Après Intel, Yahoo et Google, le géant IBM a aussi dévoilé son bilan du premier trimestre 2014. Et on peut dire que Big Blue nous a déjà impressionnés plus que ça, avec un chiffre d'affaires en baisse de 4 % et un bénéfice net en fort recul de 21 %. La faute principalement à une charge exceptionnelle de 870 millions de dollars suite à son dernier plan de départs.
La division matérielle a particulièrement souffert au premier trimestre 2014
Les serveurs à la peine, la région Asie-Pacifique en net recul
Avec un chiffre d'affaires de 22,5 milliards de dollars et un bénéfice net de 2,4 milliards de dollars, le géant IBM reste l'une des sociétés informatiques les plus importantes au monde. Mais pour la société centenaire, les attentes sont toujours élevées et le moindre faux pas est payé cash. Du fait des baisses de ses résultats financiers, son action après clôture a ainsi chuté de 4,4 % hier soir à New York, faisant ainsi tomber son prix à 187,8 dollars l'action, soit une valorisation de 195 milliards de dollars environ.
Dans les détails, l'Américain indique plusieurs raisons à ces résultats. Du côté de son chiffre d'affaires, son recul est à la fois lié à la variation des monnaies, à ses mauvaises ventes en Asie (-12 %) et à la forte baisse de sa division Hardware (-23 %). La faute notamment à ses serveurs et supercalculateurs, qui ont essuyé une lourde chute des ventes par rapport au premier trimestre 2013.
Des départs d'employés très onéreux
Concernant le recul du bénéfice net, IBM pointe du doigt une charge de 870 millions de dollars liée à ses derniers licenciements. Il faut dire que lorsque la société souhaite se débarrasser de certains de ses employés, elle n'hésite généralement pas à ouvrir le portefeuille pour être convaincante. En janvier dernier, Le Monde nous expliquait par exemple qu'IBM avait dépensé 76 millions d'euros pour pousser au départ 689 salariés, soit tout de même plus de 100 000 euros par personne. Il n'est donc guère étonnant que dans ces conditions, la facture soit salée dans le monde entier.
Pour le reste, l'entreprise basée dans l'État de New York indique que ses services, sa principale activité, ont généré 9,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, en baisse de 3 %. Les logiciels, sa deuxième source de revenus, ont pour leur part réalisé 5,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires, en hausse de 2 %. Le matériel (hardware) a quant à lui cumulé 2,4 milliards de dollars (-23 %), la baisse la plus spectaculaire étant à mettre au crédit de ses serveurs mainframe System z (-40 %).
De bons résultats en Europe
Géographiquement, le continent américain reste le territoire numéro un pour IBM, avec 9,6 milliards de dollars de revenus (-4 %), suivi par la région Europe, Moyen-Orient et Afrique avec 7,6 milliards de dollars (+4 %). Du côté de l'Asie-Pacifique, c'est la débandade, avec un recul de 12 %, pour 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Les résultats dans les BRIC, c'est-à-dire les quatre gros pays émergents que sont le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, sont d'ailleurs assez mauvais avec une baisse de 11 %.
Si du côté du chiffre d'affaires, il ne faut pas s'attendre à des hausses spectaculaires dans les mois à venir, dès lors qu'IBM a plutôt tendance à abandonner ses activités les moins lucratives, il est par contre quasi certain que ses bénéfices augmenteront. Sitôt les charges des plans de départs passées, elles devraient grimper à grande vitesse. Lors de ce trimestre, ses marges brutes ont d'ailleurs été de 46,9 %, soit plus que les 45,6 % de l'an passé.
IBM dispose de 9,7 milliards de dollars de cash au 31 mars 2014. La firme a reversé 1 milliard de dividendes et a racheté pour 8,2 milliards d'actions. Son effectif est d'environ 430 000 employés à travers le monde.