Numericable voit son bénéfice chuter en 2013, mais reste confiant

Après la publication des résultats des quatre grands opérateurs français (Orange, SFR, Bouygues et Free), Numericable vient à son tour de dévoiler son bilan annuel. Comme lors des années précédentes, son nombre de clients augmente à un rythme relativement lent par rapport aux autres opérateurs. Les foyers en très haut débit ont toutefois fortement progressé, et son revenu moyen par abonné est bien supérieur à ses concurrents.

Une croissance de clients très modérée

Avec 1,709 millions de clients sur son réseau, marques blanches y compris (soit principalement Bouygues Telecom), Numericable n'a gagné que 81 000 abonnés au cours de l'année 2013. Un rythme plutôt lent quand on sait que Free a recruté l'an passé 276 000 abonnés internet, Orange 215 000, Bouygues 213 000 et SFR 182 000. D'autant plus que les chiffres de Numericable intègrent tous ses types d'abonnés, dont ceux à la télévision seule.

Dans les détails, le câblo-opérateur compte :

• 1,041 million de clients multiplay (+69 000 en un an)
• 305 000 abonnés TV seule (-54 000)
• 363 000 abonnés via les marques blanches (+66 000)

Hors marques blanches, la progression de Numericable n'est donc que de 15 000 clients. Certes, les clients multiplay sont plus intéressants que ceux avec la TV seule, mais cela reste une croissance très faible malgré tout. Bonne nouvelle toutefois, l'opérateur compte désormais plus de 300 000 abonnés dotés de LaBox Fibre. Une très belle performance sachant que ce nombre n'était que de 216 000 six mois auparavant, 177 000 il y a neuf mois et environ 120 000 au 31 décembre 2012. En un an, Numericable a donc multiplié par 2,5 son nombre d'abonnés disposant de cette box, à un rythme d'environ 45 000 clients supplémentaires par trimestre.

Son objectif, tous services confondus et marques blanches y compris est désormais de compter entre 1,9 et 1,95 million d'abonnés en 2016. Pas de quoi rattraper ses concurrents donc, néanmoins l'opérateur dispose d'un atout très important dans sa manche : le revenu moyen par abonné, dit ARPU. Pour 2013, il a ainsi été de 41,90 euros par mois, soit tout de même près de 503 euros par an. Une belle performance, d'autant plus qu'il a augmenté de plus d'un euro par mois par rapport à 2012.

À titre de comparaison, celui de Free dans le fixe est de 36 euros par mois (et même plus de 38 euros avec la Freebox Révolution), soit 432 euros par an. Orange, pour sa part, a annoncé un ARPU d'environ 34,2 euros par mois, toujours dans le secteur internet, soit 410 euros par an. Numericable devance donc largement ses concurrents dans ce domaine, même si le cas d'Orange est spécifique dès lors que son ARPU exclut tous les abonnements téléphoniques fixes, dont la valeur est encore tout sauf négligeable.

Numericable mise tout sur le très haut débit

Concernant son nombre de foyers raccordés à la fibre FTTLA (100 Mb/s et plus), il est de 5,195 millions au 31 décembre 2013, soit une augmentation de 408 000 logements en un an. 320 millions d'euros ont été investis pour dépasser la barre des 5 millions de foyers. Son objectif est désormais de se rapprocher des 6 millions de logements raccordés à la fibre dès cette année, pour atteindre 8,5 millions de foyers en 2016. Il lui faudra donc accélérer son rythme de 2013 s'il souhaite toucher son but.

Et afin de prouver que l'opérateur a bien des ambitions, ceci malgré la puissance des concurrents et son possible échec du rachat de SFR qui risque de l'isoler et le fragiliser, Numericable annonce qu'il compte recruter 200 personnes cette année. Du personnel supplémentaire, principalement dans les équipes techniques, commerciales et de relation clients, qui servira à « accompagner le déploiement de la fibre optique sur son réseau ».

Un bilan financier 2013 loin d'être fabuleux

Enfin, du côté du volet financier, Numericable annonce un chiffre d'affaires annuel de 1,314 milliard d'euros, en hausse de 6 millions d'euros (soit +0,9 %). Dans les détails, sa branche grand public (B2C) a augmenté de 4,7 %, pour atteindre 865 millions d'euros, tandis que celle entreprise (B2B) a régressé de 4,1 %, soit 310 millions d'euros. Ses ventes en gros ont aussi chuté (-8,6 %), pour atteindre 140 millions d'euros. L'opérateur indique que ces reculs sont en grande partie dus aux baisses de terminaisons d'appels.

Résultat, du fait la très faible croissance de son chiffre d'affaires et de ses investissements, son résultat net a fortement chuté (-32,3 %), passant de 86 à 65 millions d'euros. Concernant sa dette nette, elle est de 2,573 milliards d'euros, en hausse de plus de 200 millions d'euros en un an. Rappelons que la dette nette de Free est de 1,023 milliard et que celle d'Orange est de 30,726 milliards d'euros.

Malgré ses résultats 2013 qui n'ont pas de quoi faire sauter au plafond, Numericable n'en reste pas moins optimiste pour les années à venir. Outre recruter 200 000 à 250 000 clients grand public d'ici trois ans, l'opérateur compte aussi faire croître son ARPU et multiplier par deux sa part de marché dans le secteur des entreprises moyennes. Il s'attend donc à voir son chiffre d'affaires augmenter de 2 à 5 % par an lors des trois prochaines années, ce qui peut paraître présomptueux au regard de son année 2013.

Notez enfin qu'en bourse, après avoir fortement souffert ces derniers jours avec une chute de plus de 20 % de son action, Numericable commence à redresser la tête. Son action, au moment où nous rédigeons ces lignes, augmente ainsi de 4,67 % valorisant la société à près de 3,14 milliards d'euros.