Les fusions de listes en vue du second tour des municipales vont finalement permettre à deux membres du Parti Pirate de prétendre à devenir conseiller municipal dimanche prochain, à Toulouse et à Roubaix (voir notre actualisation en fin d’article).
Alors que le Parti Pirate a obtenu avant-hier son premier élu local en France, les regards se tournent désormais vers le second tour de ces élections municipales. Si aucune des listes soutenues par le mouvement politique n’a pu s’y maintenir, un arrangement devrait permettre à un membre du parti de rallier la liste présentée à Toulouse par le PS.
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« Les Pirates ont réalisé de très bons scores dans les listes où ils étaient présents » assure Thomas Vermorel, porte-parole du Parti Pirate, lorsqu’on l’invite à commenter les résultats du premier tour des élections municipales - où la plupart de ses candidats ont été éliminés. « Des alentours du 1 % en 2012 [lors des législatives, ndlr], nous sommes passés à 3,35 % pour la liste 100 % Pirate, et avons dépassé les 5 % dans les listes d'alliance ou citoyennes ».
De fait, les listes ou candidats investis par le mouvement politique ont franchi la barre des 5 % dans la plupart des neuf villes dans lesquelles ses couleurs étaient représentées - à l’exception de Rennes et du 10ème arrondissement de Paris (voir notre détail des résultats). Ce seuil est important, puisqu’il permet de prétendre à avoir des élus en cas de majorité absolue pour la liste arrivée en tête, voire de fusionner avec une autre liste en cas de second tour. Le seuil de 10 %, obligatoire pour accéder directement au second tour, n’a cependant jamais été atteint par le Parti Pirate.
« C'est en soi une victoire »
Thomas Vermorel se félicite tout particulièrement du résultat obtenu dans le 10ème arrondissement de Paris, une des rares villes où une liste entière battait sous le pavillon Pirate : « Ce score s'est fait alors même que la liste EELV a eu un bon résultat [11,49 %, ndlr], ce qui indique que ces voix ont été prises à l'abstention ». Pour le porte-parole du parti, « C'est en soi une victoire. Cela révèle l'apparition d'un réel socle électoral qui, même s'il est encore modeste, prouve que le Parti Pirate n'est pas un petit parti mais un parti émergeant ».
Outre ces scores obtenus ici ou là, le Parti Pirate a surtout fait parler de lui pour avoir obtenu un premier conseiller municipal à Porte lès Valence (Drôme), lequel se présentait sur une liste ayant obtenu la majorité absolue des voix dimanche soir. « L'élection au premier tour d'un Pirate dans une équipe municipale est pour nous une véritable satisfaction, d'autant plus qu'il devrait être en charge précisément de la démocratie locale, applaudit Thomas Vermorel. Nous avons hâte de démontrer par son exemple comment les Pirates entendent agir en faveur d'une démocratie permanente ».
Un membre du Parti Pirate candidat à Toulouse dimanche prochain
Mais Freddy Vasseur, l’élu de Porte lès Valence, sera-t-il le seul et unique conseiller municipal Pirate, parmi les dizaines de milliers d’élus qui auront finalement été renouvelés suite au second tour de dimanche prochain ? Même si aucune liste soutenue par le Parti Pirate n’a pu se hisser au deuxième tour, au moins un candidat devrait représenter les couleurs du mouvement politique. Dans deux villes, Toulouse et Roubaix, des fusions de listes sont en effet possibles.
- À Toulouse, la liste EELV sur laquelle figuraient trois membres du Parti Pirate a fusionné avec celle du maire sortant, Pierre Cohen (PS). Selon nos informations, le Pirate Raphaël Durand a été retenu sur cette liste. Il pourra donc représenter les couleurs du parti dimanche prochain. En 67ème position sur les 69 places éligibles, ses chances sont toutefois relativement faibles.
- À Roubaix, la liste « J’aime Roubaix », qui avait obtenu 7,89 % des voix au premier tour et sur laquelle figurait le Pirate Franck Lemaire, a fusionné avec celle menée par André Renard (divers gauche, 10,11 % au premier tour). Selon nos informations, l’intéressé est en 29ème position - pour 53 conseillers à élire. Quatre listes seront toutefois présentes au second tour : FN, UMP, fusion EELV et PS, fusion Renard- Olszewski.