#14h42 : La vie privée est-elle morte, ou cherche-t-on à vous le faire croire ?

#14h42 : La vie privée est-elle morte, ou cherche-t-on à vous le faire croire ?

Entretien avec Antonio Casilli

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David Legrand

Publié dans

Internet

05/03/2014 2 minutes
28

#14h42 : La vie privée est-elle morte, ou cherche-t-on à vous le faire croire ?

La vie privée est-elle déjà morte ? Depuis la montée en puissance de Google et de Facebook, mais aussi d'acteurs plus proches de nous au quotidien et qui font de chacune de nos actions une information à vendre à coups de « Big data », on pourrait le penser. Mais dans la pratique, tout n'est pas si simple.

vie privée privacy

 

Tout ce qui touche au numérique et à internet en particulier est souvent l'objet d'idées préconçues. Parfois, celles-ci se vérifient, parfois non. C'était d'ailleurs le sujet du dernier opus de Place de la toile, ce dimanche sur France Culture. L'une d'entre elle concerne notre vie privée, mise à mal ces dernières années par les réseaux sociaux, et la tendance qu'ont les sites internet à nous traquer de manière plus ou moins constante, souvent à des fins publicitaires ou mercantiles.

 

Celle-ci serait en effet déjà morte, sacrifiée au partage de chaque instant, à la pression sociale de nos amis qui veulent constamment savoir la composition de notre dernier repas ou la dernière sortie familliale à la mode, lorsque ce ne sont pas plus simplement les grandes surfaces qui décortiquent nos habitudes à coups de cartes de fidélité. Nous n'aurions donc plus qu'à faire avec et accepter que le partage public soit le nouveau comportement à adopter par défaut.

 

Mais est-ce si simple ? Ne sommes nous pas plutôt rentrés dans une nouvelle ère qui va petit à petit nous forcer à changer nos habitudes vis-à-vis de tous ces outils et à considérer autrement la question de la vie privée, qui serait devenue une « négociation collective » ? C'est le point de vue défendu par Antonio Casilli, enseignant en sociologie à Télécom Paris-Tech, qui a récemment co-écrit un ouvrage sur la question :  Against the Hypothesis of the end of Privacy (voir cet article en français). Nous avons donc décidé d'en savoir plus et de discuter de ce sujet avec lui à l'occasion de la nouvelle édition de 14h42, notre émission conjointe avec Arrêt sur images et présentée par Jean-Marc Manach.

 

Comme toujours, l'émission intégrale est réservée à nos abonnés pendant une semaine. Elle sera ensuite accessible à tous via notre compte YouTube auquel vous pouvez vous abonner :

 

 

 

Bonne émission !

 

Écrit par David Legrand

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Commentaires (28)




Nous avons donc décidé d’en savoir plus et de discuter de ce sujet avec lui à l’occasion de la nouvelle édition de 14h42, notre émission conjointe avec Arrêt sur images et présentée par Jean-Marc Manach.





C’est surtout Manach qui discute avec lui.



A part la diffusion conjointe, quel est l’investissement de PCI ? Au début vous aviez un intervenant dans le débat, désormais c’est Manach/@SI qui gère l’émission, plus de trace de PCI.








Jarodd a écrit :









On l’a déjà dit quand on a décidé de modifier le format. Manach représente à la fois ASI et PC INpact, l’émission étant coproduite. Là on a décidé d’opter pour un format de type discussion, nous en avons d’autres, qui sont le plus souvent compléter de traitements de notre côté.



En gros la vie privé n’est pas en danger si on la redéfinie totalement telle que la NSA voudrait qu’on l’accepte, j’ai bon ? <img data-src=" />



De toute façon ceux qui sont pas d’accord ont TOR. <img data-src=" />


Je suis au boulot donc je ne vais pas regarder l’émission ici (ni d’ailleurs chez moi je pense), mais je dirais juste que Face de bouc etc… on peut s’en passer très bien : je n’y ai jamais mis les pieds et si je devais m’y mettre ce serait page vide, juste pour pouvoir aller voir les pages des autres. Si je veux dire quelque chose à quelqu’un soit je l’appelle, soit je lui envoie un mail/un message sur un chat quelconque, soit sur un serveur type teamspeak/mumble.



Donc du coup, y a que mon fournisseur de mail et la NSA et ses consoeurs qui peuvent décortiquer ma vie (et ma banque aussi avec l’utilisation de ma CB), et aussi mon FAI… Ca limite mais c’est déjà pas mal!








Jean_Peuplus a écrit :



En gros la vie privé n’est pas en danger si on la redéfinie totalement telle que la NSA voudrait qu’on l’accepte, j’ai bon ? <img data-src=" />



De toute façon ceux qui sont pas d’accord ont TOR. <img data-src=" />





<img data-src=" /> et je suis gentil car il y a un topic complet avec des blagues moisies sur TOR.

(je le sais j’en ai fait <img data-src=" />)



Faut que je matte ce 14h42 en tout cas.

Avant la vie privée c’était un droit, maintenant c’est une technique/feature



C’est peut être aussi une évolution de l’humanité.

Bonne ou mauvaise, ça reste à voir.



Je n’ai pas l’habitude de faire de la pub pour mon blog en commentaires d’articles, mais j’avais déjà eu une réflexion sur le sujet y’a plusieurs années : internet est-il en train de devenir l’akasha humaine ?



En fait l’idée est simple : on a déjà inventé dans nos histoires des espèces intelligentes avec un esprit collectif. Un inconscient collectif.

Et ça change grandement les interactions entre les individus, qui ne peuvent plus réellement se cacher derrière les mots : leur interlocuteur perçoit aussi l’autre via l’inconscient collectif.



L’humanité en est dépourvue, fondamentalement. Nous condamnant à utiliser des mots et la parole pour échanger. Procédé limitatif et source de nombreuses errreurs (rien qu’à voir le pognon dépensé en budget com’ pour s’en convaincre <img data-src=" />)

Mais Internet arrive, avec ses réseaux sociaux, son interactivité toujours plus poussée… au prix de notre vie privée ?

Mark Zuckerberg lui même promouvait la fin de la vie privée il y a pas si longtemps.



Doit-on aller jusqu’à partager -via internet- cet inconscient collectif qui pourrait nous apporter beaucoup, mais aussi nous coûter cher ?


<img data-src=" />

Ce qui me fait rire c’est que je me suis mis à la série “The West Wing” depuis ce weekend, et que l’episode 9 de la saison 1 (sorti le 24 novembre 1999), un des acteurs à cette réplique : (Dsl, en anglais) “It’s about the next twenty years. The twenties and thirties it was the role of government, the fifties and sixties it was civil rights, the next two decades are going to be privacy. I’m talking about the internet. I’m talking about cell phones. I’m talking about health records and who’s gay and who’s not. Moreover, in a country born on the will to the free, what could be more fundamental than this?”

Ah tiens bravo Aaron Sorkin, vous aviez raison <img data-src=" />








Natsume a écrit :



L’humanité en est dépourvue, fondamentalement. Nous condamnant à utiliser des mots et la parole pour échanger. Procédé limitatif et source de nombreuses errreurs (rien qu’à voir le pognon dépensé en budget com’ pour s’en convaincre <img data-src=" />)





Pas d’accord, le langage nous permet aujourd’hui de décrire tous les signaux que l’on reçoit “consciemment” de l’extérieur et même plus (voir les niveaux d’abstraction que l’on obtient dans les science mathématiques et physiques qui n’ont plus aucun rapport avec ce que nos sens sont capables de percevoir pourtant on arrive à les expliquer par des mots et des symboles).

Ce qui est limitatif c’est l’ensemble de nos sens, c’est pour ça qu’on a développé le langage d’ailleurs pour nous libérer de cette limitation.





Natsume a écrit :



Mais Internet arrive, avec ses réseaux sociaux, son interactivité toujours plus poussée… au prix de notre vie privée ?

Mark Zuckerberg lui même promouvait la fin de la vie privée il y a pas si longtemps.





Mark Zuckerberg promeut surtout son fond de commerce. Justement en parlant de com’ ;-)





Natsume a écrit :



Doit-on aller jusqu’à partager -via internet- cet inconscient collectif qui pourrait nous apporter beaucoup, mais aussi nous coûter cher ?





Le langage est limitatif mais internet et surtout le numérique (qui est le format utilisé sur internet) qui n’est qu’un sous-ensemble de la réalité et qui utilise le langage pour échanger des informations ne l’est pas?









snoopy1492 a écrit :



<img data-src=" />

Ce qui me fait rire c’est que je me suis mis à la série “The West Wing” depuis ce weekend, et que l’episode 9 de la saison 1 (sorti le 24 novembre 1999), un des acteurs à cette réplique : (Dsl, en anglais) “It’s about the next twenty years. The twenties and thirties it was the role of government, the fifties and sixties it was civil rights, the next two decades are going to be privacy. I’m talking about the internet. I’m talking about cell phones. I’m talking about health records and who’s gay and who’s not. Moreover, in a country born on the will to the free, what could be more fundamental than this?”

Ah tiens bravo Aaron Sorkin, vous aviez raison <img data-src=" />





the West Wing <img data-src=" /> <img data-src=" /> très bonne série



bon regardé le 14h42, pas mal. Pas forcément appris des tas de trucs puisqu’on suit le sujet sur PCI aussi, mais bien mené j’ai trouvé <img data-src=" />



Pour moi la vie privée est morte depuis longtemps, même avant internet. Le problème c’est qu’avant seuls les systêmes étatiques avaient accès à toutes notre vie. Mais il y avait des règles déontologiques et éthiques (surtout en France), respectées plus ou moins, mais elles existaient.



Aujourd’hui, des sociétés privées, qui plus est pas soumises à nos lois (ou juste par la bande), ont accès à toutes nos vies privées. Or ces sociétés n’ont qu’un but faire de l’argent, pas d’autres règles, pas d’autres objectifs.



Et désormais l’aspect totalitaire de cette société est évident, des programmes et des robots ou des algorithmes peuvent (individuellement) suivre vos moindres pensées, réflexions, actes, mouvements, paroles, gestes et même à la marge agir pour les manipuler.



Ils peuvent censurer des idées, dénaturer une idéologie, imposer une morale (cf l’émission). Si on est, comme il le pense, dans une guerre culturelle on a déjà perdu de nombreuses batailles.



Alors je ne suis pas d’accord avec l’intervenant la vie privée n’existe plus et même le libre arbitre est très menacé.








Khalev a écrit :



Pas d’accord, le langage nous permet aujourd’hui de décrire tous les signaux que l’on reçoit “consciemment” de l’extérieur et même plus (voir les niveaux d’abstraction que l’on obtient dans les science mathématiques et physiques qui n’ont plus aucun rapport avec ce que nos sens sont capables de percevoir pourtant on arrive à les expliquer par des mots et des symboles).

Ce qui est limitatif c’est l’ensemble de nos sens, c’est pour ça qu’on a développé le langage d’ailleurs pour nous libérer de cette limitation.





Le langage ne permet pas de véhiculer fidèlement nos émotions, par exemple.

Du coup on complète par nos attitudes, notre comportement, le “langage corporel” et tous les autres non-dits.

Mais même là ça ne suffit pas pour comprendre complètement une personne.



Je dis ça en comparaison d’une espèce intelligente avec conscience partagée, qui véhiculerait ses émotions via cette conscience en plus des mots.

Votre interlocuteur a peur, vous la ressentez aussi, sans avoir besoin de parler.

Une sorte d’empathie généralisée, mais plus que ça encore.







Khalev a écrit :



Le langage est limitatif mais internet et surtout le numérique (qui est le format utilisé sur internet) qui n’est qu’un sous-ensemble de la réalité et qui utilise le langage pour échanger des informations ne l’est pas?





Justement non, Internet et ce qu’on y a mis dedans n’est pas un sous ensemble de langage. Il contient aussi nos comportements, nos joies, nos peines… nos likes, nos photos, vidéos, ragequit, et j’en passe. Toutes ces informations que nous échangeons sans mot et à l’échelle de l’humanité, et que nous ne pouvons pas échanger dans ‘la réalité”.



Par exemple, parlez avec une personne que vous ne connaissez pas sur Internet. Elle vous donne son nom et prénom, mais rien d’autre sur elle.

En regardant sa page facebook, vous pouvez découvrir ses gouts, opinions politiques, ses jeux préférés, et le fait qu’elle se sent triste en ce moment… Sur linked In son statut professionnel. Sur youtube ses (piètres?) qualités d’artiste… et tout celà sans qu’elle ait eu besoin de dire quoi que ce soit à ce sujet.

Via Internet, vous avez eu accès à de nombreuses informations sur elle. Et réciproquement si ça se trouve.

Vous avez communiqué via une sorte d’inconscient collectif en plus des mots, comme les Nagas de L5R via leur Akasha (l’exemple dans mon article)









fred131 a écrit :



Alors je ne suis pas d’accord avec l’intervenant la vie privée n’existe plus et même le libre arbitre est très menacé.





Encore faudrait-il qu’il ai existé un jour. <img data-src=" />









fred131 a écrit :



Aujourd’hui, des sociétés privées, qui plus est pas soumises à nos lois (ou juste par la bande), ont accès à toutes nos vies privées. Or ces sociétés n’ont qu’un but faire de l’argent, pas d’autres règles, pas d’autres objectifs.





Je voudrais juste rebondir sur ce point :

ces sociétés n’ont accès à nos données privées que parce qu’on les leur a données !

Facebook, foursquare, google, and co ont réalisé les rêves auxquels la gestapo ou la stasi elles-memes n’auraient jamais osé croire : fichier la population mondiale, la localiser au mètre près… et avec sa bénédiction !



Leurs services sont “gratuits” en euros. On les paie juste en leur confiant notre ame, rien de grave <img data-src=" />



Après oui, ce sont des sociétés, des entreprises, et en tant que telles elles ont pour but de faire de l’argent.

Ce n’est pas choquant en soi, c’est même un moteur.

A nous “clients” d’etre vigilants.

Car in fine, rien ne nous oblige à créer un compte google, facebook, apple…









Natsume a écrit :



Après oui, ce sont des sociétés, des entreprises, et en tant que telles elles ont pour but de faire de l’argent.

Ce n’est pas choquant en soi, c’est même un moteur.

A nous “clients” d’etre vigilants.

Car in fine, rien ne nous oblige à créer un compte google, facebook, apple…





Bha ça dépend du point de vue.

Perso, je trouve ça flippant que les sociétés ai l’argent pour principal objectif.









Natsume a écrit :



Je voudrais juste rebondir sur ce point :

ces sociétés n’ont accès à nos données privées que parce qu’on les leur a données !





Pas nécessairement. En croisant les données fournit par plusieurs de leurs membres, ces sociétés peuvent déduire des profils ne faisant pas partie de leur ensemble. En clair, elles peuvent avoir accès à mes données privés pasque je fais partie de la vie privée de quelqu’un d’autre.









maestro321 a écrit :



Bha ça dépend du point de vue.

Perso, je trouve ça flippant que les sociétés ai l’argent pour principal objectif.





Justement, c’est leur but premier, leur raison d’être. “Entreprise à but lucratif”.

Plus vite on le comprendra et on l’acceptera, mieux on pourra les “utiliser” à notre avantage.

Il n’y a pas de peur à avoir.







fitfat a écrit :



Pas nécessairement. En croisant les données fournit par plusieurs de leurs membres, ces sociétés peuvent déduire des profils ne faisant pas partie de leur ensemble. En clair, elles peuvent avoir accès à mes données privés pasque je fais partie de la vie privée de quelqu’un d’autre.





“quelqu’un d’autre” qui aura volontairement fourni ces informations. Certes sans notre accord, mais on reste sur une base de volontariat plus qu’une contrainte légale digne de la stasi.



Mais pour en revenir à notre “Akasha”, notre inconscient collectif. Finalement, est-ce que ça ne serait pas interessant de jouer le jeu pour tous en profiter ?

(dixit une personne qui n’a pas de compte facebook, ne twitte plus depuis des années et a un google+ -forcé- vérrouillé jusqu’à l’os XD)



Edit - doublon








Natsume a écrit :



Justement, c’est leur but premier, leur raison d’être. “Entreprise à but lucratif”.

Plus vite on le comprendra et on l’acceptera, mieux on pourra les “utiliser” à notre avantage.

Il n’y a pas de peur à avoir.





Quel avantage? Tu veux leurs donner un but différent que celui de faire de l’argent?



Ce que tu ne comprend pas c’est que plus elles auront de pouvoir plus elles l’utiliserons pour avoir du pognon (qui est lui-même source de pouvoir).

Et tu auras beau faire ce que tu veux, tu ne pourras pas les “utiliser” car tu n’auras plus de pouvoirs (et de pognon…).<img data-src=" />



D’où mes craintes…









Natsume a écrit :



Le langage ne permet pas de véhiculer fidèlement nos émotions, par exemple.

Du coup on complète par nos attitudes, notre comportement, le “langage corporel” et tous les autres non-dits.

Mais même là ça ne suffit pas pour comprendre complètement une personne.



Je dis ça en comparaison d’une espèce intelligente avec conscience partagée, qui véhiculerait ses émotions via cette conscience en plus des mots.

Votre interlocuteur a peur, vous la ressentez aussi, sans avoir besoin de parler.

Une sorte d’empathie généralisée, mais plus que ça encore.





D’accord, je comprends mieux ce que tu voulais dire.





Natsume a écrit :



Justement non, Internet et ce qu’on y a mis dedans n’est pas un sous ensemble de langage. Il contient aussi nos comportements, nos joies, nos peines… nos likes, nos photos, vidéos, ragequit, et j’en passe. Toutes ces informations que nous échangeons sans mot et à l’échelle de l’humanité, et que nous ne pouvons pas échanger dans ‘la réalité”.



Par exemple, parlez avec une personne que vous ne connaissez pas sur Internet. Elle vous donne son nom et prénom, mais rien d’autre sur elle.

En regardant sa page facebook, vous pouvez découvrir ses gouts, opinions politiques, ses jeux préférés, et le fait qu’elle se sent triste en ce moment… Sur linked In son statut professionnel. Sur youtube ses (piètres?) qualités d’artiste… et tout celà sans qu’elle ait eu besoin de dire quoi que ce soit à ce sujet.

Via Internet, vous avez eu accès à de nombreuses informations sur elle. Et réciproquement si ça se trouve.

Vous avez communiqué via une sorte d’inconscient collectif en plus des mots, comme les Nagas de L5R via leur Akasha (l’exemple dans mon article)





Ouai enfin c’est comme si la personne me donnait son nom, son prénom et que je lisait une biographie de sa vie.

La seule qu’internet à permis c’est que tout le monde peut avoir une biographie et qu’elle est accessible plus facilement.



L’inconscient collectif c’est justement de ne pas avoir à faire cette démarche (puisque c’est justement une démarche consciente). Un peu comme si tu avais des lunettes capables de te trouver toutes les informations d’une personne que tu viens de croiser dans la rue. <img data-src=" />



Après est-ce que ne pas avoir de vie privée est bon pour l’espèce humaine? Je ne pense pas, tout simplement parce que trop individualiste. Un monde sans vie privée pour tous marchera dans un monde où les gens seront capable de naturellement respecter l’intimité d’une personne malgré le fait qu’elle soit visible de tout.

Un monde sans vie privée où chacun peut vivre librement c’est paradoxalement un monde où les gens se font confiance pour respecter leur intimité : confiance de ne pas être trahi par l’autre et confiance dans l’autre pour ne pas regarder quand on a besoin de solitude.

On rejoint l’idéal anarchique : pas de règles ni de barrières puisque les gens savent se réguler d’eux-même.









Natsume a écrit :



“quelqu’un d’autre” qui aura volontairement fourni ces informations. Certes sans notre accord, mais on reste sur une base de volontariat plus qu’une contrainte légale digne de la stasi.





Il n’y a rien de volontaire à ce que Facebook dispose des mes données personnels. Il s’agit là d’une contrainte culturel et social.



[edit]Je suis peut-être un peu dur avec les utilisateurs, car après tout, ils n’y sont pour rien si les sociétés abusent du recoupement des profils.[/edit]





Car in fine, rien ne nous oblige à créer un compte google, facebook, apple…





Sauf la pression sociale et professionnelle, on commence à voir fleurir les entretiens d’embauche où votre profil facebook est scruté avec attention (et donc celui de vos amis par ricochet).



C’est devenu tellement intrusif qu’aux Etats-unis un état a fait une loi interdisant aux employeurs d’obliger les candidats à donner leur code d’accès à leurs pages facebook.



Alors oui il y a une énorme pression. Sans compter viadéo ou linkedin.



Pour le coté familial, c’est la même :

“ - Tiens on va s’organiser une réunion entre cousins !




  • Bon, ben on passe par facebook pour se mettre au point !

  • Moi j’ai pas facebook

  • ben inscrit toi c’est gratuit” etc.



    Donc, pas de pression légale (et encore, je suis sur que pour un flic pas de facebook te classe dans la catégorie sociopathe d’office), mais une pression très forte quand même.








maestro321 a écrit :



Quel avantage? Tu veux leurs donner un but différent que celui de faire de l’argent?





Leur donner un autre but, non, c’est leur problème.

Par contre, j’entends bien recourrir à leur service quand ça m’arrange. Et ne plus le faire quand ça ne me plaira plus.

Exemple simple : la boulangerie de mon quartier.

Elle fait du bon pain maison à prix raisonnable. J’aime le pain, du coup j’achète.

Hélas, comme toute entreprise elle cherche à maximiser ses profits, et augmente ses prix tout en changeant de recette. Maintenant elle ne fait que des baguettes pourraves à peine digne d’un point chaud.

Résultat, ça ne me plait plus, je vais voir ailleurs.



Voilà ce que j’entends par “en tirer avantage”. Toutes ces entreprises ont un faille, énorme : c’est avec notre pognon qu’elles comptent maximiser leurs profits.

Nous, clients. Autant utiliser ce pouvoir.







maestro321 a écrit :



Ce que tu ne comprend pas c’est que plus elles auront de pouvoir plus elles l’utiliserons pour avoir du pognon (qui est lui-même source de pouvoir).

Et tu auras beau faire ce que tu veux, tu ne pourras pas les “utiliser” car tu n’auras plus de pouvoirs (et de pognon…).<img data-src=" />



D’où mes craintes…





Craintes fondées, l’histoire a donné beaucoup d’exemples de déviances sur ce point.

Mais on a aussi des armes pour lutter contre : le respect de la concurrence libre et non faussée notamment. Par exemple via la suppression des monopoles, les lois anti-trust, et maintenant class actions.



Et nous avons surtout LE pouvoir qu’elles ne pourront jamais nous enlever : nous sommes les clients, et c’est notre pognon qu’elles convoitent :)





Et nous avons surtout LE pouvoir qu’elles ne pourront jamais nous enlever : nous sommes les clients, et c’est notre pognon qu’elles convoitent :)





Sauf que facebook, twitter etc. sont “gratuits” donc ne nous demandent pas directement de pognon, on paye par la pub c’est vrai, mais il n’y a aucun lien “commercial” avec ces sociétés. Ils s’en foutent de nous puisque leurs clients sont les régies pub des grandes multinationales.



Il n’y a même aucune garantie pour nous utilisateurs puisqu’aucun service payant. Comme c’est gratuit, ils peuvent changer leurs CGU sans avoir rien à faire des règles commerciales ou de protection du consommateur, nous sommes des utilisateurs pas des clients.<img data-src=" />








Natsume a écrit :



[…]Résultat, ça ne me plait plus, je vais voir ailleurs.



Mais on a aussi des armes pour lutter contre : le respect de la concurrence libre et non faussée notamment. Par exemple via la suppression des monopoles, les lois anti-trust, et maintenant class actions.





Ouais, j’ai donc raison de m’inquiéter…



(Une nouvelle fois) Emission passionnante et très instructive! <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />








maestro321 a écrit :



Encore faudrait-il qu’il ai existé un jour. <img data-src=" />





Autant j’adore Durkheim, autant des fois il faut reconnaître un certain libre choix. Après, faut voir les choix possible, t’as la liberté de choisir parmi eux <img data-src=" />



le fakebook que vous affichez des fois derrière fait pas très sérieux mais sinon c’est plutôt sympa.








maestro321 a écrit :



Ouais, j’ai donc raison de m’inquiéter…





<img data-src=" />



On peut vouloir militer auprès du Congrès américain… ou simplement montrer l’exemple. Puisque nous sommes des utilisateurs, de plus finaux, dans un réseau décentralisé, utiliser vraiment internet suffit. Quid d’une vie connectée en dehors de ces réseaux particuliers appelés “sociaux”? Quelle vie publique s’agit-il, alors qu’ils ne font que se rassembler entre eux? Dans une “société” de spectacle supplémentaire. Simplement plus rapide. Où l’on ne fait encore rien d’autre que de l’argent.

J’avais raison d’insister sur le choix de l’appellation en “réseaux DE société”, “sociétaux” en jargon des sciences humaines.



J’adore rms quand il dit qu’il n’est pas forcément d’accord avec l’économie de marchés. Le problème, c’est juste que c’est le capitalisme. Sa nouvelle mouture sans doute, mais la seule qui le maintient encore. En état de mort clinique. Quand comprendra t-il que la liberté est peut-être dans la gratuité, que le mot “free” veut bien dire la même chose?