La robotique épaulée par un fonds public/privé de 80 millions d’euros

La robotique à la bonne(ll)

Arnaurd Montebourg, le ministre du Redressement productif, a présenté hier Robolution Capital, un fonds d'investissement dédié spécifiquement à la robotique de services. Alimenté pour le moment de 80 millions d'euros (avec pour objectif d'atteindre les 100 millions d'euros), ce fonds est financé à 50 % par le public et à 50 % par le privé. Bruno Bonnell, fondateur d'Infogrames et surtout de Robopolis, est à l'initiative de ce projet.

Robolution Capital

Un retard sur d'autres pays à rattraper

En novembre 2012, nous mettions en avant dans nos colonnes la « robotique made in France ». Entre les nombreuses compétitions qui se déroulent régulièrement sur le territoire, les salons, et les sociétés comme Aldebaran Robotics (Nao) et Robopolis (Roomba/Scooba), le domaine n'est pas inexistant en France, ne laissant pas l'exclusivité du marché au Japon, à l'Allemagne, à la Corée ou encore aux États-Unis. Néanmoins, le retard sur les pays concurrents est important, et tout reste encore à faire, notamment en ce qui concerne les robots dédiés aux services à la personne, un marché au potentiel gigantesque.

 

Hier matin, à Paris, Montebourg et Bonnell ont donc présenté Robolution Capital. Annoncé déjà l'an passé via le projet France Robots Initiatives, ce fonds d'investissement dédié à la robotique est piloté par Orkos Capital pour le côté privé, en compagnie de sociétés majeures comme Thales Group, EDF ou encore Orange. L'autre partie sera représentée et financée par la Banque publique d'investissement (BPI), ainsi que par l'European Investment Fund (EIF).

 

« L'esprit de ce fonds réside dans le rapprochement des grandes entreprises et des PME en croissance du secteur de la robotique, sur le modèle METI japonais plusieurs grandes entreprises seront au soutien de ce fonds » expliquait-on déjà l'an dernier. L'objectif est de financer des entreprises françaises mais aussi européennes, ceci afin de faire émerger de nouveaux marchés.

« Aujourd’hui, nous vivons de façon presque inconsciente une nouvelle révolution »

Le but initial était de récolter 60 millions d'euros. Néanmoins, cette somme a été largement dépassée pour atteindre 80 millions d'euros, et les 100 millions pourraient même être atteints en fonction de l'arrivée de nouveaux investisseurs privés. De quoi financer des dizaines voire centaines de projets, sachant que la mission est d'investir entre 300 000 et 5 millions d'euros par dossier.

 

« En 1850, il y a eu la révolution industrielle. Aujourd’hui, nous vivons de façon presque inconsciente une nouvelle révolution où l’intelligence se déplace aussi vers les machines et où notre rapport à elles va changer. Nous sommes en mutation » a commenté Bruno Bonnell. On parle ainsi d'un marché à plus de 100 milliards de dollars en 2018, et même de 200 milliards de dollars lors de la prochaine décennie. « Tous les secteurs vont être touchés par ces formes d’intelligence apportées aux machines : l’industrie, les transports, l’agriculture, la défense, etc. »

« Le robot n’est pas l’ennemi de l’emploi »

Pour Arnaud Montebourg, il s'agit surtout d'une occasion de créer des emplois de qualité. « Ces petites entreprises françaises vont devenir grandes, s’exporteront et créeront des emplois. Nous devons les aider avec la commande publique » a décalaré le ministre. Avant de rajouter : « le robot n’est donc pas l’ennemi de l’emploi, mais un fournisseur d’emplois. (...) Nous avons moins de robots que les Allemands, et c’est nous qui avons plus de chômage ».

 

Les secteurs visés vont du robot de compagnie à la surveillance, en passant par des robots spécialisés dans l'éducation, l’agriculture, l'aide médicale et même les véhicules sans pilote. « La robotique de services est un secteur qui va transformer notre vie quotidienne, que ce soit pour l’éducation, la santé ou le travail » a notamment déclaré le locataire de Bercy. « Notre espoir de placer la France sur le podium mondial de la robotique est lié au fait que nous sommes un pays très innovant, que ce soit dans ses organismes publics ou privés. Quand ils travaillent ensemble, comme c’est le cas dans ce fonds, nous avons tous les atouts pour réussir. »

 

Les premiers investissements réalisés par ce fonds devraient commencer cet été au plus tard.

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