Peut-on encore parler de « Free-to-play » lorsque des micro-transactions sont présentes dans une application ou un jeu vidéo ? C'est la question que la Commission européenne et ses états membres se posent. La commission en débattra au cours de plusieurs réunions à venir.
Le marché des jeux sur mobiles est en plein essor depuis maintenant plusieurs années et la Commission européenne l'estime à près de 16,5 milliards d'euros par an. Si auparavant le modèle économique majoritaire consistait à vendre un jeu complet pour une somme fixe, le modèle dit « free-to-play » gagne de plus en plus de terrain. Celui-ci a déjà montré à plusieurs reprises son efficacité, avec des titres capables de générer des centaines de milliers d'euros chaque jour comme Candy Crush Saga ou Clash of Clans, qui ont fait de leurs créateurs de véritables géants sur ce marché.
Cependant, chaque jour amène son lot d'histoires ou des enfants ont parfois dépensé plusieurs milliers d'euros sur ce type applications à l'insu de leurs parents, et c'est ce type de faits divers qui ont amené les membres de la Commission européenne à se pencher sur cette question. « Il est évident que le bon modèle économique ne consiste pas à induire le consommateur en erreur, ce qui du reste est aussi contraire à l’esprit du droit européen sur la protection des consommateurs. La Commission européenne attend de l’industrie des applications qu’elle apporte des réponses très concrètes aux inquiétudes soulevées par les citoyens et les associations nationales de consommateurs », explique ainsi l'organisme gouvernemental dans un communiqué.
Quatre points posent principalement problème à la Commission. Le premier est que les jeux se définissant comme gratuits « ne devraient pas induire le consommateur en erreur quant aux coûts réels impliqués », et donc annoncer clairement la présence de micro-transactions s'il y en a. De plus, les applications ne devront pas « encourager directement » les enfants à passer à la caisse, pas plus que leurs parents. Le troisième point touche à l'obligation d'informer le consommateur des diverses modalités de paiement à chaque achat, tout en n'autorisant pas les achats automatiques réalisés sans le consentement de la personne. Enfin, la Commission insiste sur le fait qu'il est nécessaire de fournir au consommateur une adresse e-mail pour qu'il puisse contacter le fournisseur du service.
Parmi les participants aux réunions, la France sera représentée par la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), tandis que l'industrie sera représentée par Apple, Google, et l'Interactive Software Federation of Europe, un syndicat d'éditeurs de jeux. Nous surveillerons bien évidemment tout cela du coin de l'œil afin de voir de quoi il en retourne exactement.