2009 et 2012. La période actuelle est donc peu favorable à l'emploi télécom, et l'année 2013 en est le meilleur exemple avec près de 3000 salariés de moins en France dans son effectif. Et les années à venir seront du même acabit.
Plus de 1100 employés poussés au départ chez SFR et ByTel
Outre Orange, SFR et Bouygues Telecom ont eux aussi réduit leurs effectifs. Il n'est pas ici question de non-remplacement des départs à la retraite, la moyenne d'âge de ces sociétés étant bien plus faible. Des licenciements et/ou des plans de départs ont ainsi été mis en place l'an passé. Résultat, de 19 649 employés à eux deux, nous sommes passés à un effectif total de 18 524, soit une différence non négligeable de 1125 emplois perdus, dont 558 postes pour SFR et 567 pour Bouygues.
Au 31 décembre 2013, les effectifs français des cinq grands opérateurs sont ainsi les suivants (évolution en un an) :
- Orange : 102 072 (-2967)
- SFR : 9435 (-558)
- Bouygues Telecom : 9092 (-567)
- Free : 5266 (+618)
- Numericable : 2182 (+203)
À quoi doit-on s'attendre pour 2014 ?
Assurément, Free continuera de recruter, même s'il est difficile de savoir à quel rythme. Le cas de Numericable est plus complexe encore du fait de sa fusion avec SFR. Cette dernière aura cependant lieu fin 2014 ou début 2015, ce qui devrait tout de même pousser le câblo-opérateur à réaliser divers recrutements, notamment du côté de Completel.
Orange, lui, laissera filer à la retraite des milliers d'employés, et sauf surprise ses recrutements ne compenseront pas ces pertes. Il faut donc s'attendre à plusieurs milliers d'emplois de moins à nouveau. Enfin, contrairement à Orange, SFR et Bouygues ne devraient pas voir de nouveau leur effectif diminuer en 2014. Il ne faut toutefois pas s'attendre non plus à des recrutements, mais plutôt à un statu quo. Il faudra cependant vérifier l'évolution de leur nombre d'abonnés cette année. En cas de baisse plus importante que prévu, nous ne sommes pas à l'abri de nouveaux plans de départs. Si un tel scénario devait avoir lieu, cela devrait surtout avoir un impact en 2015 et non cette année.