Attendus depuis plusieurs années, les services de vidéos à la demande illimités Netflix et Lovefilm (Amazon) pourraient bien arriver en France l'an prochain. C'est tout du moins ce qu'annoncent les dirigeants de Canal+.
Amazon dès le mois de mars
Présent mardi devant le Conseil d'État, Bertrand Meheut, président de Canal+ depuis près de 10 ans, a affirmé que l'offre SVOD d'Amazon envahira le sol français en mars prochain. « Nous le savons, car notre filiale StudioCanal vend des droits exclusifs à Amazon pour un lancement en mars 2013 sur le Kindle Fire » a expliqué le patron de chaîne d'après notre confrère BFM Business, présent sur place.
Déjà disponible dans plusieurs pays d'Europe, notamment outre-Manche et outre-Rhin, Lovefilm, racheté par Amazon l'an passé, propose des films et des séries en streaming (ou par la poste en DVD) pour quelques euros par mois. La plateforme propose de plus des jeux vidéo sur les consoles de maison et les consoles portables, toujours par abonnement.
Son arrivée sur le territoire français n'est pas une véritable surprise dès lors qu'elle est annoncée par plusieurs bruits de couloirs depuis quelques mois. Qui plus est, sa forte présence en Europe du Nord et en Allemagne en fait un acteur européen déjà majeur. La France et les autres grands pays européens ont donc toutes les chances de succomber aux charmes de Lovefilm dans les mois et années à venir.
À moins bien sûr que l'Américain Netflix, déjà présent au Royaume-Uni et en Irlande, ne soit un empêcheur de tourner en rond pour Lovefilm. Maxime Saada, le directeur général adjoint de Canal+, a en effet affirmé que Netflix posera ses valises « début 2013 ». Sans plus de précision.
Canal+ un peu Martoni ?
Les dirigeants de la chaîne cryptée bluffent-ils ? Seule pour l'instant sur le marché de la VoD illimitée avec son offre CanalPlay Infinity (pour les films, le Pass M6 proposant uniquement des séries), on pourrait la croire craintive quant à l'arrivée de la concurrence américaine, aux moyens et aux réseaux gigantesques.
L'Autorité de la concurrence, qui s'est penchée cet été sur l'importance de Canal+ dans le paysage français suite à son rachat de Direct 8, avait rapidement abordé le sujet de la SVOD comme vous pouvez le lire ici page 71 (point 306). On peut notamment y lire qu' « aucun des grands acteurs de l’Internet et de la vidéo à la demande interrogés dans le cadre de l’instruction n’a indiqué avoir l’intention à court terme de lancer en France une offre de vidéo à la demande par abonnement ».
Des propos peu étonnants dès lors que Netflix expliquait il y a un an que « le marché français est un peu trop régulé ». En ligne de mire du géant du streaming vidéo : la chronologie des médias. Cette dernière, qui régit les sorties d'un film selon les supports et les chaînes, interdit ainsi à la VoD de proposer un film avant 36 mois, ceci afin de protéger les ventes de DVD/BD ou encore les chaînes disposant de l'exclusivité.
La chronologie des médias peut être contournée
Surprise, alors que la chronologie des médias force pour l'instant CanalPlay Infinity à proposer des films « anciens », ou en tout cas loin d'être récents, Maxime Saada annonce sans crier gare qu'il est « totalement possible de proposer des films américains en SVOD à moins de trois ans ».
Par quel miracle cela est-il possible ? Selon le directeur de CanalSat, les majors US ne sont pas concernées par la chronologie des médias dès lors qu'elles n'ont rien signé. Une affirmation étonnante qu'il faudra vérifier.
