Pour la première fois en France, le Parti Pirate présente des candidats aux élections municipales. Mais la plupart du temps, il s’agit de membres ayant rejoint d’autres listes, comme par exemple à Toulouse ou à Rennes. Cela permettra-t-il au parti d’obtenir ses premiers élus locaux ?
Les dimanches 23 et 30 mars, les citoyens sont appelés aux urnes afin de désigner leurs conseillers municipaux. Ce sont ces derniers qui, une fois élus, choisiront en leur sein le maire de la commune pour les six prochaines années. Comme d’habitude pour ce type d’élection locale, le nombre de prétendants est assez important. Le ministère de l’Intérieur a en effet recensé pas moins de 926 068 candidatures.
Cette année, le Parti Pirate présente des candidats aux municipales. Une première. Les couleurs de l’organisation politique ne seront cependant représentées que dans neuf villes, bien loin de la centaine de candidats étant parti à l’abordage des dernières élections législatives, en 2012.
Dans le détail, le Parti Pirate a tout d’abord investi deux listes dont la tête est un membre du parti. C’est le cas à :
- Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) - Pascal Ajar y défend la liste « Fiers d’être joinvillais ».
- 10ème arrondissement de Paris - Antoine Bevort y défend la liste « Les Pirates du dixième arrondissement de Paris - Solidaire - Collaboratif - Démocrate ».
Dans d’autres villes, ce sont des personnes membres du Parti Pirate qui se présentent, mais sur d’autres listes :
- Meudon (Hauts-de-Seine) - Frédéric Schneider se présente sur la liste de rassemblement des citoyens, écologistes et radicaux menée par Loïc Le Naour.
- Portes lès Valence (Drôme) - Freddy Vasseur se présente sur la liste « Agir et mieux vivre », menée par Geneviève Girard.
- Rennes (Ille-et-Vilaine) - Mistral Oz et Florian Strzelecki se présentent sur la liste « Rennes Alternative », menée par Rémy Lescure.
- Roubaix (Nord) - Franck Lemaire se présente sur la liste « J’aime Roubaix », menée par Richard Olszewski.
- Toulouse (Haute-Garonne) - Raphaël Durand, Nathalie Rosenberg et Raphaël Isla se présentent sur la liste « Toulouse-Vert-Demain », menée par Antoine Maurice.
Enfin, le parti a parfois apporté son soutien à une liste complète, dès lors que celle-ci représentait « les valeurs pirates » :
- Auch (Gers) - Liste éco citoyenne menée par Alexis Boudaud.
- Libourne (Gironde) - Liste éco citoyenne menée par Philippe Labansat.
Bientôt des élus locaux pour le Parti Pirate ?
Le mode de scrutin applicable aux élections municipales semble de nature à jouer en la faveur du Parti Pirate. En effet, ce dernier présente des candidats uniquement dans des communes de plus de 1 000 habitants, dans lesquelles les conseillers municipaux sont donc élus d’après un scrutin proportionnel de liste à deux tours. Mais cette répartition en fonction des voix obtenues est cependant limitée par une « prime majoritaire » accordée à la liste arrivée en tête. Pour accéder au second tour et espérer y obtenir un siège, toute liste doit ainsi réunir au moins 10 % des suffrages exprimés lors du premier tour.
« Le mode de scrutin est conçu pour limiter l'émergence des nouvelles formations. Les deux tours avec prime à la victoire plutôt qu'un scrutin à la proportionnelle, l'obligation de produire des listes complètes paritaires, tout cela favorise grandement les quelques partis installés » reconnaît ainsi Thomas Vermorel, porte-parole du Parti Pirate. Ce dernier se veut cependant optimiste : « Le retour du terrain nous rappelle chaque jour l'énorme appétit de renouveau démocratique de nos concitoyens. Malgré les blocages administratifs et médiatiques, le Parti Pirate correspond si bien aux attentes des électeurs qu'il pourrait créer la surprise... »
Quels que soient les résultats obtenus dimanche prochain (et peut-être éventuellement celui d’après) par ses différents membres, l’organisation politique pourra au moins se targuer d’avoir pu sensibiliser la population au niveau local. « Le Parti Pirate dans son ensemble présente ses candidatures non seulement comme témoignage pour porter ses idées, mais compte bien assumer son rôle au sein d'un exécutif le cas échéant. À plusieurs endroits, Rennes, Toulouse, et peut être même Paris, nous avons fait campagne pour être élus » explique ainsi Thomas Vermorel à PC INpact.
Le Parti Pirate bénéfice par ailleurs d’un écho médiatique un peu plus important depuis cette semaine, après qu’Europe 1 a recouvert de publicités les panneaux d’affichage électoraux, publics, attribués à la liste se présentant dans le 10ème arrondissement de Paris. Ce coup de com’ de la radio n’a vraiment pas plu à l’organisation, qui a fait part de son intention d’engager des poursuites.