SFR : Bouygues pourrait améliorer son offre et croquer 100 % de l'opérateur

Un coup de pression supplémentaire sur Altice

Alors que nous pensions en avoir terminé avec les enchères entourant SFR, voilà que l'agence Reuters, confirmée par nos confrères de La Tribune, annonce que Bouygues cherche des investisseurs supplémentaires afin d'améliorer son offre. L'objectif est simple : convaincre coûte que coûte Vivendi de lui céder SFR.

Martin Bouygues fera tout pour croquer SFR

Faciliter la vie de Vivendi et lui rapporter plus de cash

La volonté du groupe Bouygues est décidément bien grande. Tout comme ses alliés par ailleurs. Fort de soutiens de poids, que ce soit du côté du gouvernement ou même de ses concurrents, l'opérateur ne lâche pas le morceau et compte donc mettre un peu plus encore la pression sur l'offre d'Altice en améliorant la sienne. Aux dernières nouvelles, Bouygues a proposé 13,15 milliards d'euros de cash à Vivendi, soit 1,4 milliard de plus que Numericable. La participation du nouvel ensemble laissée à la maison-mère de SFR est toutefois tombée à 21,5 %.

 

Mais comment la filiale télécom du groupe de BTP compte-elle passer la vitesse supérieure ? Le but est clair : faciliter un point crucial pour Vivendi, à savoir son désengagement rapide de SFR. Le propriétaire d'Universal Music et de Canal+ n'a en effet jamais caché qu'il voulait céder l'intégralité de l'opérateur au carré rouge, et non détenir une part du nouvel ensemble. Que ce soit Altice ou Bouygues, chacun a systématiquement précisé que Vivendi pourrait aisément se retirer dès lors que la fusion sera introduite en bourse, ce qui avantage logiquement Numericable en termes de temps, l'offre posant moins de difficultés vis-à-vis des autorités de régulation.

 

Bouygues, en offrant plus de cash, a répondu à l'un des besoins de Vivendi. En scellant un accord historique avec Free Mobile, l'opérateur a aussi envoyé un message fort quant à la possibilité que la fusion soit refusée. Reste que même avec une somme en cash inférieure, l'offre d'Altice/Numericable risque toujours d'être plus avantageuse aux yeux de Vivendi, pour une simple question pratique et de temps.

 

Selon l'une des sources de Reuters, « nous voulons faire en sorte que cela devienne très compliqué pour eux (Vivendi, ndlr) de décliner notre proposition ». Concrètement, la tactique mise en place est désormais « d'envoyer un dossier à un large spectre d'acteurs, de banques, d'assureurs et de sociétés de capital-investissements », en somme, Bouygues est « à la recherche de davantage d'investisseurs pour améliorer encore la partie en numéraire et offrir à Vivendi une sortie rapide ».

Racheter non pas une partie de SFR, mais son intégralité

Si l'on comprend bien cette logique, cela signifie donc que le groupe Bouygues serait prêt à offrir encore plus d'argent (15 milliards de cash par exemple), ceci en échange d'une participation plus faible de Vivendi dans le nouvel ensemble. Le but ultime serait idéalement de racheter l'intégralité de SFR, ce qui aurait à la fois pour avantage de rapporter encore plus de cash à Vivendi tout en le délestant d'un scénario plus aléatoire (et potentiellement long) quant à l'entrée en bourse du nouvel ensemble et des ventes de ses parts à ce moment-là. Mais pour atteindre cet objectif, la somme à allonger par Bouygues devra être particulièrement élevée, entre 17 et 18 milliards d'euros selon l'appétit de Vivendi et la contre-offre d'Altice.

 

Un tel scénario est-il possible ? En trouvant des alliés comme la Caisse des Dépôts et Consignations, ainsi que la famille Pinault, et JCDecaux Holding, Bouygues a déjà montré qu'il pouvait réunir des poids lourds. Si de nouveaux partenaires venaient à arriver, ou si les actuels alliés pouvaient encore ouvrir un peu plus leur portefeuille, racheter l'intégralité de SFR ou sa quasi-intégralité deviendrait alors possible.

 

Officiellement, Vivendi reste en négociations exclusives avec Altice jusqu'au vendredi 4 avril et ne doit donc pas prendre en compte les offres actuelles et futures de Bouygues. Mais dès lors que l'ex-propriétaire d'Activision-Blizzard s'est laissé une porte de sortie en indiquant qu'il décidera s'il opte pour l'offre d'Altice passé le 4 avril, tous les scénarios restent possibles. Bouygues a toujours ses chances, et offrir par exemple 16 milliards de cash avec une participation minime laissée à Vivendi, pourrait bien convaincre ce dernier.

 

Selon les dernières rumeurs, Altice ne compte pas modifier son offre et espère même boucler l'accord dès cette semaine, soit avant la fin de la période de négociations exclusives avec Vivendi, ce qui damerait le pion à Bouygues. Mais au regard de l'agressivité de ce dernier, Vivendi a-t-il intérêt à s'accorder si rapidement avec l'actionnaire de Numericable ? 

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