Une plainte déposée pour empêcher la diffusion des vidéos de Neknomination

Un dernier pour la route

Alors que le phénomène semblait un peu passé de mode en France, une association de prévention contre l’alcoolisme vient de déposer une plainte contre X afin que la justice interdise la diffusion des vidéos de « Neknomination » sur Internet, et notamment sur Facebook. L’initiative se présente également comme une nouvelle occasion de sensibiliser le public contre les dangers inhérents à ce type de comportements. 

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Les vidéos de « Neknomination » continuent de faire parler d’elles. L’on rappelle le principe de cette « mode » arrivée en France depuis plus d'un mois déjà : se filmer en train de boire un verre d’alcool, si possible d’un seul trait, pour mettre ensuite au défi trois de ses ami(e)s d’en faire de même. Les vidéos ont vocation à être partagées sur les réseaux sociaux, et notamment sur Facebook, où chacun peut jauger des capacités et de l’inventivité des participants, ce qui pousse naturellement à la surenchère.

 

Mais alors que le phénomène semble avoir connu une baisse de régime en France, l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) vient de remettre une tournée. L’organisation a en effet annoncé avoir déposé une plainte contre X, ce lundi auprès du procureur de la République de Paris. L’objectif ? « Que la justice fasse cesser ces diffusions » de vidéos sur Internet.

Une plainte contre X pour faire cesser la diffusion des vidéos sur le Net

À l’appui de constats d’huissier effectués « sur des sites relayant ces vidéos » (mais qui ne sont pas expressément mentionnés), l’ANPAA considère qu’il pourrait il y avoir deux infractions. Premièrement, une mise en danger de la vie d’autrui, un délit codifié à l’article 223-1 du Code pénal, complété par l’article 121-3 du même code. Deuxièmement, l’association estime qu’il pourrait y avoir « provocation directe d’un mineur à la consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques », délit encadré cette fois par l’article 227-19 du Code pénal.

 

Mais la question est sur toutes les lèvres : à qui la faute ? Aux plateformes de vidéos, aux réseaux sociaux, aux participants eux-mêmes ? « Nous avons déposé une plainte contre X car il n’est pas de notre ressort d’établir des responsabilités » rétorque ici le docteur Alain Rigaud, psychiatre et addictologue, également président de l’ANPAA, dans Le Figaro. Pour l’heure, rappelons que les plateformes de vidéo telles que YouTube peuvent se retrancher derrière leur statut d’hébergeur, qui ne leur impose de retirer promptement un contenu que dès lors qu’ils ont connaissance de son caractère illicite. Chose qui n’a d'ailleurs pas encore été établie jusqu’ici. Quant à Facebook, le réseau social peut se parer derrière ses conditions d’utilisation, qui interdisent principalement la publication de contenus « incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite ».

 

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L'association affirme vouloir sensibiliser le public face aux dangers de ce phénomène

Au-delà des aspects juridiques, la plainte de l’ANPAA vise à dénoncer le phénomène des Neknominations et améliorer la prévention quant à ses risques. « Il est indispensable d'intervenir pour sensibiliser l'opinion et marquer les esprits à propos de cette pratique qui pourrait rapidement devenir tragique et, si rien n'est fait, s'étendre à d'autres conduites addictives » affirme ainsi l’association. Outre les dangers liés à la consommation importante d’alcool, ce sont les « plusieurs décès » survenus à l’étranger que l’organisation cherche à éviter. Le rôle des réseaux sociaux est particulièrement souligné : ces derniers « permettent une propagation sans précédent, qui amplifie le phénomène » regrette ainsi le Dr Alain Rigaud.

 

En attendant de connaître les suites qui seront données à cette plainte par le Parquet de Paris, rappelons que le gouvernement est déjà monté au créneau sur ce dossier, les forces de l’ordre n’hésitant pas à mettre en garde les internautes depuis le mois dernier. La ministre de la Santé, qui a par ailleurs été interpellée par différents députés à ce sujet, avait également réagi en affirmant que « la "neknomination" représente un véritable danger ». Marisol Touraine expliquait être « vivement préoccupée » et promettait d’être particulièrement « attentive » à l’évolution de ce phénomène chez les jeunes.

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