Lors du Mobile World Congress de Barcelone, où nous nous sommes rendus la semaine dernière, les constructeurs gravitant dans l'entrée de gamme que nous avons pu rencontrer sont unanimes : dès le mois d'avril de cette année, tous disposeront d'un smartphone 4G avec un tarif compris entre 180 et 200 euros.
Cette édition du Mobile World Congress a mis l'accent sur les produits connectés et les smartphones. Que ce soit Samsung ou encore Sony, tous ont profité de l'événement barcelonais pour dévoiler leurs nouveaux flagships comme les Galaxy S5 et Xperia Z2. Mais c'est une autre bataille qui va avoir lieu sur le terrain de l'entrée de gamme des smartphones 4G, notamment chez les marques comme Alcatel OneTouch, Archos, Kazam, Wiko ou encore Yezz.
L'arrivée de Free Mobile a (encore) tout bouleversé...
Dans nos différentes rencontres avec ces marques dédiées au « low-cost », tous ont a peu près le même discours. L'arrivée de Free Mobile il y a deux ans a changé la donne concernant les offres de téléphonie. Les clients sont moins enclins à s'engager pour une durée de deux ans pour obtenir leurs mobiles et, de plus en plus, ils achètent leur terminal sans subvention. Wiko en a bien profité durant l'année 2013, puisque le sino-marseillais a écoulé plus de deux millions d'unités et s'installe partout en Europe.
Si l'année dernière, les forfaits se concentraient sur de la 3G/H+, depuis la fin de l'année les offres 4G se sont multipliées, là encore sous l'impulsion du quatrième opérateur. Quoi qu'il en soit, si les principaux constructeurs (Samsung, LG, Sony, etc.) disposent de produits (voir notre dossier) pour répondre à la demande, les marques « low-cost » n'ont pas à ce jour de smartphones compatibles.
Une déferlante de smartphones 4G pour 180 euros à partir d'avril
Mais la donne va changer. Que ce soit Yezz, Kazam, Archos ou encore Wiko, tous vont arriver avec des modèles compris entre 180 et 200 euros dès ce mois d'avril. On devrait retrouver un tronc relativement commun avec un smartphone disposant d'un écran de 4 à 5 pouces, d'une puce Snapdragon 400 à quatre cœurs avec 4 ou 8 Go de stockage. Le choix des puces Qualcomm ne doit rien au hasard : le constructeur est prêt, contrairement à ses concurrents.
Les marques font d'ailleurs un choix marketing assez particulier actuellement : huit cœurs et support des réseaux 3G+ jusqu'à 42 Mb/s grâce à des composants issus de chez MediaTek ou quatre cœurs et 4G en provenance de Qualcomm. Wiko ou encore Yezz nous ont indiqué que les smartphones 4G intégrant une puce à huit cœurs devraient arriver d'ici la fin du semestre.
Le Wax de Wiko
La seule exception à Qualcomm lorsqu'il s'agit de la 4G vient de Wiko dont le WAX intégrera une puce Tegra 4i de NVIDIA. Si la marque marseillaise n'a pas souhaité dévoiler son tarif de lancement, on a ressenti comme une légère pression de la part du caméléon pour que le prix du téléphone ne soit pas en deçà des 250 euros.
Tous seront sous Android, même si le porte-parole de Yezz nous a confié qu'il pourrait aussi se tourner aussi vers Windows Phone sous peu. Il faut dire que Microsoft a changé la donne en ajoutant le support de nombreuses puces dédiées à l'entrée de gamme et levé certaines limitations à son système mobile, comme les boutons physiques. Il devrait dès lors être possible d'avoir un smartphone au design unique, sous Android ou Windows Phone.
Microsoft veut aussi être de la fête
Mais le géant de Redmond que nous avons rencontré aussi nous a indiqué qu'il avait mis en place une initiative pour favoriser l'émergence de nouveaux mobiles « low cost ». Pour ce faire, la firme a mis en ligne un portail qui donne accès aux informations nécessaires à la réalisation d'un smartphone sous Windows Phone, la modification du système, les pilotes à y apporter, etc. Ce site permet aussi de mettre en relation les marques et les fabricants en marque en blanche (autrement appelés ODM).
Microsoft est d'ailleurs assez ambitieuse concernant son avenir proche. Elle veut en effet ravir la seconde place à Apple dès cette année et mise une grande partie sur ce terrain de l'entrée de gamme où aujourd'hui le Lumia 520 de Nokia représente plus de 30 % de parts de marché des Windows phones. Et ce n'est pas simplement avec Nokia qu'elle souhaite le faire, même si aujourd'hui, le Finlandais représente plus de 90 % des smartphones équipés du système de Microsoft sur le marché.
ZTE et Huawei souhaitent se faire connaître
Reste que ces différents acteurs du marché « low-cost » qui souhaitent profiter à plein de l'appel d'air provoqué par Free Mobile et consorts vont avoir fort à faire. Deux autres constructeurs nous ont indiqué vouloir mettre les bouchées doubles en France cette année : Huawei et ZTE.
Ces deux constructeurs chinois ne sont pas forcément connus du grand public, mais sont déjà présents chez les opérateurs en marque blanche. Ils souhaitent désormais se faire un nom et eux aussi ont l'ambition de prendre des parts de marché dans le segment des téléphones 4G vendus nus entre 200 et 250 euros. S'il faisait un doute que l'année allait être animée, ce Mobile World Congress nous aura clairement montré la voie prise par l'ensemble de l'industrie.