Hier se tenait la première journée de conférences autour du projet Ara, le smartphone modulaire de Google. Durant celle-ci de nombreuses annonces ont été faites et la feuille de route a été dévoilée : les premiers modèles, du moins en bêta, sont attendus pour janvier 2015.
Le projet Ara de smartphone modulaire continue de faire parler de lui et hier se tenait la première journée de conférence dédiée au développement matériel. Pour rappel, Google a publié la semaine dernière le MDK - Module Developers Kit - afin que des partenaires puissent commencer à travailler dessus. D'ailleurs durant la conférence qui se tenait hier, sur les 200 personnes présentes au Computer History Museum de San Francisco, une seule semblait avoir déjà épluché toute la documentation (plus de 80 pages).
Quoi qu'il en soit, Google et son équipe ATAP (Advanced Technology and Projects) qui est aussi sur le projet Tango, le smartphone bardé de capteurs et qui tient compte de son environnement, ont tenu a préciser quelques détails concernant ce mobile modulaire. Le premier point, que l'on connaissait déjà, est le tarif de l'exosquelette qui comprend aussi un écran de base : 50 dollars. La nouveauté est que désormais nous avons une date de lancement : janvier 2015. Cependant elle correspond à un programme de bêta, Google n'avait d'ailleurs pas de prototype fonctionnel à montrer lors de cette première journée de conférence.
Le projet Ara se nomme « Gray Phone » car il devra être personnalisé par l'utilisateur
Ce projet Ara se nomme le « Gray Phone » en interne car il est voué à être par défaut de cette couleur et ses acheteurs pourront le personnaliser. Ce n'est d'ailleurs pas sans rappeler le Moto X aux États-Unis, qui mettait en avant la personnalisation à outrance. Mais ici, il faudra aussi choisir en plus les composants qui bâtissent le smartphone. Dans la vision de Google, ces éléments seront vendus au travers d'un site comme le Play Store.
Crédits : The Verge
L'exosquelette est conçu pour avoir une durée de vie allant de cinq à six ans pour permettre aux utilisateurs de changer plusieurs fois les composants qui l'animent. Il faudra tout de même voir si cette annonce est suivie des faits, car dans l'industrie de l'informatique, les standards bougent vite et il serait relativement étonnant qu'ils ne bougent pas d'un iota durant autant de temps.
Les différents modules qui accompagneront cet exosquelette devront utiliser le standard UniPro et ils seront fixés dessus via des aimants électro-permanents afin d'assurer une rigidité d'ensemble et surtout que les éléments ne se détachent pas facilement.
Android devra changer, les pilotes pour fin 2014 et une feuille de route
Les responsables sont revenus sur un point important durant la conférence. Ce « Gray phone » fonctionnera sous Android, cependant à ce jour, le système de Google ne supporte pas cette modularité des composants. Paul Eremenko, l'un des principaux cadres qui travaille sur ce projet, a d'ailleurs lâché une phrase, qui aura fait rire l'assemblée de développeurs « la bonne nouvelle c'est que nous sommes Google » avant d'expliquer qu'une version spécifique du système serait disponible.
Les pilotes quant à eux le seront quelques semaines avant le lancement, soit durant le mois de décembre 2014. C'est d'ailleurs Google qui se chargera de faire certifier auprès des organismes les différents modules qui accompagneront ce smartphone et cela devrait être fait durant le mois de novembre, si la feuille de route est bien entendu respectée. Cette dernière comprend différents rendez-vous. Une seconde conférence se tiendra durant le mois de juillet et une troisième arrivera en septembre. Il sera alors certainement possible de savoir si le projet tient sa promesse : nous permettre d'avoir un modèle sur-mesure et qui nous est propre.
Avec Ara, Google veut être moins dépendant des fabricants de smartphones
Mais si ce smartphone modulaire voit bien le jour et que Google pousse en ce sens, c'est aussi pour permettre au géant de Mountain View d'être moins dépendant de son écosystème actuel. En effet, en développant ce projet la firme peut permettre l'émergence d'un nouveau marché où il sera bien moins dépendant des constructeurs qui font souvent comme bon leur semble avec Android.
Dans un entretien avec nos confrères de The Verge, Paul Eremenko indique d'ailleurs à ce propos vouloir « démocratiser l'écosystème matériel, lui ouvrir la porte en grand, permet la désintermédiation avec les OEM » avant d'ajouter « Nous souhaitons que l'utilisateur puisse faire ses choix, plutôt que le développeur du composant ait à passer par un OEM pour le faire ».