Peut-on vendre des MP3 d’occasion ? ReDigi en a la conviction. Cet éditeur s’est attiré les foudres d’EMI qui refuse que le MP3 soit considéré comme une vieille paire de tennis, un vélo un peu rouillé ou une boite de Lego défraichie.
ReDigi ne fonctionne qu’avec les fichiers achetés sur iTunes ou ReDigi. Les morceaux rippés depuis un CD-Audio par exemple ne sonts pas éligibles. La solution repose sur un stockage dans les nuages. Dans ces serveurs, le vendeur se déleste de son fichier de manière sécurisée au profit d’un acheteur. ReDigi prend une commission au passage à l’instar de n’importe quel site d’intermédiation.
La solution s’appuie sur la « first sale doctrine » qui fut consacrée en 1908 par la Cour Suprême américaine. Elle permet en substance à l’ayant droit de toucher des royalties pour la première vente, non au-delà. Dans ses pages Legal, la plateforme considère être parfaitement dans les clous du droit américain : ReDigi scanne d'ailleurs le disque dur de l'utilisateur pour obtenir la copie du fichier à vendre et efface dans le même temps le fichier source...
Le site a ouvert en octobre 2011 mais rapidement les majors se sont intéressés à son cas. En février 2012, la justice rejetait une première injonction de Capitol Records. La filiale d’EMI considère que la first sale doctrine est ici inapplicable. La procédure se poursuit comme le relate la BBC avec des conséquences musclées : EMI réclame en effet un maximum de 150 000 dollars par fichier revendu depuis les débuts du site.
La major veut évidemment colmater la brèche qui met à mal tout son business : il est simplissime de copier un fichier avant de le revendre. Autre chose, le MP3 d’occasion n’a d’occasion que le nom. Le fichier ne se dégrade pas contrairement aux biens tangibles.
En juillet dernier, la Cour de justice en Europe a autorisé la revente des licences d’occasion dans un autre secteur, celui du logiciel (affaire UsedSoft).