Finalement, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ont obtenu de la justice le retrait des enregistrements réalisés en douce par Patrick Buisson. Le site Atlantico.fr qui les avait diffusés, devra retirer ces contenus dans les 24 h sous peine d’une astreinte de 5000 euros par jour. L’ex chef de l’Etat et son épouse auront cependant fort à faire puisque comme souligné, on retrouve plusieurs copies de ces passages sur des plateformes comme Youtube.
Nicolas Sarkozy et Carla Bruni ont assigné le site Atlantico.fr aux fins de faire retirer plusieurs extraits audio que celui-ci avait diffusés. Cependant, ce coup de torchon sur les réseaux aura du mal à stopper la propagation de ces contenus.
Les enregistrements réalisés par Patrick Buisson, l’ex-conseiller du président Sarkozy vivront-ils leurs dernières heures sur le site Atlantico ? L’ex-président et son épouse ont attaqué ce site afin de faire retirer les enregistrements qui défrayent depuis plusieurs jours les chroniques. L’audience de référé, une procédure d’urgence, est programmée pour cet après-midi.
D’ores et déjà, une partie des enregistrements ont été retirés. Il s’agit des propos de Carla Bruni-Sarkozy tenus le 26 février 2011 à la résidence présidentielle de la Lanterne. Atlantico s’en est déjà justifié : « la publication de ces propos était fondée sur l'intérêt légitime de l'information du public. Cependant eu égard au fait que Madame Carla Bruni Sarkozy n'est pas une personnalité politique et ne prétend à aucun rôle à ce titre et à sa demande judiciaire, nous avons décidé dans un souci d'apaisement de les retirer purement et simplement tant sous leur forme numérique que sous celle retranscrite. »
Incendie dans le Buisson
Selon l’AFP, l'ancien chef de l’État et sa compagne exigent un retrait sous astreinte avec 5 000 euros par jour de retard, outre 60 000 euros de dommages et intérêts. Toutefois, la plainte sera-t-elle efficace ? Déjà, l’extrait du 26 février 2011 se retrouve en quelques clics sur Dailymotion notamment. Si pour Atlantico, la procédure s’appuie sur le droit commun, essentiellement le respect de la vie privée, pour les hébergeurs subséquents des extraits, les procédures suivantes reposeront sur la loi sur la confiance dans l’économie numérique.
Cette seconde procédure devrait évidemment être facilitée si la procédure aboutit cet après-midi. Cependant, la cautérisation sera plus épineuse lorsque les hébergeurs sont situés à l’étranger. Autre chose, les extraits ont été repris par tous les médias, qui les ont parfois retranscrits.
Effet Streisand
Surtout, cette action en justice pourrait initier un bel effet Streisand. Pour mémoire, en 2003, Barbara Streisand avait demandé le retrait d’une photo de sa propriété. Cependant, la demande, jugée contestable, avait généré la propagation de cette photo sur de nombreux sites, provoquant très exactement l’inverse de ce qui fut recherché par la chanteuse. Un autre exemple fut celui de l’affaire Copwatch. Ce site d’autodéfense numérique relate les exactions de la police en diffusant parfois les noms et les coordonnées personnelles des agents. Claude Géant, alors ministre de l’Intérieur, avait demandé le blocage du site. En vain : avant même le résultat de l’audience, celui-ci fut reproduit comme des Gremlins sous un jet d’eau tiède.