Quatre millions d’élèves sensibilisés « au bon usage de la musique en ligne »

Quid de la Hadopi ?

Sur le site du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), on apprend que Calysto fête cette année ses 10 ans. Depuis 2004, cette association a ainsi sensibilisé quelques quatre millions d’élèves « au bon usage de la musique en ligne », indiquent les acteurs de la filière.

calysto

Le site de Calysto

 

Selon les chiffres fournis, 20 intervenants investissent chaque année 1 800 établissements - aussi bien des écoles, des collèges que des lycées. « Calysto rencontre chaque année 500 000 élèves, soit 4 millions d’élèves depuis 10 ans, et 150 000 adultes. Les sessions de formation ont lieu au sein des établissements scolaires, en complément du travail réalisé par l’Éducation nationale pour sensibiliser les jeunes générations aux enjeux de la création à l’ère du numérique. »

 

La formation porte notamment sur les risques liés au piratage (« virus, spywares et collecte de données personnelles, contenus pornographiques, risques juridiques ») que la présentation des alternatives légales… « Tous pour la musique est l’un des plus anciens soutiens de Calysto. La filière musicale a pris conscience très tôt de la nécessité d’éduquer, d’informer les jeunes publics aux enjeux du piratage et nous a aidés à communiquer vers le plus large public possible » applaudit ainsi Cyril Di Palma, co-fondateur de Calysto.

 

En septembre 2009, PC INpact diffusait un courrier de Calysto enrichi d’une Marianne, d’un drapeau bleu blanc rouge, du logo du ministère de la Culture et de plusieurs acteurs privés dont TPLM ou l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle. Cette opération, nommée « Génération numérique » proposait ainsi des modules aux chefs d’établissements épaulés par des fiches thématiques. Dans le plan d’intervention, il était déjà question des lois Hadopi et Dadvi, ou des « alternatives légales au piratage ». « Le but est de mettre en place un débat pour conseiller au mieux les élèves dans chacune des pratiques » prévenait-on.

Des sessions de formation payées en partie par l'établissement

Ces sessions sont payantes. L’établissement prend à sa charge une partie de ces modules pour un forfait de 344 euros par jour. « Mais une journée coûte presque le double » nous alerte Thomas Rhomer, président et cofondateur. Qui paye le reste ? « On a des partenaires institutionnels, associatifs et privés », confirme l’intéressé. Parmi les institutionnels, le ministère des Affaires sociales, la Culture. « Cependant, en l’état des caisses de l’État, il est toujours difficile d’obtenir des subventions publiques ». Dans le secteur privé associatif, citons la Voix de l’Enfant puisque Calysto distille également des conseils pour communiquer sur les réseaux sociaux. On trouve également Tous pour la musique, et parmi les sociétés, Google.

 

Quid du détail de la ventilation ? Calysto nous précise que la part respective de chaque acteur privé n’excède pas les 5 %. « Quand bien même verseraient-ils 20 ou 10 %, ils n’auraient pas le droit d’intervenir sur nos contenus. »

Principe de neutralité ?

Dans une vidéo, TPLM célébre sa collaboration avec Calysto. Elle diffuse les témoignages de plusieurs jeunes : « la sanction, pour être franc, j’ai l’impression que cela arrive aux autres, ça ne peut pas m’arriver », « quand on paye une musique, on paye un vrai travail », « ne pas payer, c’est dévaloriser leur métier, leur travail », mais un autre indique qu’« on nous a montré plusieurs sites qui nous permettent de télécharger gratuitement et légalement, des musiques et des albums »...

 


Comment Calysto parvient-elle à assurer le principe de neutralité de l’école, des collèges et des lycées avec ses liens financiers avec l’association Tous pour la musique ? Celle-ci compte en effet dans ses rangs l’Adami, la Chambre Syndicale de l’Edition Musicale, la Sacem, la Société civile des producteurs phonographiques, le Snep (syndicat national de l’édition phonographique), ou encore l’UPFI (producteurs indépendants). Bref, des acteurs impliqués de près sur les plateformes commerciales.

 

« C’est un positionnement éthique qu’on a toujours eu, contrairement aux affirmations de certaines personnes qui ne se sont pas rendues sur le terrain. Nous avons une responsabilité importante puisqu’on est face à des publics mineurs, on ne peut se permettre de dire n’importe quoi. Les chefs d’établissements et les enseignants peuvent par ailleurs assister et vérifier ce contenu. S’il y avait des contenus jugés tendancieux, nous aurions explosé en vol depuis longtemps » jure Thomas Rhomer.

 

L’intéressé poursuit sur ce terrain : « On se contente juste de rappeler qu’il y a un cadre légal qui existe comme on le fait pour la protection de l’enfance, le droit à l’image ou le cyber harcèlement. Pour la musique, ce cadre est en pleine évolution en raison de la remise en cause, normalement du rôle de la Hadopi et son transfert vraisemblable vers le CSA. On les incite aussi à s’intéresser à tous ces débats et où ils peuvent jouer un rôle en tant que consommateur et citoyens du web. »

Des relations inexistantes avec la Hadopi

Sauf que la Hadopi organise elle aussi des sessions de formation (voir notre actualité). Calysto est-elle en relation avec la Rue du Texel, histoire d’optimiser et d’éviter les doublons ? « Aucunement. Nous ne sommes pas en relation avec la Hadopi. On connait les équipes qu’on avait rencontrées au tout début de la création de la Haute autorité, à la demande du ministre concerné. Mais rapidement, on a vu qu’il était très difficile de travailler avec eux. ».

 

Pourquoi ? « Les équipes rencontrées à l’époque semblaient plus s’intéresser par le volet communication qui leur incombait que le volet information et sensibilisation. Cela a donné lieu à certaines campagnes de comm’ de leur part, ça leur regarde, ils dépensent leur budget comme ils le souhaitent. En tout cas, pour notre part, nous n’avons jamais eu le moindre soutien de quelque ordre que ce soit venant de la Hadopi. »

Et les sites labellisés par la Hadopi ?

Y a-t-il eu une évolution sociologique des élèves sur la question des nouvelles technologies ? « On constate que c’est un public hyper réactif, qui s’adapte énormément à chaque fois qu’un nouvel outil sort. Ce n’est pas simple pour un ado de se repérer sur ce qui est légal et ce qui ne l’est pas. (…) Ils sont malins, très intuitifs dans leurs usages, et s’adaptent énormément en fonction des outils qui arrivent, comme après la fermeture de Megaupload. »

 

Pour se repérer entre le légal et ce qui ne l’est pas, Calysto prend-elle appui sur les labels PUR (désormais rebaptisés LOL) ? « Non, on ne s’appuie pas dessus. En ce moment, c’est un sujet complexe, en pleine évolution. On leur rappelle simplement qu’une loi existe. Maintenant, derrière, les choses sont en pleine évolution puisqu’on voit que le rôle de la Hadopi est en question. En plus, dans le secteur de la musique, des films et des séries, tout est compliqué puisqu’on voit que de nouveaux acteurs apparaissent, comme Netflix, et que la fenêtre des médias a changé. Nous n’avons jamais eu pour vocation de dire aux gamins faites pas ci, faites pas ça. On est plutôt dans la démonstration pour leur montrer les alternatives légales comme Deezer ou Spotify. »

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