La dernière offre de Bouygues pour SFR vaut jusqu'au 8 avril

The walking deadline

Selon un porte-parole du groupe Bouygues qui s'est entretenu avec l'agence de presse Reuters, sa toute dernière offre déposée sur le bureau de Vivendi pour s'offrir SFR expirera le 8 avril prochain. Une date qui repousse un peu plus ce feuilleton, alors que les négociations exclusives avec Altice/Numericable prendront fin le 4 avril.

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Bouygues veut forcer la porte

Officiellement, le groupe Vivendi est « en négociations exclusives avec Altice pour une période de trois semaines » depuis le 14 mars dernier. Cela signifie donc que Vivendi ne peut "normalement" prendre en compte l'offre de Bouygues jusqu'au vendredi 4 avril prochain. Dans un communiqué publié le 20 mars dernier, la maison-mère d'Universal Music et de Canal+ a d'ailleurs rappelé à Bouygues cette période d'exclusivité pour Altice. Ce dernier ne verrait de plus pas d'un très bon œil une rupture soudaine et n'hésiterait pas à réclamer des dédommagements. « L'exclusivité signifie que le vendeur n'a pas le droit de discuter avec d'autres parties pendant la période des trois semaines. Si ce principe n'est pas respecté, des recours pourraient être envisagés » a notamment prévenu un proche de Numericable.

 

Mais pour Bouygues, l'espoir demeure. Tout d'abord, et Vivendi l'a parfaitement précisé lors de son choix pour Numericable, « à l’issue de trois semaines, le Conseil de surveillance se réunira à nouveau pour examiner les suites à donner et s’il doit en conséquence mettre un terme aux autres options envisagées ». Une phrase courte mais lourde de sens. Elle signifie en effet que les autres options ne sont pas encore écartées, ceci malgré les négociations exclusives avec Altice. Il s'agit d'une situation peu commune, dès lors qu'habituellement, une telle exclusivité des discussions amène 99 fois sur 100 à une acquisition.

 

Le propriétaire de TF1 y croit donc encore dur comme fer. Et afin de maintenir une certaine pression sur Vivendi, un porte-parole de Bouygues a même déclaré au micro de Reuters que « l'offre que l'on a faite hier court jusqu'au 8 avril à 18h ». En somme, la maison-mère de SFR n'aura que quatre petits jours pour avertir si oui ou non il accepte l'actuelle proposition d'Altice (ou son éventuelle amélioration). À moins que Vivendi annonce négocier ensuite avec Bouygues et que l'actionnaire principal de Numericable propose une nouvelle offre, ce qui parait peu probable tant leurs marges de manœuvre s'amenuisent désormais, nous devrions alors nous rapprocher de la fin de ce feuilleton.

« Vivendi a l'obligation de revoir notre offre »

La motivation de Bouygues pour croquer SFR est en tout cas très forte, d'autant que selon des sources de nos confrères Les Échos, les négociations entre Vivendi et Altice sont plus ou moins à l'arrêt depuis vendredi dernier. Le créateur de la Bbox souhaite même que ces négociations exclusives prennent fin dès aujourd'hui. Un contact du groupe Bouygues a ainsi estimé qu'Altice disposait d'une « exclusivité molle » du fait de la remarque de Vivendi vis-à-vis des « autres options envisagées ». Une note qui « nous laisse une grande latitude » selon le groupe de construction.

 

Certains chez Bouygues, sous couvert d'anonymat, sont même allés jusqu'à déclarer qu'en « droit des sociétés, Vivendi doit prendre la meilleure décision dans son intérêt. Il a donc l'obligation de revoir notre offre, de la recomparer. C'est une situation nouvelle. Vivendi ne pourra pas prouver sa bonne foi devant les tribunaux s'il continue les négociations avec Numericable. » Une argumentation qui ne sera pas du goût de tout le monde, et en particulier d'Altice, mais il est certain que Vivendi ne peut balayer d'un revers de la main une offre de 13,15 milliards d'euros, supérieure de 1,4 milliard par rapport à celle de Numericable.

Orange réclamera des concessions à Numericable/SFR

Reste que si Vivendi confirme son choix de céder SFR à Altice, la concurrence demandera quelques concessions. Stéphane Richard, le patron d'Orange, a ainsi tenu à ce sujet des propos similaires à ceux de Xavier Niel, le fondateur de Free. Il a ainsi estimé qu'une ouverture du réseau de Numericable devra absolument être étudiée : « il ne semble pas normal d’avoir un câble qui ne serait soumis à aucune régulation tandis que le cuivre et la fibre sont totalement régulés » a-t-il déclaré lors d'une entrevue accordée aux Échos.

 

Le PDG d'Orange, dont la position n'est pas encore déterminée (le conseil d'administration de l'opérateur décidera d'ici quelques jours), a aussi rappelé que Numericable disposerait de certaines exclusivités TV et qu'elles devront aussi être remises en cause. Enfin, le plan très haut débit (fibre) risque d'être renégocié. « Nous veillerons à ce que l’on remette à plat les paramètres concurrentiels du câble et du très haut débit afin qu’avec la naissance de ce nouvel opérateur nous obtenions des conditions équitables. Enfin, cette opération pose le problème des investissements de SFR dans la fibre notamment dans les régions où le câble est déjà installé ».

 

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