Dans la vie de toute entreprise, il y a des moments où l'on peut rater une belle occasion sans forcément s'en rendre compte sur le moment. Nintendo était très certainement dans ce cas de figure, ce jour de 2010, quand le constructeur n'a pas souhaité s'offrir l'exclusivité sur la franchise Skylanders.
Skylanders, une idée à 2 milliards de dollars
Le concept du jeu Skylanders, mêlant à la fois le jeu vidéo avec des jouets classiques a su convaincre des millions de jeunes joueurs, ainsi que leurs parents. Activision, l'éditeur de la franchise peut même se vanter d'avoir développé une nouvelle franchise, qui lui a permis de générer plus de 2 milliards de dollars de ventes en l'espace de quatre ans, un fait assez rare dans l'industrie vidéoludique.
Ce coup de génie, l'éditeur américain le doit à Toys for Bob, un petit studio employant environ 70 personnes, d'abord connu pour des titres comme Star Control ou Pandemonium, avant d'avoir pris un virage vers les jeux pour enfants avec l'adaptation de Madagascar ou des 102 Dalmatiens sur consoles.
« L'inexplicable » refus de Nintendo
Dans un entretien avec nos confrères de Polygon, Fred Ford et Paul Reichie, les deux cofondateurs de Toys for Bob ont dévoilé avoir tenté de présenter leur projet, alors soutenu par Activision aux responsables de Nintendo, afin de leur en proposer l'exclusivité. « Ils ont passé un long moment à regarder, et regarder encore les figurines. Et ils disaient des choses comme "nous n'avons jamais rien vu de tel avant" je me suis toujours demandé ce que pouvait bien signifier ce commentaire », explique en riant Paul Reiche.
Finalement, Nintendo déclinera la proposition, d'une façon que les fondateurs de Toys for Bob jugent « inexplicable ». « Ils avaient très clairement des franchises qui auraient pu parfaitement convenir à cet univers. Le fait qu'ils n'aient pas pris le train en route va probablement les hanter pour le reste de leurs jours », plaisantent les dirigeants.
Finalement, au vu des résultats engrangés par Skylanders, le fait que le constructeur nippon ne se soit pas davantage engagé avec eux n'est pas forcément une mauvaise nouvelle pour le studio, d'autant plus que la concurrence peine à percer. Il existe bien des alternatives à Skylanders, dont Pokemon Rumble U ou Disney Infinity, mais aucune n'arrive à la cheville de la franchise d'Activision en termes de ventes.