Parmi les 285 candidats aux élections municipales qui avaient signé le « Pacte du logiciel libre » 143 ont été élus conseillers municipaux, voire, pour certains, maires. Un nombre bien plus important que lors des dernières élections, en 2008, où seuls 23 candidats signataires avait été élus.
Depuis plusieurs années déjà, les candidats aux élections municipales, cantonales, européennes ou législatives sont invités à signer le « Pacte du logiciel libre ». Derrière ce nom, se cache une sorte d’engagement moral et non contraignant, en vertu duquel les prétendants à des fonctions politiques promettent d’œuvrer en faveur du libre si jamais ils venaient à être élus. L’automne dernier, l’initiative Candidats.fr a ainsi commencé à solliciter les candidats aux municipales, afin qu’ils s’engagent sur deux points principaux :
- Faire développer et utiliser prioritairement des logiciels libres et des standards ouverts dans les établissements, administrations, services et lieux publics placés sous l'autorité de la collectivité ou gérés par ses partenaires,
- Accompagner systématiquement ces initiatives en sensibilisant aux logiciels libres et aux standards ouverts les publics amenés à en bénéficier.
Résultat : après plusieurs mois de tractations sur le terrain, 285 candidats avaient signé le Pacte du logiciel libre. Plus du double que lors des dernières élections, en 2008 - où 132 personnes l'avait signé. Ce chiffre correspond néanmoins au nombre de personnes souhaitant devenir conseillers municipaux, et non à l’ensemble des personnes se présentant sur une seule et même liste.
143 signataires élus cette année, contre 23 en 2008
À l’issue des deux tours des 23 et 30 mars, ce sont finalement 143 signataires du Pacte du logiciel libre qui ont été élus conseillers municipaux (voir la liste), voire, pour certains, maires. C’est notamment le cas d’Éric Piolle à Grenoble, de François Rebsamen à Dijon - même si ce dernier a finalement été nommé ministre du Travail mercredi, de Xavier Bonnefont à Angoulême, ou de Nathalie Appéré à Rennes. Aucun des maires des trois plus grandes villes françaises - Paris, Lyon et Marseille - n’avait cependant signé le Pacte du logiciel libre.
Même s’il est difficile de faire un classement par couleurs politiques étant donné que beaucoup d’élus sont « sans étiquette », l’on peut néanmoins constater la présence notable, à gauche, d’une trentaine de membres d’Europe Écologie - Les Verts, d’une vingtaine du Parti socialiste, et d’une dizaine de représentants du Parti communiste et/ou du Front de Gauche. Alors que certains observateurs ont parlé d’une « déferlante bleue », l’on ne retrouve que sept élus de l’UMP et aucun Front national. Les deux membres du Parti Pirate élus dès le premier tour font également partie des signataires du pacte.
Les regards tournés vers les élections européennes de mai prochain
Lors des municipales de 2008, seuls 23 des 132 candidats signataires du Pacte du logiciel libre avaient été élus conseillers municipaux. Soit six fois moins que cette année. L’on comprend ainsi mieux pourquoi l’initiative Candidats.fr s’est félicitée cette semaine du « succès » de la campagne de 2014.
En octobre dernier, nous avions interrogé les responsables de l’initiative afin de connaître l’impact de ce pacte sur les conseillers l’ayant signé en 2008. « Ce n’est pas forcément facile à évaluer de manière tangible et concrète » nous expliquait alors Jeanne Tadeusz, responsable des affaires publiques de l'April. « Par contre, l’on voit qu’on a de plus en plus d’élus qui sont sensibilisés aux logiciels libres. Ce type de contacts en amont, même au travers d’une approche très générale, porte ses fruits » nous assurait-elle.
Désormais, Candidats.fr regarde en direction des élections européennes de mai prochain, puisque les candidats souhaitant devenir eurodéputés sont invités à signer le « Pacte du logiciel libre pour les élections européennes », qui est proposé au niveau de l’UE au travers de l'initiative FreeSoftwarePact.eu.