Rachat de SFR : Numericable va-t-il augmenter son offre ?

Et pour quelques euros de plus

Après avoir assuré que son offre était ferme et définitive, Altice (Numericable) va-t-il céder et rehausser son offre pour SFR ? C'est ce qui a été affirmé par Jean-Francis Pecresse, le directeur de la rédaction de Radio Classique et éditorialiste aux Échos. Mais cette même source a rapidement indiqué qu'Altice démentait cette rumeur.

 

L'un des rachats les plus importants en France approche de sa fin, entrainant avec lui de multiples rebondissements. Après avoir découvert les détails de l'offre du groupe Bouygues, Altice, le principal actionnaire de Numericable, a assuré qu'il ne changera pas d'un centime sa proposition pour croquer SFR : « Elle n'a pas bougé. (...) elle est ferme (...) je n'ai pas de raison de la modifier et je n'ai qu'une parole. (...) notre offre n'est pas dépendante des fluctuations boursières à court terme » a-t-il notamment déclaré au cours d'une entrevue accordée aux Échos.


Des propos extrêmement clairs, limpides et explicites, mais qui ont été formulés avant la dernière revalorisation de l'offre de Bouygues. Ce dernier, qui avait déjà le vent en poupe, vient ainsi d'augmenter sa proposition de près d'un milliard d'euros. De quoi augmenter la pression sur les épaules de Numericable, alors que Vivendi devrait prendre une décision d'ici demain.

 

Pour Altice, le temps presse donc, et voir le fonds d'investissement modifier son offre aujourd'hui n'aurait rien de choquant en soi, quitte à démentir ses propres propos du début de la semaine. Néanmoins, pour le moment, aucune contre-offre n'a été annoncée, et la société a même démenti l'information. Toutefois, au regard de l'importance de la transaction et du peu de temps qu'il reste, un coup de bluff est aussi une possibilité.

 

 

Pour rappel, l'actionnaire de Numericable a offert à Vivendi de lui racheter SFR en échange de 10,9 milliards d'euros (en cash), lui laissant tout de même ensuite 32 % de la nouvelle entité. Une part que Vivendi pourra ensuite revendre, ou garder afin de récolter une part des bénéfices du futur groupe. Bouygues, de son côté, avait offert initialement 10,5 milliards d'euros en cash (soit 400 millions de moins que Numericable), tout en laissant 46 % de l'ensemble à Vivendi et 49 % pour lui-même. Une offre qui valorisait déjà SFR à 14,5 milliards d'euros avant synergies et 19 milliards d'euros après.

 

Cette offre de Bouygues vient donc de s'améliorer aujourd'hui avec cette fois 11,3 milliards d'euros en cash et 43 % du capital du nouvel ensemble pour Vivendi (et 52 % pour Bouygues), valorisant ainsi SFR à 15,5 milliards d'euros pré-synergies, et environ 20 milliards d'euros post-synergies. Ironie de la situation, cette nouvelle proposition n'a pu être réalisée que grâce à Free, qui compte racheter une grande partie des antennes et des fréquences de Bouygues Telecom. Or Free a bien plus d'intérêt personnel dans une fusion SFR/Bouygues que le scénario avec Numericable.

Les opérations séduction de Bouygues et Altice envers Montebourg

Notez que Martin Bouygues et Patrick Drahi (Altice) ont tous les deux écrit au ministre Arnaud Montebourg ces derniers jours. Dans sa lettre, le PDG du groupe de BTP s'engage :

  • à investir dans les réseaux fixes et mobiles
  • à investir dans des startups via son incubateur
  • à ne pas licencier ni même appliquer de plan de départs volontaires
  • à rapatrier plusieurs centres d'appel en France
  • à coter à la bourse de Paris le nouvel ensemble Bouygues/SFR
  • à maintenir le siège social en France
  • à favoriser les fournisseurs français (Alcatel-Lucent, etc.)

Une véritable opération de charme envers le ministre donc. Certes, il ne s'agit que de promesses, toutefois, elles sont écrites et publiques. Du côté du patron d'Altice, sa lettre comporte aussi des engagements, à savoir :

  • aucun licenciement et même des recrutements, inscrits dans les licences de SFR
  • des investissements importants en rapport avec le plan France très haut débit (fibre)
  • ne pas augmenter les tarifs 4G de SFR
  • faire preuve de patriotisme économique en matière de réseaux

Des arguments qui peuvent là encore faire mouche, mais seront-ils suffisants pour convaincre Montebourg, qui n'a pas caché sa préférence au scénario de Bouygues Telecom ?

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