Hasard ou coïncidence, c'est ce 1er avril que le groupe Bouygues a dévoilé deux annonces importantes vis-à-vis de son offre d'achat pour SFR. La première est le prolongement de son offre. La seconde, plus importante encore, est l'officialisation d'une rumeur qui tourne depuis une semaine : en cas de refus de la part des autorités, Bouygues reversera un demi-milliard d'euros à Vivendi.
Alors que les négociations exclusives entre Vivendi et Altice seront officiellement terminées ce vendredi 4 avril, le groupe Bouygues ne lâche toujours pas le morceau. Après avoir augmenté son offre et demandé expressément à la maison-mère de SFR d'étudier sa proposition, le groupe de BTP vient à l'instant d'annoncer « l’extension de la durée de validité de son offre du 20 mars dernier ». Initialement terminée le 8 avril, cette proposition prendra fin au 25 avril 2014 désormais. Un prolongement qui sous-entend que quatre jours est bien trop peu pour laisser Vivendi réfléchir sérieusement à cette offre, et qu'un délai supplémentaire de trois semaines lui était indispensable.
Un demi-milliard d'euros d'assurance tous risques
Mais Bouygues ne s'est pas contenté de cette petite annonce. L'entreprise basée à Paris a surtout officialisé une nouvelle importante. La société se dit ainsi prête à verser 500 millions d'euros à Vivendi si les autorités réglementaires venaient à désapprouver l'éventuel accord entre Bouygues et Vivendi. Mieux encore, le même montant serait reversé si l'opérateur « retirait sa demande d’autorisation compte tenu des remèdes exigés ».
En somme, en cas d'échec de la transaction, peu importe la cause, Vivendi aura gagné un demi-milliard d'euros sans rien faire. Pour Bouygues, il s'agit d'offrir au vendeur une sorte d'assurance tous risques, ceci afin d'augmenter fortement la crédibilité de son offre et augmenter sa fiabilité. « Cette indemnité témoigne de la confiance de Bouygues dans sa capacité à obtenir les autorisations règlementaires » indique d'ailleurs la société dans son communiqué.
Pour rappel, aux dernières nouvelles, Bouygues a proposé à Vivendi de racheter SFR en échange de 13,15 milliards de cash, et donc 500 millions d'euros en cas d'échec. Vivendi garderait alors 21,5 % du nouvel ensemble. Altice, le principal actionnaire de Numericable, a pour sa part mis sur la table 11,75 milliards d'euros et 32 % du nouvel ensemble cédé à Vivendi. Ceci sachant qu'Altice ne craint pas un échec du fait des autorités réglementaires, et que le duo Bouygues/SFR vaut bien évidemment plus que le duo Numericable/SFR. Les 21,5 % proposés par Bouygues ont ainsi une valeur relativement proche des 32 % d'Altice.
Répondre aux désirs de l'AMF
Ce nouveau communiqué de la part de la maison-mère de TF1 n'est pas tant une surprise. Depuis le début, l'entreprise multiplie les communiqués sur cette acquisition, alors qu'Altice est plus que discret sur le sujet. Qui plus est, Bouygues répond précisément à certaines demandes du président de l'Autorité des marchés financiers, qui souhaitait que certains voiles soient levés.
Ni Vivendi ni Altice n'ont réagi à cette publication de Bouygues. Nous ne devrions cependant pas rester sans nouvelle bien longtemps.